Il promettait de devenir le premier milliardaire au monde. De coloniser Mars. Il avait érigé la fête et l’alcool à volonté dans l’ADN de WeWork, devenue en 10 ans un géant de la location temporaire de bureaux… avant de revenir brutalement sur Terre, face aux nombreuses plaintes diverses et variées de ses employés, et de se voir éjecté de sa start-up alors valorisée à 47 milliards de dollars.
Aussi fantasque qu’Elon Musk, mais pas encore aussi génial, Adam Neumann est de retour avec Flow. De quoi s’agit-il? Mystère, . Surtout, avant même de dévoiler quoi que ce soit, l’Israélien est parvenu à convaincre , investisseur de légende dans le monde de la tech, à la tête d’Andreessen Horowitz, de lui apporter 350 millions de dollars. Ce chèque en blanc permet déjà à la start-up d’être valorisée à plus d’un milliard de dollars, une notion très symbolique, mais qui va entraîner l’arrivée d’autres investisseurs.
Adam Neumann est un leader visionnaire qui a révolutionné la deuxième plus grande classe d’actifs au monde.
. En résumé, soit vous achetez une maison ou un appartement à prix d’or et vous vous y retrouvez coincé financièrement pour longtemps avec cette musique sourde d’un marché qui pourrait se retourner. Soit vous louez des endroits sans âme, un appartement où vous vous enfermez entre deux séquences de travail.
Du coliving augmenté
«Nous pensons qu’il est naturel que pour sa première entreprise depuis WeWork, Adam revienne sur le thème de la connexion des personnes en transformant leurs espaces physiques et en construisant des communautés là où les gens passent le plus de temps: leur maison», dit-il encore, non sans avoir salué «un leader visionnaire qui a révolutionné la deuxième plus grande classe d’actifs au monde – l’immobilier commercial – en apportant la communauté et la marque à une industrie dans laquelle aucune n’existait auparavant».
Ce qui transpire des différentes interviews accordées par les uns et les autres est que Flow sera une sorte de coliving augmenté de différentes manières: plus de services, plus d’événements dans le lieu de vie, la possibilité de migrer dans un autre endroit au rythme de la grande démission en restant dans les mêmes conditions communautaires, la possibilité d’investir un capital dans sa «résidence» et d’en tirer des bénéfices plus tard; le tout sur fond de technologie.
Sur quoi s’appuient sur les observateurs? D’abord, sur le fait que M. et Mme Neumann, qui ont quitté WeWork en même temps, ont investi leurs parachutes dorés… dans l’immobilier. En 2022, ils ont dépensé près de 100 millions de dollars et possèdent 4.000 appartements abordables sur toute la planète pour une valeur d’un milliard de dollars.
Des services pour ne plus avoir à bouger
Ensuite, les deux entrepreneurs avaient ajouté une couche de coliving à WeWork avec WeLive, aujourd’hui détachée de la première. Devenue , elle revendique 12.000 chambres dans 60 pays et 300 villes. Le site Esquire présentait l’initiative comme «une sorte de résidence universitaire pour les célibataires qui voulaient être sociables, réseauter et ignorer le fait qu’ils étaient, en fait, des adultes».
Fin 2020, le family office d’Adam Neumann a injecté 30 millions de dollars dans «Alfred», sorte de market place de services liés à un endroit. Ou comment apporter gardiennage d’animaux de compagnie, services de déménagement et d’emménagement, de nettoyage, création d’événements et possibilité de faire du sport (fitness ou piscine-sauna), gestion de l’administratif, entretien prédictif du logement, le tout via une application.
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Alfred a acquis une quatrième société en début d’année, RKW Residential (90.000 appartements aux États-Unis), après HOM (plateforme de bien-être et d’événements), Bixby (technologie de gestion immobilière essentielle au développement de la plateforme d’Alfred) et WunWun (plateforme de services à la demande). Considérée comme une des 50 start-up les plus innovantes, elle gère 300.000 résidents dans 44 villes des États-Unis et du Canada – souvent de jeunes travailleurs à fort potentiel financier – et a prévu des expansions en Europe, en Israël et en Asie.
Enfin, M. Neumann avait aussi marqué son attachement au climat avec FlowCarbon – également soutenue par Andreessen Horowitz () – pour révolutionner le marché du carbone. Il faut d’ailleurs s’arrêter sur la documentation technique du projet (), passionnante sur un sujet que l’on pourrait voir rattaché à la question du logement.
2023, c’est près. Mais c’est encore loin quand on a envie de savoir. Que l’on soit confronté à la problématique du logement aux États-Unis ou au Luxembourg.