Flavio Becca s’est adjoint les services d’une agence de relations presse parisienne pour ternir la réputation d’Eric Lux, via des articles de blog. (Photo: Archives Maison Moderne)

Flavio Becca s’est adjoint les services d’une agence de relations presse parisienne pour ternir la réputation d’Eric Lux, via des articles de blog. (Photo: Archives Maison Moderne)

La guerre totale que se livrent Flavio Becca et Eric Lux dans la saga «Olos» a accouché d’une bataille inédite devant le tribunal correctionnel de Paris cette semaine. Le premier est accusé d’avoir mandaté une agence de relations presse pour salir la réputation du second.

«Promouvoir son image et protéger sa réputation, maîtriser sa médiatisation, réagir aux situations sensibles, aux rumeurs et à la communication judiciaire: les personnes et les entreprises doivent prendre de multiples décisions dans leurs relations à l’opinion publique. (…) Majorelle PR & Events met son équipe pluridisciplinaire au profit des personnalités et des entreprises pour les aider à retrouver le chemin d’une communication apaisée.»

À la différence de la prestigieuse agence de relations presse qui se vend comme ça sur son site internet, «apaisée» n’est pas vraiment le mot qui a dû venir à l’esprit d’. En 2020, l’entrepreneur s’aperçoit qu’il est l’objet d’une série d’«articles» publiés dans la partie «Le Club» de Mediapart et sur Categorynet. Tout y est pour faire d’Eric Lux un entrepreneur douteux, mêlé peu ou prou à toutes les affaires visqueuses de l’actualité.

«Une campagne orchestrée», indique à Paperjam son avocate, Ilana Soskin. Ni une, ni deux, comme le racontait cette semaine Le Point, elle dépose plainte contre X pour diffamation et adresse au président du tribunal judiciaire de Paris une requête aux fins d’identification d’un internaute.

Décision le 9 novembre

Sommé de s’exécuter, Mediapart livre l’adresse IP de «Jlanz» et Free permet à la justice française de localiser une jeune femme de 27 ans – identifiée plus facilement parce qu’elle était en télétravail. Preuves à l’appui, elle explique avoir agi sur ordre d’un des dirigeants de l’agence, Sacha Mandel, l’ancien directeur de la communication du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et qui compte dans son portefeuille de clients prestigieux Jérôme Cahuzac ou encore Dominique Strauss-Kahn. Sacha Mandel ne reconnaît aucune relation avec la jeune femme et la laisse se débrouiller avec la plainte en diffamation.

«Il est établi que M. Mandel est à l’initiative du contenu poursuivi, à la demande de », ajoute l’avocate qui, lundi, a demandé à la justice de joindre le codirecteur de l’agence à la procédure. «Cela permettrait de participer à la manifestation de la vérité», ajoute-t-elle. La justice devra rendre sa décision le 9 novembre prochain.

Associés dans un fonds depuis 2009, les deux hommes se livrent une bataille judiciaire pour récupérer le contrôle d’un compartiment du fonds Olos à un milliard d’euros. Les articles, dont peu de gens avaient eu vent jusqu’ici, ont déjà été retirés des sites concernés. Au-delà de l’effet boomerang de la démarche de Flavio Becca, le camp Eric Lux a donné une leçon de gestion de crise… à l’agence Majorelle. Pas encore de quoi l’apaiser.