Dans , publiées ce 26 juillet, le Fonds monétaire international (FMI) estime que la décroissance de la Russie devrait être de -6% de son PIB en 2022. Bien que négatif, ce chiffre a été revu à la hausse depuis où le FMI estimait la décroissance économique russe à -8,5%, soit à peine moins de deux mois suivant le début de l’invasion de l’Ukraine et les trains de sanctions internationales. Entre les prévisions de mars et celles de juillet, l’économie russe affiche donc une révision à la hausse +2,5 points de croissance espérée pour cette année. En 2023, la croissance russe devrait passer à -3,5%.
L’économie de la zone euro poursuit inversement son recul. Alors que le FMI tablait sur une croissance de 2,8% en 2022 pour la zone euro, l’organisation internationale a désormais revu ses prévisions à la baisse, la faisant passer à +2,6%. De la sorte, la perspective de croissance de la zone euro a perdu -0,2 point entre les estimations d’avril et celles de juillet.
Alors que le FMI prévoit une une hausse de la croissance de l’économie russe en 2023, il s’attend à ce que celle de la zone euro continue de reculer, plafonnant à +1,2% l’année prochaine. Par rapport à cette année, la croissance russe bondirait alors de 2,5 points en 2023 tandis que celle de la zone euro chuterait de 1,4 point.
L’interdépendance des marchés
L’état de santé économique en Europe va rester dans le radar du FMI, car une dégradation régionale des indicateurs pourrait avoir des répercussions sur l’économie mondiale. Le FMI indique qu’un arrêt complet des flux de gaz russe vers l’Europe causerait une hausse de l’inflation, ralentissant davantage la croissance mondiale. Si pareil scénario se matérialisait, la croissance mondiale chuterait de 3,2% à 2,6% cette année et de 2,9% à 2% en 2023. «Selon ce scénario, les États-Unis et la zone euro connaîtront une croissance proche de zéro l’année prochaine, avec des répercussions négatives sur le reste du monde», note le FMI.
De façon générale, le FMI ne cache pas ses préoccupations pour l’économie mondiale. D’une part, l’inflation pourrait persister à des niveaux élevés «si les marchés du travail restent tendus (…) ou si la désinflation s’avère plus couteuse que prévu». D’autre part, le resserrement des conditions financières mondiales provoquerait une hausse du surendettement aussi bien dans les pays émergents qu’en développement.
Des coûts pour l’économie
La généralisation des taux élevés de l’inflation posent «un risque évident pour la stabilité macroéconomique actuelle et future». Les banques centrales n’ont donc plus d’autre choix que le resserrement monétaire. Ce qui n’est pas sans conséquence pour l’économie: «Le resserrement monétaire synchronisé (…) entre les pays est historiquement sans précédent et ses effets devraient se faire sentir avec un ralentissement de l’économie mondiale l’année prochaine et une décélération de l’inflation.»
Les coûts économiques des multiples resserrements monétaires sont bel et bien une réalité, mais les postposer ne ferait que les accentuer. Pour autant, compenser les politiques désinflationistes par des hausses d’impôts ou une baisse des dépenses publiques ne ferait que compliquer le travail des banquiers centraux.