«La hausse des exigences réglementaires et de gouvernance persuadera un groupe plus large d’investisseurs institutionnels de chercher à bénéficier d’économies d’échelle dans la gestion de portefeuille, l’administration, la gestion des risques, les études de marché et les investissements technologiques», a déclaré le directeur général de l’Efama, Tanguy van de Werve. (Photo: Efama)

«La hausse des exigences réglementaires et de gouvernance persuadera un groupe plus large d’investisseurs institutionnels de chercher à bénéficier d’économies d’échelle dans la gestion de portefeuille, l’administration, la gestion des risques, les études de marché et les investissements technologiques», a déclaré le directeur général de l’Efama, Tanguy van de Werve. (Photo: Efama)

Les gestionnaires d’actifs européens prévoient de gérer 29 milliards d’euros en 2023, après une baisse de 13,8% des actifs sous gestion en 2022 due à la chute des marchés, et sont confrontés à l’impact potentiel de l’intelligence artificielle générative, à l’augmentation de l’allocation d’actifs privés et à l’évolution des modèles commerciaux dans l’industrie de la gestion d’actifs, a déclaré l’Efama dans son rapport annuel sur la gestion d’actifs.

Dans son 15e rapport annuel sur la gestion d’actifs en Europe, l’Association européenne de gestion de fonds et d’actifs (Efama) souligne les défis croissants auxquels sont confrontés les gestionnaires d’actifs européens. Publié le jeudi 14 décembre, ce de 80 pages offre une analyse complète des tendances récentes du secteur, de l’état actuel du secteur européen de la gestion d’actifs, de ses performances et de ses perspectives d’avenir. Parmi les principaux défis à relever figurent l’impact potentiel de l’intelligence artificielle générative, l’adaptation à l’augmentation de l’allocation d’actifs privés et l’évolution des modèles d’entreprise au sein du secteur de la gestion d’actifs.

Baisse des actifs sous gestion de 13,8%

L’Efama a indiqué qu’en 2022, l’Europe a connu une baisse significative des actifs sous gestion (AUM), avec une chute brutale de 13,8%. Cette baisse, qui s’élève à 27,8 milliards d’euros, est principalement attribuée à des conditions de marché défavorables, en particulier sur les marchés obligataires et boursiers. Cependant, le rapport prévoit des perspectives plus positives pour 2023, avec une croissance attendue des actifs sous gestion à 29 billions d’euros, grâce aux attentes d’un environnement de marchés de capitaux plus fort.

Le rapport souligne la concentration géographique des activités de gestion d’actifs, près de 85% des opérations du secteur se déroulant dans six pays principaux: le Royaume-Uni, la France, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie.

En ce qui concerne la composition des actifs sous gestion, le rapport indique qu’à la fin de 2022, les fonds d’investissement détenaient des actifs d’une valeur significative de 15,7 milliards d’euros, tandis que les mandats discrétionnaires représentaient un montant tout aussi important de 12,1 milliards d’euros. Ces chiffres représentent respectivement 56,5% et 43,5% du total des actifs sous gestion.

L’Efama a souligné que les fonds d’investissement de la zone euro jouaient un rôle crucial dans le financement de l’économie européenne, en détenant 2.626 milliards d’euros de titres de créance et 1.011 milliard d’euros d’actions cotées émises dans la zone euro d’ici la fin de 2022.

Le rapport fait également état de changements notables dans la démographie des clients, les particuliers augmentant leur part dans le total des actifs sous gestion de 26% en 2020 à 30% en 2022. Les fonds de pension et les compagnies d’assurance suivent de près, constituant respectivement 24% et 22% du total des actifs sous gestion. Les actifs gérés pour les clients nationaux représentaient 68% à la fin de 2022, contre 72% en 2018.

Allocation d’actifs

Les tendances en matière d’allocation d’actifs ont également évolué, la part des obligations dans le total des actifs sous gestion ayant constamment diminué, passant de 40% en 2018 à 35% en 2022. En revanche, la part des actions a augmenté, passant de 28% en 2018 à 32% en 2022. Les gestionnaires d’actifs se sont diversifiés dans des actifs moins liquides, les actifs alternatifs représentant 26% et les liquidités et instruments du marché monétaire 7% du total des actifs sous gestion.

Trois thèmes clés

Le rapport a également exploré trois sujets en évolution. Il s’est penché sur les avantages et les risques de l’intelligence artificielle générative pour les gestionnaires d’actifs et a examiné les raisons pour lesquelles les investisseurs devraient augmenter leur allocation aux actifs privés à l’avenir. Il a également abordé les stratégies permettant aux gestionnaires d’actifs de remettre en question les modèles d’entreprise des sociétés investies, offrant ainsi un aperçu de l’évolution du paysage du secteur de la gestion d’actifs.

«Compte tenu de leur horizon d’investissement à long terme, les investisseurs institutionnels sont idéalement placés pour financer la transition vers le développement durable», a déclaré directeur général de l’Efama,Tanguy van de Werve, dans un . «En confiant leurs actifs à des gestionnaires d’investissement, ils peuvent bénéficier de l’expertise ESG et des capacités d’engagement de notre industrie, qui se développent rapidement.»

«Pour rester compétitifs, les gestionnaires d’actifs doivent adapter leur modèle d’affaires pour bénéficier de l’IA, transformer les principaux défis en matière de durabilité en opportunités, et proposer des produits du marché privé aux investisseurs particuliers», a ajouté directeur principal à l’Efama, Bernard Delbecque. «En relevant ces défis, ils joueront un rôle encore plus important pour répondre aux besoins des investisseurs, financer les entreprises européennes et contribuer à la transition vers une économie plus verte.»

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.