Le directeur opérationnel, Bertrand Godin, le CEO, Patrick Mollard, et le Chief revenu officer, Grégoire Andrieu, les trois cofondateurs de Fipto. (Photo: Fipto)

Le directeur opérationnel, Bertrand Godin, le CEO, Patrick Mollard, et le Chief revenu officer, Grégoire Andrieu, les trois cofondateurs de Fipto. (Photo: Fipto)

Née en 2022, la fintech française Fipto a déjà levé 15 millions d’euros et obtenu son enregistrement comme PSAN en France et comme VASP au Luxembourg, annonce-t-elle ce jeudi depuis Paris. Sa mission: ajouter une couche de cryptos aux solutions de trésorerie qui existent, pour les Family Office, les assets managers ou les AIFM.

«L’adoption va mettre du temps. Ces acteurs commencent à regarder les solutions. Il y a un an ou deux, nos conversations avec eux tournaient court directement.» Patrick Mollard a la tête sur les épaules et de belles expériences derrière lui, dont la cession de la majorité d’Ibanfirst, en 2021, à Marlin Equity Partners, après avoir levé près de 50 millions d’euros en cinq ans. Aujourd’hui, l’entrepreneur français développe avec Fipto une solution logicielle en B2B basée sur la blockchain pour permettre à différentes structures, des family offices aux AIFM en passant par les asset managers et, pourquoi pas, des acteurs plus institutionnels, de pouvoir aller tâter des cryptomonnaies, pour l’instant des stablecoins (adossées à des monnaies conventionnelles). 

«Mon constat est qu’il y avait les acteurs des paiements internationaux qui promettent rapidité, transparence et coûts assez bas et que de nouveaux outils émergent sur un marché pas toujours très mâture à partir des technologies de blockchain avec lesquelles se posent les mêmes exigences de conformité ou de gouvernance. Enfin, de plus en plus de services financiers naissent directement sur la blockchain», explique le fondateur de la fintech française, arrivé au Luxembourg par l’entremise de Biba Homsy et de son cabinet d’avocats.

Ce jeudi, Fipto annonce qu’après avoir été enregistrée en novembre 2023 auprès de l’Autorité des marchés financiers, en France, comme prestataire de services sur actifs numériques (Psan), la fintech est aussi enregistrée au Luxembourg, comme prestataire de services sur actifs virtuels (Vasp). «Tant que Mica n’a pas été transposée dans différents États membres, il y a des subtilités qui nous amènent à chercher ces enregistrements», explique le CEO franco-néerlandais de . «Ici, il y a un marché pour nous!» Un marché poussé par l’adoption des ETF en bitcoin et, peut-être bientôt, des ETF en ethereum. «Sur certains marchés, nos solutions permettent de passer de 24 à 48 heures pour traiter une opération à 30 minutes.»

Le tout en étant très strict sur la conformité «en nous assurant des meilleures pratiques notamment sur l’AML et le KYC avec des partenaires reconnus pour cela», explique-t-il encore.

La start-up est partie sur les chapeaux de roue puisqu’elle a déjà levé 15 millions d’euros, dans un tour emmené par Serena Capital qui en a apporté la moitié, et suivi par Motier Ventures, le family office de la famille Houzé, propriétaires entre autres des Galeries Lafayette. Des parrains qui ont permis de voir l’équipe grandir à 30 personnes, deux tiers autour de la tech et un tiers autour du réglementaire. «Depuis le début de l’année, la traction commerciale est bonne», explique-t-il, lui qui a choisi pour l’instant de se tourner vers des apporteurs d’affaires et des brokers pour vendre sa solution. «Pour l’instant, nous sommes sur un modèle très transactionnel, parce qu’il y a des entreprises qui ont beaucoup de legacy et ce n’est pas simple pour elles d’adopter nos trois API (custody, wallet et iban) et d’autres qui n’ont pas encore la maturité.

Est-ce que la présence sur la liste luxembourgeoise des prestataire de services sur actifs virtuels est synonymes de développement d’activité directement au Luxembourg? «Pas pour le moment», répond l’entrepreneur. «Mais c’est sûr, nous allons aller au contact de l’écosystème.»