La task force Covid-19 estime que si la situation sanitaire ne s’améliore pas, c’est peut-être à cause des courses de Noël, qui réunissent du monde en ville ou dans les centres commerciaux le week-end. Une vision que ne partage pas la CLC. (Photo: Shutterstock)

La task force Covid-19 estime que si la situation sanitaire ne s’améliore pas, c’est peut-être à cause des courses de Noël, qui réunissent du monde en ville ou dans les centres commerciaux le week-end. Une vision que ne partage pas la CLC. (Photo: Shutterstock)

La CLC n’ose croire à une fermeture des commerces, malgré le dernier rapport de la task force Covid-19, qui impute aux courses de Noël les mauvais chiffres de la pandémie. Pour les différentes fédérations professionnelles, les infections se font surtout dans le milieu privé.

Avec environ 550 nouveaux cas positifs au Covid-19 par jour en moyenne, les chiffres des infections se sont stabilisés ces dernières semaines, mais restent élevés, . On peut y lire: «Étonnamment, les dernières mesures mises en œuvre semblent ne pas avoir eu d’effet important pour le moment et ne conduisent pas à un nouvel assouplissement de la dynamique épidémique.» Ce manque de résultats pourrait s’expliquer, selon les chercheurs, par «une augmentation des activités de shopping avant les fêtes», qui compenserait la baisse de cas attendue suite à la fermeture des restaurants.

«C’est une hypothèse qu’ils ont. Ils sont dans le brouillard. Cette hypothèse, nous la jugeons très faible», réagit directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC).

S’il admet que des pics peuvent avoir lieu le samedi, il estime que la semaine et le dimanche, la plupart des commerces restent vides. Et même quand il y a du monde, «ce que nous voyons, c’est que les règles sont respectées, les gens portent le masque, il n’y a pas de contacts rapprochés à risque». Des queues devant certains magasins ont pu se former, notamment parce qu’ils souhaitaient réguler l’entrée. «Ils vont au-delà des restrictions imposées.»

Faut-il suivre l’Allemagne?

Exacte ou non, cette hypothèse pourrait donner des idées au gouvernement. D’autant que l’Allemagne vient d’annoncer la fermeture des écoles et des commerces non essentiels, après avoir atteint 30.000 nouveaux cas en 24 heures. La menace de fermeture pèse-t-elle sur les commerces au Luxembourg? «Nous pouvons la craindre, c’est certain. Mais nous sommes très loin de la situation allemande, où ils se sont retrouvés dos au mur. Ici, je n’y vois aucune raison objective», répond Nicolas Henckes.

Pour lui, ce n’est pas dans les commerces qu’on se contamine, ni dans les restaurants, mais dans la sphère privée, «où les personnes n’arrivent pas à se discipliner, comme c’est le cas au travail ou dans les magasins».

Un avis que partage , secrétaire général de l’Horesca (fédération des hôteliers, restaurateurs et cafetiers du Luxembourg). À propos des transmissions du Covid-19 dans les commerces, il dit ceci: «Je ne crois pas que le problème soit là. C’est plutôt tout ce qu’il se passe dans les écoles, les transports scolaires, où les enfants ne prennent pas garde comme les adultes. C’est dans le privé que cela se passe.»

Selon lui, les chiffres auraient empiré après la fermeture des cafés et restaurants, notamment le taux de reproduction, parce que «les gens ont besoin de se retrouver». Et le font donc maintenant, chez eux, au lieu d’aller au restaurant. «Faisons-le de manière réglementée», prône-t-il alors. En tout cas, fermer les commerces ne ferait «qu’empirer la crise économique sans améliorer la situation sanitaire», pense-t-il.

«Nouvelles mesures» devra rimer avec «nouvelles aides»

Même s’ils ne sont pas spécifiquement visés par le rapport de la task force, plusieurs domaines de l’artisanat pourraient, eux aussi, se retrouver touchés si le gouvernement décidait de serrer la vis, notamment au niveau de la coiffure ou de l’esthétique. «Bien sûr qu’on craint toujours des mesures supplémentaires», affirme , le président de la Fédération des artisans (FDA). Il s’inquiète alors de la «survie des petits commerçants. On va les tuer. Dans les soins, c’est la même chose.» Le rattrapage de fin d’année espéré n’a pas eu lieu, selon lui, et l’activité reste réduite.

De même dans les secteurs alimentaires, des boulangers aux bouchers. «Les plans d’abattage ont été réduits à un tiers de ce qui se fait d’habitude au Luxembourg», illustre-t-il. «S’il y a d’autres mesures, il faudra sérieusement songer à la manière d’indemniser. Parce que prendre en charge 70% des frais fixes, c’est un peu court.»