L’Institut Pasteur a mené en France, en collaboration avec Santé publique France, l’Assurance-maladie et Ipsos, la première étude nationale de grande ampleur concernant les circonstances de contamination au Covid-19. Près 25.640 personnes, testées positives au Covid entre le début du couvre-feu d’octobre et le début du confinement, le 30 octobre, ont été interrogées. Parmi les sondés, 44% connaissent la personne qui les a infectés, 21% suspectent un événement sans avoir de certitude quant à la source et 35% ignorent la manière dont le virus leur a été transmis.
Il ressort de cette analyse concernant les contaminations au sein du foyer que c’est auprès de son conjoint que l’on a les plus grandes chances d’être contaminé (64%). Les enfants, peu ou pas symptomatiques, sont difficiles à identifier comme source d’infection, expliquent les auteurs de l’étude.
À l’extérieur du foyer, qui représente 65% des contaminations lorsque la personne source est connue, 33% des contaminations ont lieu au sein du cercle familial élargi, 29% au travail et 21% dans le milieu amical.
Restaurants, bars et salles de sport pointés du doigt
Dans le détail, indique l’étude, les professions les plus exposées sont les cadres administratifs et commerciaux en entreprise, les personnels de santé et travailleurs sociaux, les ouvriers dans l’industrie et les chauffeurs. En revanche, les enseignants à l’école, à l’université, et les scientifiques sont relativement en sécurité, rapporte l’étude, qui souligne que le télétravail réduit le risque de près de 30%.
Autres lieux à risque pointés du doigt par le rapport de l’institut français, les restaurants et les bars, où le Covid peut contaminer à plus de 6 mètres en moins de 5 minutes. Même constat pour les salles de sport.
À l’inverse, le fait d’emprunter les transports en commun ou d’aller faire ses courses dans un commerce ne représenterait pas un risque inconsidéré, tout comme le fait de pratiquer des activités sportives en plein air.
L’effet masque
Avec ce rapport, l’Institut Pasteur insiste également sur l’importance de porter le masque, les endroits où les personnes sont les plus susceptibles de tomber malades étant des lieux où le port du masque n’est soit ni possible – comme lors des repas –, soit non obligatoire, comme à domicile.
Enfin, note l’étude, la très grande majorité (97%) des cas interrogés ont affirmé s’être mis en isolement. Néanmoins, seuls 54% d’entre eux l’ont fait dès l’apparition des premiers symptômes, et 64% lors de la prise de connaissance d’un contact avec un cas infecté.
Plusieurs voix se sont élevées lors de la publication, ce jeudi 17 décembre, de l’étude de l’Institut Pasteur, à l’instar du président confédéral de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH), Roland Héguy, qui a dénoncé, chez nos confrères de France Info, une enquête «dirigée», «très confuse», et «sans fondement».
«Ça me dérange parce qu’à la période où elle a été effectuée, les bars et les restaurants étaient pratiquement tous fermés», a-t-il ajouté, estimant que «le problème, ce sont les excès qu’il y a eu cet été».