Professionnels du drone et entreprises intéressées par sa technologie peuvent se regrouper au sein de la toute nouvelle LDF. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Professionnels du drone et entreprises intéressées par sa technologie peuvent se regrouper au sein de la toute nouvelle LDF. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Les professionnels du drone au Luxembourg se fédèrent en une Luxembourg Drone Federation. Son président, Vincent Pedrini, détaille quelles seront ses missions.

Les drones ont leur fédération: la LDF, pour Luxembourg Drone Federation. Affiliée à la CLC, elle s’est constituée jeudi 31 mars. Et compte à son conseil d’administration six membres fondateurs. Vincent Pedrini, CEO de Nomoko, le préside. Il a pour vice-président Gilles Rock (Luxsense Geodata). Guy Schumann (RSS-Hydro) est le secrétaire, Frank Wies (Slase) le trésorier. Plus deux administrateurs: Paul Thyes (Droneshow.lu) et Renaud Le Squeren (DSM Avocats).

Vincent Pedrini, dont la start-up est spécialisée dans la modélisation par drones, nous explique à quoi sert cette nouvelle fédération.

Pourquoi une fédération des drones?

Vincent Pedrini. – «Cela manquait vraiment au Luxembourg, c’est un secteur très jeune. Un cadre européen lié à la sécurité des drones a été mis en place et doit être appliqué dans les pays membres. Cela pose énormément de questions. Nous devons nous assurer que les professionnels utilisateurs de drones respectent ces nouvelles lois, les comprennent et qu’on échange sur nos meilleures pratiques de vol. Nous allons tous y perdre si des gens utilisent les drones sans autorisation, sans la formation nécessaire. Même un particulier qui veut acheter un drone pour l’anniversaire de son frère aurait, sur notre site, les meilleures pratiques.

Notre objectif est aussi d’avoir une certaine représentativité – quand nous allons discuter avec la direction de l’aviation civile, par exemple. Nous voulons également montrer l’utilisation et l’utilité des drones dans certains secteurs d’activité. Des entreprises que nous avons contactées n’osent pas encore l’utiliser, mais songent à devenir membres pour savoir comment mettre cela en place.

Justement, quel est le potentiel du drone pour les entreprises?

«Nous ne couvrons pas la partie loisirs, mais l’application civile liée au monde professionnel. Où on a deux catégories. La plus grande application aujourd’hui, ce sont les drones sur lesquels il y a un senseur: photo, vidéo ou pour collecter de la data. Et quand on a de la data, il y a plein d’applications possibles: l’analyse des eaux, des flux humains, des zones à inondation pour les assurances… Dans l’industrie de l’immobilier, pas mal d’entreprises fournissent un service pour faire le monitoring du chantier. Il y a aussi l’aspect professionnel récréatif, pour les tournages de films ou la prise de vues aériennes pour la télé. Cela peut en outre servir aux pompiers en cas de catastrophes naturelles, pour rapidement constater l’étendue des dégâts, voire quel chemin emprunter pour y accéder.

Après, il y a tout ce qui va venir dans le futur et commence dans certains pays: le drone comme élément de transport de paquets pour la logistique ou de médicaments en urgence.

Nous sommes une start-up de fédération.

Vincent PedriniprésidentLDF

Parmi vos membres, vous aurez donc des professionnels du drone, mais aussi des entreprises qui l’utilisent plus ou moins régulièrement selon leur secteur…

«Oui, c’est ce qui est un peu atypique avec notre fédération. Cela touche à une multitude d’industries, mais toutes liées à une technologie.

Y aura-t-il deux statuts différents?

«Non. Nous sommes là pour conseiller les gens sur l’utilisation des drones. Il y a des membres, que j’espère pouvoir vous communiquer dans les prochains mois, qui sont de gros acteurs obligés d’analyser le next step de l’innovation.

Combien de membres visez-vous?

«Nous avons pour ambition d’être entre 30 et 40 d’ici la fin de l’année.

Vous avez déjà six membres fondateurs. Parmi lesquels DSM Avocats. Est-ce que les avocats utilisent aussi les drones, ou est-ce pour l’aspect légal?

«Nous sommes associés à la CLC parce que nous sommes tous pris de plein temps avec notre travail. Cela nous permet d’avoir un support administratif de gestion. Mais nous voulions en effet avoir quelqu’un chez nous qui comprend l’aspect légal, pour quand nous voudrons donner un avis sur des textes de loi. Et également un spécialiste de la protection des données.

Combien coûte l’affiliation à votre fédération?

«Un membre doit d’abord devenir membre de la CLC. Il devra ensuite payer une cotisation de 100 euros, plus 10% de ce qu’il paie à la CLC, selon la taille de l’entreprise.

Nous aurons aussi les membres de soutien qui veulent participer à la fédération et la soutenir. Par exemple, des groupements économiques, des initiatives d’innovation qui, en raison de leur statut, ne peuvent être membres d’une fédération. Là aussi, c’est une cotisation annuelle. Elle sera de 750 euros.

Pouvez-vous déjà communiquer le nom de certains membres soutiens?

«Nous avons discuté avec cinq ou six. Nous attendons maintenant de lancer la fédération, nos statuts, notre première assemblée générale constitutive dans les prochaines semaines puis retourner chez ces personnes et valider tout cela. Nous n’avons pas encore de date. Nous sommes une start-up de fédération.»