Bio, local, sans emballages: manger mieux à Luxembourg, c’est possible! (Design : Eva Pontini/Maison Moderne)

Bio, local, sans emballages: manger mieux à Luxembourg, c’est possible! (Design : Eva Pontini/Maison Moderne)

Non, le bio n’est plus forcément synonyme de biscuits à l’épeautre fadasses, de lait d’avoine indigeste ou de graines de chia chelou! Aujourd’hui, le bio se fait beau et remplit avec gourmandise nos assiettes.

Se faire du bien tous les jours à table, sans faire du mal toute l’année à la planète, c’est possible! Autrefois réservé aux militants convaincus ou à une certaine élite qui en avait les moyens, le bio se démocratise et s’invite dans la plupart des foyers luxembourgeois. Surfant à la fois sur le rejet de la malbouffe, le respect de l’environnement et la volonté du consommateur de mieux contrôler ce qu’il achète, les produits issus de l’agriculture biologique s’acoquinent désormais avec leurs cousins du «manger local». De quoi révolutionner de fond en comble nos assiettes.

DANS SON FRIGO...

Si toutes les enseignes bien connues de la grande distribution – Cactus, Auchan, Delhaize...– s’y sont mises avec des rayons fournis dédiés à l’alimentation bio, c’est encore auprès des magasins spécialisés et des marchés que l’on trouve souvent les meilleurs produits. Mullebutz à Bonnevoie (devenu depuis peu Alavita), Nature Elements à Howald, mais aussi les chaînes Naturata à Merl et au Rollingergrund, ou Naturalia qui vient d’ouvrir une nouvelle adresse de 280m2 rue Philippe II en plein centre-ville proposent non seulement une gamme de produits bio et équitables extensive – fruits et des légumes frais compris – à des prix honnêtes (pour du bio...), mais aussi un sens du conseil capable de convaincre les plus réticents. Il faut reconnaître que les marques d’alimentation bio ont fait beaucoup d’efforts ces dernières années pour séduire le client. Adieu les packagings déprimants ou peu ragoûtants, déclinés exclusivement dans une palette de couleurs maussades allant du beige à l’ocre... Le bio rime désormais avec beau.

Mais manger mieux aujourd’hui, c’est aussi réduire son empreinte écologique, comme le souligne Marion, Luxembourgeoise d’adoption et rédactrice du blog Meraki Green: «Le bio et le local font partie de mes priorités depuis longtemps, mais l’ouverture de Ouni m’a aussi permis de faire mes achats tout en réduisant mes déchets d’emballages», se félicite-t-elle. Depuis trois ans, cette épicerie bio sans emballages, la première du genre au Grand-Duché, offre en effet la possibilité de recharger des contenants réutilisables avec un éventail de plusieurs centaines de produits bio et locaux en vrac. L’enseigne coopérative propose par ailleurs régulièrement des ateliers pour apprendre au plus grand nombre à consommer de manière plus éthique et ainsi parfaire sa panoplie de chefs écoresponsables...

... COMME AU RESTO

Le bio n’occupe pas seulement les rayons mais s’invite aussi désormais au restaurant depuis quelques années. Pour le déjeuner, les établissements proposant du bio et du local ne manquent pas à Luxembourg, sur place comme à emporter... Si les pionniers du secteur comme la Casa Fabiana quartier Gare ou la Mesa Verde au Saint-Esprit tiennent encore le haut du pavé avec une clientèle fidèle, les petits nouveaux ne manquent pas d’audace et font des produits locaux et/ou bio leur fer de lance.

Mention d’excellence dans le domaine: le restaurant éphémère The Farm, dont la presque totalité des plats servis sont élaborés à partir de produits élevés ou cultivés au Grand-Duché et en proche Grande Région. Situé dans d’anciens ateliers de traiteur à Hollerich en attendant leur démolition, c’est un endroit unique, presque secret, où il n’est pas rare de voir un des agriculteurs partenaires prendre un verre au bar et échanger avec la clientèle sur sa livraison du jour. Que demander de plus local?

En ville, Les Copains d’abord tirent leur épingle du jeu en mettant à l’honneur, sur la carte, des viandes issues du terroir luxembourgeois et des vins exclusifs travaillés en agriculture biologique voire en biodynamie et provenant d’exploitants viticoles français à la réputation éprouvée comme Antoine Olivier ou Abbotts & Delaunay.

Enfin, en ce qui concerne la vente à emporter, les désormais célèbres Rawdish et Cocottes doivent désormais batailler avec de nouveaux arrivants comme Victorine et Cereal Lovers pour décrocher le titre du plus bio et plus responsable avec, hélas pour certains, une victime collatérale: le porte-monnaie...

Tenez-vous informés

Parce que manger bio et local à Luxembourg est une aventure quotidienne et que le paysage change souvent, il est essentiel de se tenir au courant. Le site www.changeonsdemenu.lu propose ainsi un agenda à jour, de nombreux conseils ainsi qu’une carte interactive très pratique. Et pour un contact direct avec les producteurs locaux, impossible de manquer un des marchés de l’association Let’z Go Local, qui ont lieu une fois par an aux Rotondes et chaque hiver à Ettelbruck.