Pour Marc Wagener, la situation économique luxembourgeoise se présente très favorablement en comparaison européenne. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Pour Marc Wagener, la situation économique luxembourgeoise se présente très favorablement en comparaison européenne. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le Conseil national des finances publiques s’est penché sur le programme de stabilité et de croissance pour la période 2021 à 2025 (PSC 2021) présenté par le gouvernement en avril. Pour le CNFP, si le Luxembourg se conforme aux exigences budgétaires de l’Union européenne, la trajectoire de la dette l’interpelle.

«Les effets négatifs de la crise du Covid-19 sont plus faibles qu’initialement prévu et la situation économique luxembourgeoise se présente très favorablement en comparaison européenne», résume , le président du CNFP. Grâce à quoi les déficits restent contrôlés.

Le déficit des soldes structurels – autrement dit les soldes des administrations publiques, de l’Administration centrale, des administrations locales et de la Sécurité sociale – va en s’améliorant. De -2,4% en 2020, il devrait atteindre -0,7% en 2021 et -0,3% en 2022. Pas si loin de l’objectif budgétaire à moyen terme (OMT) fixé à +0,5%. Le solde devrait repasser dans le vert en 2023 pour plafonner à +0,4% en 2022 et 2023.

La dette publique, par contre, continue de gonfler.

Elle atteignait 15,942 milliards d’euros en 2020, soit 24,9% du PIB. Elle devrait atteindre 18,322 milliards fin 2021 (soit 26,9% du PIB) et progresser encore jusqu’en 2025 à 22,292 milliards, à savoir 27,6% du PIB. Soit en dessous de l’objectif que s’était fixé le gouvernement en 2018 au moment de sa prise de fonction, soit une dette inférieure à 30% du PIB.

Si les choses restaient en l’état, cet objectif serait tenu à l’échéance 2025. Selon un scénario macroéconomique favorable, l’endettement pourrait avoisiner les 15% du PIB à cette date. Mais si la situation économique se dégradait – ce que n’exclut pas Marc Wagener –, la dette pourrait exploser jusqu’à atteindre 45% du PIB, soit plus ou moins 39 milliards d’euros. Pour mémoire, depuis le début de la crise, le gouvernement a lancé trois emprunts obligataires avec un volume global de 6,5 milliards récoltés.

Satisfecit pour le gouvernement

Compte tenu des circonstances, c’est-à-dire l’application de la clause pour circonstances exceptionnelles qui dispense le gouvernement de tenir les objectifs de l’OMT, le CNFP n’émettra pas pour cette fois de recommandations principales jusqu’à sa prochaine évaluation des finances publiques prévue cet automne à l’occasion du projet de budget 2022 de l’État ainsi que du projet de loi de programmation financière pluriannuelle pour la période 2021 à 2025.

Pour autant, il formule quelques demandes. D’abord, une présentation plus claire des hypothèses sur lesquelles est basé le calcul du solde structurel, en indiquant l’origine d’éventuelles divergences avec celles entrant dans le calcul des prévisions du Statec. Ensuite, l’établissement d’une vue d’ensemble des emprunts obligataires qui fait défaut depuis 2020. Et enfin une refonte de la présentation des dépenses et recettes du secteur de la sécurité sociale. Ce qui permettrait au conseil de mieux comprendre la diminution continue du solde de la sécurité sociale qui était de 1,2 milliard d’euros en 2019 et qui ne devrait plus qu’être de 598 millions d’euros en 2025 selon les dernières projections.