De très nombreuses sociétés cotées affichent de solides résultats financiers et une trésorerie en bonne forme. (Photo: Shutterstock)

De très nombreuses sociétés cotées affichent de solides résultats financiers et une trésorerie en bonne forme. (Photo: Shutterstock)

La dernière étude de la société de gestion Janus Henderson estime que les versements de dividendes pourraient atteindre 1.390 milliards de dollars en 2021 au niveau mondial. Soit à peine 3% de moins qu’en 2019, qui avait été une année record pour les actionnaires.

Plans de soutien, aides diverses des gouvernements, réduction des coûts, conditions facilitées pour s’endetter, émettre des actions ou du capital hybride… Ces quelques mesures, couplées à la reprise des économies, font que les entreprises cotées affichent de très beaux résultats et n’ont jamais disposé d’autant de trésorerie. De plus, «l’incidence sur les bénéfices des sociétés au cours de la pandémie a été moins importante que prévu, les sociétés s’étant rapidement adaptées pour réduire l’impact de la crise sur leurs activités», détaille le Janus Henderson Global Dividend Index (JHGDI) publié ce lundi. Qui analyse aussi que «les flux de trésorerie, qui sont nécessaires pour le paiement de dividendes, ont globalement moins diminué que les bénéfices». 

Les actionnaires peuvent se frotter les mains et se dire que la crise est finie pour eux, comme le soulignent plusieurs analystes. En effet, «la majeure partie de ces liquidités excédentaires sera consacrée aux investissements, aux acquisitions et aux rachats d’actions, mais une partie sera également versée aux actionnaires sous la forme de dividendes», analyse encore Janus Henderson.

Au cours du second semestre de cette année, le paiement des dividendes mondiaux a atteint 471,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 26,3% en un an. «Janus Henderson prévoit désormais que les dividendes atteindront 1.390 milliards de dollars en 2021, en hausse de 2,2 points de pourcentage par rapport à la dernière édition du JHGDI publiée en mai 2021; ces nouvelles prévisions sont seulement inférieures de 3% au pic enregistré avant la pandémie», pointe encore le rapport. 2019 avait été une année record en ce qui concerne la distribution des dividendes.

La plus forte croissance pour les sociétés minières

Évidemment, ces nouveaux chiffres sont aussi en lien avec les réductions et restrictions quant aux distributions de dividendes en 2020, surtout en Europe. Où les limitations imposées par la BCE quant aux dividendes bancaires sont progressivement levées, avant de disparaître en septembre. Il y a donc aussi un effet de rattrapage qui conduit à un «retour à la normale». 

«Malgré la gravité de la récession de l’an dernier, les dividendes mondiaux dans leur ensemble retrouveront probablement leurs niveaux d’avant la pandémie au cours des douze prochains mois», augure Jane Shoemake, client portfolio manager chez Janus Henderson.

Des disparités régionales

On notera de grandes disparités régionales dans la distribution des dividendes au second trimestre: +66,4% en Europe – France et Suède menant la danse –, contre 5% en Amérique du Nord et 0,5% au Japon. Mais, traditionnellement, «le deuxième trimestre est la période la plus importante pour les dividendes européens».

Ce sont les sociétés minières qui «sont en tête du classement avec une croissance sous-jacente des dividendes de 69%, ce qui porte les versements à un niveau supérieur à celui enregistré au cours du second trimestre pré-pandémie». Les dividendes industriels, financiers et de la consommation affichent aussi de belles performances.

Au niveau mondial, le trio de tête des payeurs de dividendes se compose, dans l’ordre, de Samsung Electronics, Nestlé SA et Rio Tinto.