Le FMI revoit ses prévisions de croissance à la hausse tout en appelant à une solidarité accrue au niveaux national et international. (Photo: Shutterstock)

Le FMI revoit ses prévisions de croissance à la hausse tout en appelant à une solidarité accrue au niveaux national et international. (Photo: Shutterstock)

Après une contraction estimée à 3,3% en 2020, l’économie mondiale devrait connaître une croissance de 6% en 2021, qui devrait se modérer à 4,4% en 2022.

Le Fonds monétaire international (FMI) reconnaît que l’exercice des prévisions économiques reste dans le contexte marqué par une grande incertitude bornée par la trajectoire que prendra la pandémie – trajectoire qui influera sur le sort de l’épargne qui s’est accumulée durant la crise, principalement dans les pays riches.

Mais la tendance est là: la reprise est de retour. 

4,1% de croissance pour le Luxembourg en 2021

Après une contraction de l’activité estimée à 3,3% en 2020 – «et qui aurait pu être trois fois plus importante si les autorités n’avaient pas pris des mesures extraordinaires de soutien» –, les perspectives s’améliorent. Les nouvelles projections du FMI – +6% en 2021 et +4,4% en 2022 – sont supérieures aux dernières datant d’octobre – +5,2% pour 2021 et + 4,2% pour 2022 – «en raison des mesures supplémentaires de soutien budgétaire prises dans quelques grandes économies et de la reprise attendue au deuxième semestre grâce aux vaccins».

À moyen terme, la croissance se stabilisera à 3,3% «sous l’effet de la dégradation prévue du potentiel de l’offre et de forces antérieures à la pandémie, notamment l’augmentation plus lente que prévu de la population active du fait du vieillissement démographique dans les pays avancés et dans certains pays émergents.»

Pour le Luxembourg, le FMI estime que la croissance pour 2021 sera de 4,1% et qu’elle ralentira, en 2022, à 3,6%. Des chiffres sensiblement inférieurs à ceux de la croissance de la zone euro, estimée à 4,4% en 2021 et à 3,8% en 2022.

Si le FMI s’attend à ce que la récession provoquée par le Covid-19 laisse moins de séquelles que la crise financière de 2008, il est préoccupé par les divergences de trajectoire de la reprise alors que la récession a été synchronisée. «Ce sont les pays émergents et les pays en développement à faible revenu qui ont été les plus durement touchés, et ils devraient subir des pertes plus importantes à moyen terme.» Et parmi la population, ce sont les jeunes, les femmes et les travailleurs peu instruits, ainsi que les travailleurs de l’économie informelle qui ont été les plus impactés.

Appel à la prudence et à la solidarité

Pour l’institution de Washington, s’il reste encore beaucoup à faire pour venir à bout de la pandémie, il faut tout autant éviter une divergence du revenu par habitant entre les différents pays et un creusement persistant des inégalités au sein des pays.

Le FMI appelle donc d’abord, au niveau national, à la prudence dans les politiques publiques. Et plaide pour cela pour un renforcement de la protection sociale – en ouvrant par exemple plus largement le chômage aux travailleurs indépendants et aux travailleurs de l’économie informelle –, des politiques de santé et d’éducation tout en accélérant la transition écologique, en insistant sur la nécessité d’augmenter les recettes.

Le FMI appelle ensuite au renforcement de la coopération internationale afin de faire en sorte que les pays émergents et les pays en développement à faible revenu continuent de réduire l’écart entre leur niveau de vie et celui des pays à revenu élevé.

Une coopération qui doit passer par une distribution universelle des vaccins «de façon à ce que tous les pays puissent rapidement et résolument vaincre la pandémie» et par la garantie que les pays en difficulté financière aient un accès suffisant aux liquidités internationales pour «maintenir les dépenses consacrées à la santé, à d’autres secteurs sociaux et aux infrastructures, qui sont nécessaires pour qu’ils se développent et convergent vers un revenu par habitant plus élevé».

Le FMI appelle également à plus de coopération internationale pour apaiser les tensions commerciales et pour une fiscalité internationale équitable.