En l’absence de Frank Engel, le président de Fokus, Marc Ruppert, a officialisé, ce lundi 21 février 2022, le lancement du nouveau parti politique qui veut «valoriser l’engagement des citoyens». (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

En l’absence de Frank Engel, le président de Fokus, Marc Ruppert, a officialisé, ce lundi 21 février 2022, le lancement du nouveau parti politique qui veut «valoriser l’engagement des citoyens». (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le nouveau parti de Frank Engel et Marc Ruppert, Fokus, est officiellement lancé depuis ce lundi 21 février. Aucun programme n’a été présenté. Le parti, «au milieu» du spectre politique, se veut pragmatique et sans idéologie fixe.

Sans programme, sans idéologie, sans : lors du lancement du parti , qui a eu lieu ce lundi 21 février, au restaurant Bivius, près de l’échangeur de Strassen, planait un sentiment d’inabouti. Mais si l’absence de et figure centrale du nouveau parti, pour des raisons de santé, était tout à fait fortuite, l’absence de programme était assumée. Fokus se veut un parti «pragmatique», «sans idéologie fixe».

Le nouveau venu, qui dit se situer «au milieu» du spectre politique, s’articule simplement autour d’un certain nombre de valeurs communes, des «valeurs citoyennes», comme la solidarité, le respect, la volonté de prendre des positions influencées par le savoir scientifique, la transparence, l’engagement… «Ce sont ces valeurs qui nous ont permis de sortir de la crise, qui ont tenu le pays ensemble, ce n’est pas l’argent», selon le président de Fokus, Marc Ruppert.

20 membres fondateurs

Du côté de l’organigramme, Fokus compte 20 membres fondateurs. Aucune prise de guerre supplémentaire ne figurait au tableau, après les annonces ces dernières semaines du . Sept des membres fondateurs constituent le conseil d’administration. Parmi eux, Frank Engel, qui aurait décidé de lui-même d’être le porte-parole. Le président, Marc Ruppert, est assisté de deux vice-présidentes, Françoise Kirsch et Anne Lecuit, cette dernière étant aussi responsable de la section consacrée aux jeunes. fait quant à lui office de secrétaire général et est assisté d’Ervin Zaljevic, tandis que le trésorier est Jacques Linster.

Les six membres du conseil d’administration du nouveau parti politique Fokus présents lors de la conférence de presse de lancement, le lundi 21 février 2022: Gary Kneip (secrétaire général), Marc Ruppert (président), Anne Lecuit (vice-présidente), Jacques Linster (trésorier), Ervin Zaljevic (secrétaire général adjoint) et Françoise Kirsch (vice-présidente). Le septième membre du conseil d’administration et porte-parole du parti, Frank Engel, était absent. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Les six membres du conseil d’administration du nouveau parti politique Fokus présents lors de la conférence de presse de lancement, le lundi 21 février 2022: Gary Kneip (secrétaire général), Marc Ruppert (président), Anne Lecuit (vice-présidente), Jacques Linster (trésorier), Ervin Zaljevic (secrétaire général adjoint) et Françoise Kirsch (vice-présidente). Le septième membre du conseil d’administration et porte-parole du parti, Frank Engel, était absent. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

D’ici un congrès prévu en juin, le parti vise la centaine de membres. Et souhaite définir, après consultation de ses membres – et «sans laisser l’idéologie trop les influencer» –, des positions plus politiques. L’idée est toutefois de rester agile – de pouvoir se comporter comme une entreprise, «une start-up». «Il s’agit de prendre les problèmes et de trouver les solutions qui sont dans l’intérêt du peuple, plutôt que d’avoir une idéologie prédéfinie», ce qui caractérise les partis existants, explique le secrétaire général adjoint, Ervin Zaljevic.

«Entrepreneurs en politique»

Doit-on voir à travers un tel champ lexical l’influence du parti La République en Marche (LREM), qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir en France? «C’est un peu le même esprit», admet du bout des lèvres Marc Ruppert. Fokus semble en tout cas adopter les traits de ce que le politologue , de l’Université du Luxembourg, nomme les «entrepreneurs en politique», une conséquence du phénomène de désaffiliation partisane en cours en Europe.

Selon lui, des phénomènes politiques comme Emmanuel Macron en France, Donald Trump aux États-Unis ou le Mouvement 5 étoiles en Italie – malgré toutes leurs différences – «profitent de l’inadéquation entre l’offre politique présentée par les partis politiques et la transformation des valeurs sociétales, économiques ou sociales». «M. Macron n’est pas à la tête d’un parti politique, il est à la tête d’un mouvement fluide, qui se recompose suivant les clivages, les intérêts et les questions», ajoute le politologue.

Participer au gouvernement

Un constat qui n’a pas échappé aux fondateurs de Fokus: «Dans les derniers sondages, beaucoup de gens ne se retrouvent plus dans les partis actuels. Donc, avec Frank Engel, nous nous sommes très vite rendu compte qu’il y avait moyen de lancer quelque chose», se rappelle Marc Ruppert. Reste à savoir si la société luxembourgeoise est prête à suivre.

En tout cas, l’ambition affichée de Fokus est bel et bien l’accès au pouvoir lors des prochaines échéances électorales: «Si on a l’ambition de changer les choses, il faut avoir l’ambition de faire un bon résultat afin de devenir une option pour une prochaine participation au gouvernement», assume Marc Ruppert.