Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, estime que le Luxembourg reviendra vite dans une trajectoire positive. (Photo: Sébastien Goossens/Archives)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, estime que le Luxembourg reviendra vite dans une trajectoire positive. (Photo: Sébastien Goossens/Archives)

Le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a présenté le programme de stabilité et de croissance aux députés. Il prévoit un pic de l’endettement public à 28,4% en 2023, avant un recul graduel les années suivantes.

Après avoir annoncé, lundi 26 avril, pour les trois premiers mois de l’année, le ministre des Finances, (DP), a présenté ce 27 avril le programme de stabilité et de croissance (PSC) 2021 et le plan pour la relance et la résilience (PRR).

Dans sa présentation en séance plénière à la Chambre des députés, le ministre a précisé que le PSC 2021 pouvait déjà se placer «sous le signe d’une sortie de crise qui se dessine». Il a d’ailleurs insisté sur la bonne résistance du pays l’an dernier par rapport aux autres pays européens.

Le Luxembourg a clôturé l’année 2020 avec une contraction du produit intérieur brut de -1,3%, alors que le PSC 2020 tablait sur une chute de 6%. Mais la bonne santé du pays a permis de gonfler les aides pour soutenir les acteurs de l’économie. Le montant total s’est monté à 11 milliards d’euros, soit 18,6% du PIB.

Le déficit des finances publiques a atteint -2,62 milliards d’euros, alors que le PSC 2020 envisageait un déficit de 5 milliards. Pour cette année, compte tenu de l’évolution favorable, les calculs du PSC tablent sur un solde négatif des administrations publiques de 1,359 milliard ou -2% du PIB. Un chiffre qui place le Luxembourg dans les clous par rapport aux traités européens.

La dette publique sous contrôle

La dette publique restera également à un niveau raisonnable, malgré les montants importants injectés au cours de l’année 2020. L’an dernier, le ratio d’endettement a finalement augmenté de 2,8% pour atteindre 24,9% du PIB en fin d’année.

Selon les projections du PSC 2021, l’endettement public atteindra un pic à 28,4% du PIB en 2023, avant d’entamer une trajectoire baissière d’ici 2025 pour aboutir à 27,6% du PIB. Il reste donc sous le plafond des 30% fixé par le gouvernement en début de législature et largement sous les 60% imposés par l’Union européenne.

Présentant également le plan pour la reprise et la résilience, Pierre Gramegna a insisté sur le fait qu’il «reflète parfaitement la vision européenne d’une reprise durable axée sur la double transition verte et digitale».

Il sera basé sur trois piliers, selon les axes prioritaires du gouvernement: cohésion et résilience sociale, transition verte, digitalisation, innovation, gouvernance.

20 projets de réformes ou d’investissements

Dans ce cadre, le plan du gouvernement propose 20 projets de réformes ou d’investissements. Il prévoit notamment de renforcer et diversifier les compétences professionnelles des demandeurs d’emploi et des salariés en chômage partiel, en mettant un accent particulier sur le développement des compétences numériques par les programmes et «Digital Skills».

Le PRR prévoit aussi l’accroissement de l’offre de logements publics abordables et durables par l’assainissement et la revalorisation des anciennes friches industrielles «Neischmelz» à Dudelange et la décarbonation du transport à travers la mise en œuvre d’un régime d’aide pour les bornes de recharge visant les personnes morales.

Le PSC du Luxembourg pour 2021 sera transmis à la Commission européenne, avec le PRR et le programme national de réforme, d’ici le 30 avril 2021.