Halloween est passée. Chicago a retrouvé son agitation «normale». Les grandes marques de bonbons ont fini de distribuer des dizaines de kilos de sucreries aux enfants et à leurs familles pendant la «Halloweek», sponsorisée par le géant suisse du chocolat Barry Callebaut et, cette année pour la première fois, par Haribo, tandis que Ferrara Candy, détenue par les actionnaires du groupe Ferrero et de sa holding luxembourgeoise, et Amazon joueraient presque un rôle annexe. C’est pourtant là qu’en 2017, Ferrara Candy, fraîchement reprise, a installé son centre de recherche et de développement en même temps qu’elle procédait à deux extensions de ses usines dans l’Illinois.
Dans la ville du vice-président de Barry Callebaut, Jerry Hagedorn, également vice-président de la National Candy Association (NCA), pas question de laisser qui que ce soit contribuer davantage que lui aux caries et au diabète des enfants et de leurs parents. Le marché est colossal: 42,6 milliards de dollars, dont 23,9 milliards de dollars de chocolat (15,4 de bonbons et 3,2 de gommes et de «menthe») en 2022; il devrait atteindre 66,6 milliards cette année et jusqu’à 80,3 milliards en 2028, selon Mordor Intelligence.
Une insolente croissance grâce… aux adultes
Plus que le marché, c’est la tendance que le fils Ferrero, Giovanni, a bien sentie. Si les ventes de chocolat, aux États-Unis, ne progressent «que» de 9,1%, la croissance des gommes et menthe était à près de 14% fin 2022. Mieux, encore: le marché, longtemps dopé par la gourmandise des enfants, devient chaque année plus «mature» avec près de 5% par an d’augmentation des consommations de gommes par les jeunes et les moins jeunes adultes; deux tiers des parents volent discrètement les bonbons de leur progéniture, a constaté la NCA…
Dès 2018, Giovanni Ferrero, qui a abandonné ses fonctions de CEO pour devenir président exécutif en charge de la stratégie, casse sa tirelire. Avec 2,6 milliards de dollars, Ferrero prend le contrôle des activités américaines de Nestlé et devient le troisième fabricant de confiseries sur le marché américain après avoir déjà englouti Ferrara Candy. Rebelote l’année suivante, Ferrero acquiert une partie des activités de Kellog’s aux États-Unis pour continuer à croître pour 1,3 milliard de dollars.
Fin octobre, le roi italien de la pâte à tartiner avec Nutella, et des marques comme Kinder, Ferrero Rocher et Tic Tac, dont le siège social est au Luxembourg depuis plus de 25 ans, annonce l’acquisition de la légende américaine Jelly Belly. Née en 1869 dans l’Illinois, les bonbons à la gelée produits aujourd’hui en plus de 100 versions par la sixième génération des Rowland continuent de faire le bonheur des petits et des grands: plus de 14 milliards de ces haricots au cœur tendre sont écoulés chaque année. Les 800 employés de la marque qui produit en Californie, dans l’Illinois et en Thaïlande, diffusent aussi dans plus de 60 pays les bonbons à la gelée telles que les BeanBoozled et les Sport Beans Energizing.
Un deal via la belge CTH Invest
Le deal est passé via la société belge CTH Invest aux plus de 5,2 milliards d’assets stratégiques pour le futur de Ferrero. «Nous sommes ravis d’introduire les produits imaginatifs et l’équipe talentueuse de Jelly Belly dans la communauté de Ferrara», a déclaré son CEO, Marco Capurso. «Notre engagement à créer des confiseries sucrées innovantes de haute qualité pour le monde entier et nos relations étroites avec les détaillants s’alignent parfaitement avec l’expérience de Jelly Belly et sa passion pour la qualité, la fiabilité et le service client. Nous sommes impatients de travailler ensemble pour bâtir sur le succès de toutes nos marques.»
Le 2 octobre, Ferrara avait annoncé sa première acquisition à l’international avec la reprise de la société brésilienne de confiseries et de snacks Dori Alimentos.
Au fait, Halloween à Chicago, c’est presque… peanuts pour Ferrara, déjà concentrée sur . Elle y aura un char célébrant les 125 ans d’une de ses marques-vedettes, Brachs. À l’américaine. Dans la démesure. Et diffusée en live pour le Thanksgiving de milliers d’Américains…