Au Luxembourg comme ailleurs, les experts tech sont considérés comme une denrée rare. Pour parvenir à recruter ces profils, certaines entreprises se tournent vers les acteurs traditionnels avec des résultats mitigés. D’autres privilégient une voie avant-gardiste supprimant les intermédiaires.

Toute entreprise à la recherche de profils développeurs ou d’autres profils tech rencontre aujourd’hui d’énormes difficultés à recruter ceux-ci. On estime à 1.200 le nombre de postes ouverts presque en continu au Luxembourg. «Différentes raisons expliquent ce phénomène. Il y a, d’un côté, un manque de vivier sur le marché et, de l’autre, un fort déséquilibre entre l’offre et la demande», précise Eric Busch, CEO de nexten.io.

Des méthodes de recrutement limitées

Si ce problème est global, il est particulièrement flagrant au Luxembourg en raison de son territoire limité et de la forte concentration des entreprises. Face à ce problème, différentes solutions existent. À moyen et long termes, le développement de cycles supérieurs et universitaires ainsi que d’écoles d’ingénieurs dans le pays pourrait améliorer la situation. «Certains pays produisent de nombreux ingénieurs informatiques (hommes et femmes), comme les pays de l’Est, mais aussi le Portugal et l’Espagne.»   

Une autre possibilité est de faire venir les talents au Luxembourg. «Les software engineers sont les profils les plus recherchés après les compliance officers. Ils sont donc sur-sollicités par les recruteurs et se sentent harcelés. Ils ne répondent donc plus car ils sont lassés de ces mises en relation ne correspondant pas à leurs attentes et des offres impersonnelles, ils perdent confiance envers les acteurs des ressources humaines ou ne sont tout simplement pas à la recherche d’un emploi. L’éthique et la déontologie passent souvent au second plan.» En outre, les portails emplois sur lesquels sont postées les annonces ne fonctionnent pas pour le secteur tech. «Les entreprises souhaitant recruter un ingénieur logiciel ou un spécialiste de la sécurité informatique ne les utilisent plus. Les candidats ne répondent plus aux offres. Quant à LinkedIn, qui reste un outil formidable, le taux de réponse pour un ingénieur logiciel tourne autour de 13%.»

Certains pays produisent de nombreux ingénieurs informatiques (hommes et femmes), comme les pays de l’Est, mais aussi le Portugal et l’Espagne Maison Moderne

Certains pays produisent de nombreux ingénieurs informatiques (hommes et femmes), comme les pays de l’Est, mais aussi le Portugal et l’Espagne Maison Moderne

Faciliter les rencontres entreprises/candidats

À la recherche d’une alternative, nexten.io a opté pour la mise en relation d’un candidat en recherche active ou ouvert à un nouveau challenge et d’une entreprise grâce à un système de matching simple et direct, sans intermédiaire. «Nous pensons que, d’ici cinq ans, les plateformes de ce type seront le moyen de recrutement le plus utilisé par les entreprises. Elles vont probablement remplacer la majorité des agences de recrutement.»

Cet outil, disponible 24/24h et accessible de manière autonome en tout lieu, attire aujourd’hui de nombreuses entreprises. «Elles ne perdent pas de temps car les candidats contactés sont déjà à la recherche d’un nouveau job. Si le candidat a matché, il y a plus de chances qu’il réponde favorablement à la demande de discussion. Le fait de pouvoir directement parler ensemble favorise le contact humain. Le candidat et le CIO ou CTO de l’entreprise peuvent tout de suite aborder l’avenir, l’équipe, le salaire et la culture d’entreprise.» Ces CIO et CTO font souvent office d’early adopters au sein de l’entreprise, suivis par les RH.

Un gain de temps considérable

Si les entreprises font habituellement appel à des intermédiaires, c’est parce qu’elles manquent souvent de temps sur la partie screening des CV. Ce travail est ici remplacé par le matching qui garantit l’immédiateté des résultats. «Proposer uniquement une base de données ne permet pas de gagner du temps. En parvenant, par contre, à faire matcher les critères des entreprises avec les profils de candidats en indiquant les pourcentages de compatibilité, vous leur enlevez une épine du pied. Le matching permet directement d’obtenir le meilleur de la base de données et d’accéder aux informations importantes.» Au fur et à mesure qu’elles indiquent leurs critères de recherche (technologies, langues), seuls s’affichent les candidats les plus pertinents et qualifiés.

L’absence de droit d’entrée pour les entreprises et le pricing intéressant figurent également parmi les avantages. «Quand l’entreprise recrute, elle paie uniquement 10% du package annuel. Ces 10% sont garantis pendant six mois et remboursés si le candidat part. C’est donc un coût marginal par rapport aux 20-30% des agences classiques.»