La perte économique due à la crise du Covid-19 sera «importante et persistante», selon la Banque centrale du Luxembourg (BCL), qui a rendu son avis sur le projet de budget 2021 et le budget pluriannuel lundi. «Les pertes prévues en 2020 ne seront pas rattrapées lors des prochaines années», ont ajouté les représentants de la BCL, alors qu’ils présentaient le même jour leur avis devant les députés de la commission des finances.
Les finances publiques seront impactées jusqu’en 2023, selon leurs estimations. Et la dette publique de l’État luxembourgeois reçoit ainsi, après la crise financière de 2008, un deuxième «gros choc» avec la crise sanitaire de 2020.
Le revenu national brut évolue moins vite que le PIB
Conséquence: d’après la BCL, les autorisations d’emprunt disponibles (7,050 millions d’euros, soit 3,250 millions d’euros de stock à la fin 2020 auxquels s’ajoutent les 3.800 millions d’euros d’autorisations incluses dans le projet de budget 2021) sont désormais insuffisantes pour couvrir la dette jusqu’en 2024.
Et, si la croissance du PIB reprend, cela n’aura pas d’impact direct sur le bien-être des résidents, remarque la BCL. Une conséquence du fait que le RNB (revenu national brut) évolue de manière beaucoup moins conséquente que le PIB, les revenus de capitaux étrangers qui sont faits au Luxembourg, repris dans le PIB, ne faisant notamment pas partie du calcul du RNB.
Mais s’il est donc évident pour la BCL qu’un retour à la normale de la situation économique ne sera pas pour demain, elle estime que la probabilité d’un scénario défavorable s’éloigne, notamment due à l’annonce d’un potentiel vaccin contre le Covid-19. «L’insécurité autour de la pandémie a diminué étant donné que la mise à disposition d’un vaccin a été annoncée pour les prochains mois», a ainsi précisé un représentant de la BCL aux députés.