La dette publique s’élève à 16,9 milliards d’euros, soit 23,7% du PIB, au 31 mars 2022. Avant une comptabilisation de l’impact de la guerre en Ukraine et de l’inflation. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La dette publique s’élève à 16,9 milliards d’euros, soit 23,7% du PIB, au 31 mars 2022. Avant une comptabilisation de l’impact de la guerre en Ukraine et de l’inflation. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

La ministre des Finances, Yuriko Backes, a présenté à la Chambre des députés des recettes en hausse pour l’Administration centrale, alors que les dépenses restent stables. Mais la situation risque de se détériorer avec la guerre en Ukraine et les mesures annoncées pour faire face à l’inflation.

Les chiffres montrent la «résilience du tissu économique luxembourgeois», le «rebond de la croissance à l’issue de la crise sanitaire», la «solidité des finances publiques de notre pays»… Tels sont les termes utilisés par la ministre des Finances (DP), ce lundi 25 avril, lors d’une réunion conjointe de la commission des finances et du budget et de la commission du contrôle de l’exécution budgétaire à la Chambre des députés.

Elle y a fait le point sur la situation financière de l’État au 31 mars 2022. Les recettes encaissées par l’Administration centrale s’élevaient à 6,1 milliards d’euros, soit +13,4% par rapport à fin mars 2021. Une croissance «à considérer par rapport au contexte particulier de 2021, où le début d’année était encore marqué par des restrictions sanitaires et une activité économique perturbée», relativise le ministère.

Ses dépenses se sont quant à elles chiffrées à près de 5,3 milliards d’euros. Un montant «stable», qu’il explique par le recours moins important aux aides mises en place dans le cadre du paquet de relance économique «Neistart Lëtzebuerg». Au total, l’État indique avoir déboursé 2,8 milliards d’euros depuis le début de la pandémie pour aider les ménages et les entreprises.

Un solde à +757 millions d’euros

Davantage de recettes plus des dépenses stables mènent à un solde amélioré. Il passe de +56 millions d’euros au 31 mars 2021 à +757 millions d’euros au 31 mars 2022.

Dans le détail, l’Administration des contributions directes (ACD) a enregistré +13% de recettes. Elles atteignent 3,1 milliards d’euros en mars 2022. Celles encaissées par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA s’élèvent à 1,9 milliard d’euros, en hausse de 14%. Les recettes de l’Administration des douanes et accises (ADA) augmentent de 20% et s’élèvent à 483 millions d’euros.

Le niveau de la dette publique a, de son côté, diminué d’un milliard d’euros après le remboursement d’un emprunt obligataire venant à échéance le 21 mars 2022. Elle s’élève donc à 16,9 milliards d’euros, soit 23,7% du PIB. De quoi rester sous le plafond des 30% fixé au programme gouvernemental.

Il faudra faire preuve de prudence face à ces développements et appliquer une rigueur continue dans l’exécution du budget.
Yuriko Backes

Yuriko Backesministreministère des Finances

De bons chiffres, qui n’empêchent pas la ministre des Finances de rester prudente. «La situation au 31 mars ne reflète pas encore l’impact de la guerre en Ukraine, ni celui des mesures décidées dans le cadre de la tripartite et de l’Energiedësch», déclare-t-elle. Yuriko Backes prévoit, en raison du contexte international et des mesures citées, une «dégradation considérable du solde de l’Administration centrale dans les mois à venir». Cela ressort d’ailleurs du Programme de stabilité et de croissance (PSC) qui doit être présenté ce mercredi. «Il faudra donc faire preuve de prudence face à ces développements et appliquer une rigueur continue dans l’exécution du budget pour assurer des finances publiques saines.»