Pour la sixième fois depuis mars, la Fed (Réserve fédérale américaine) a relevé ses principaux taux directeurs de 75% les portant respectivement à 3,75% et à 4%. Pour mémoire, ces taux étaient en mars de 0,25% et de 0,50%. La Banque centrale américaine continue dans le même temps à réduire la taille de son bilan, s’allégeant en bons du Trésor, dettes et garanties hypothécaires.
Un resserrement justifié par «une croissance modérée des dépenses et de la production, des créations d’emplois robustes ces derniers mois et une inflation qui reste élevée à 8,2%, avec une augmentation de l’indice hors énergie et alimentation à 6,6%».
Les risques liés à un dollar trop haut, ou à une récession due à des taux trop hauts, passent de nouveau au second plan.
Pas de point d’inflexion
Les marchés ont réagi négativement à cette annonce: le Dow Jones a perdu 1,55%, le Nasdaq 3,36% et le S&P 500, 2,51%. Les marchés européens devraient suivre lors de leur ouverture ce matin. Des marchés qui espéraient l’annonce d’une pause, voire une inflexion de la politique monétaire.
Il y a une petite semaine, alors que de base supplémentaires, un changement de ton avait été perceptible. L’institution de Francfort mettait l’accent sur les «progrès sensibles» permis par sa politique monétaire, ainsi que sur les risques de dégradation de l’activité économique. Elle ne s’était pas fermement engagée à relever les taux lors de ses prochaines réunions, et, surtout, la décision concernant le resserrement quantitatif était reportée à décembre.
La Banque du Canada était sur la même ligne, listant la hausse de ses taux à 50 points de base contre les 75 attendus.
De quoi alimenter les spéculations. Gergely Majoros, membre du Comité d’investissement de Carmignac, s’attendait à la confirmation d’une Fed moins agressive et attendait des indices concernant une décélération du rythme des hausses de taux à partir de décembre.
Désormais, les analystes parient sur une nouvelle hausse de 50 à 75 points de base dès décembre et à des taux qui pourraient atteindre voire dépasser 5% début 2023. Et s’installer durablement à de tels niveaux.