De nouvelles restrictions doivent toucher les restaurateurs qui ne pourront plus accepter que des clients vaccinés ou guéris du Covid. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

De nouvelles restrictions doivent toucher les restaurateurs qui ne pourront plus accepter que des clients vaccinés ou guéris du Covid. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

En passant d’un système 3G (testé, vacciné ou guéri) à 2G (vacciné ou guéri), les restaurants risquent de perdre une partie de leur clientèle. Qui se raréfie déjà à cause du télétravail et de la reprise du Covid-19 depuis quelques semaines. Si les aides sont prolongées, elles semblent insuffisantes pour beaucoup.

Vacciné, guéri ou… Rien d’autre. . Les tests ne seront donc plus acceptés au restaurant.

«Nous ressentions déjà une baisse de clientèle» depuis le CovidCheck obligatoire le 1er novembre, indique le secrétaire général de la fédération Horesca, . «Nous savons qu’elle va s’accentuer.» D’autant que «le télétravail est de nouveau mis à l’ordre du jour». Les restaurateurs devront aussi contrôler l’identité des clients pour repérer les éventuels faux QR code. «Une charge complémentaire. C’est le travail de la police», s’indigne-t-il.

Nous espérions nous refaire en fin d’année.

Nuno SoarespropriétairePicanha Plaza

Difficile pour lui de dire quelles mesures auraient été les bonnes face à la recrudescence des cas infectieux. Mais «si on vote des restrictions, il faut des aides». Elle couvre 90% des frais pour les entreprises de moins de 50 salariés et 70% pour celles de 50 salariés ou plus, dès lors qu’elles enregistrent une baisse d’au moins 40% de leur chiffre d’affaires. François Koepp demande de revenir à la prise en charge , qui allait jusqu’à 100% en cas de baisse de 75% du chiffre d’affaires.

Mieux qu’une fermeture des restaurants

«Nous espérions nous refaire en fin d’année», regrette de son côté Nuno Soares, propriétaire du Picanha Plaza. Le secteur n’accueille «pas la nouvelle avec enthousiasme». Après une première baisse d’affluence depuis le 1er novembre, il s’attend à ce qu’elle soit encore plus importante avec le 2G. Pour lui, ce système ne constitue pas la solution et crée un «faux sentiment de sécurité». Même avant le CovidCheck, télétravail, peur et confusion sur les mesures en place empêchent les clients de revenir aussi souvent qu’avant le début de la crise sanitaire.

, dirigeant de plusieurs établissements dont notamment le Bazaar et le Paname, se veut plus optimiste: «Nous sommes contents de rester ouverts, nous avions peur de devoir refermer». Il admet: «Il est évident qu’avec le système 2G, une partie des clients ne pourront plus accéder au restaurant». Mais il espère que les mesures les inciteront à se faire vacciner. «Nous n’avons aucune idée du pourcentage de clients vaccinés, peut-être que dans deux semaines, nous nous rendrons compte qu’ils étaient en fait 60% à faire des tests.» Le contrôle de l’identité, en plus du CovidCheck, demandera à l’entreprise d’assigner «quelqu’un à temps complet. Notre secteur a appris à être résilient». Il constate surtout une baisse de fréquentation depuis que le nombre de cas de Covid augmente. Et espère plus de visibilité, avec une prolongation des aides jusqu’en février plutôt que décembre.

Une fin d’année compliquée

Christophe Diederich, à la tête de Concept + Partners, qui compte une dizaine de restaurants au Luxembourg comme le Hitch ou le Meet Point, craignait lui aussi fermeture ou couvre-feu. Il se dit «content qu’ils aient choisi l’option 2G».

«[Environ] 25% du pays n’est pas encore vacciné, cela aura un impact. En plus de la recommandation du télétravail». Il n’a cependant pas noté de baisse de fréquentation avec la mise en place du 3G. Ce qu’il craint: la réaction des clients lors des contrôles d’identité, qui se plaignaient déjà parfois lors de celui du QR code. «Nous ne décidons pas des règles, nous les appliquons», relativise-t-il. «Si un client ne présente pas le 2G, nous sommes désolés, mais nous devons lui refuser l’accès.»

Plutôt à cause de la reprise du Covid, il anticipe un mois de décembre «catastrophique». Il déplore que l’aide à la relance ne concerne que les entreprises dont le chiffre d’affaires a diminué d’au moins 25%. «Quand vous tournez autour de 80%, les 20% manquants font mal». Alors que les annulations de fêtes de fin d’année d’entreprises s’enchaînent déjà.