La Head of the Luxembourg Blockchain Lab pense qu’il y a encore beaucoup à faire pour faciliter l’émergence de ce type de projets.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/archives)

La Head of the Luxembourg Blockchain Lab pense qu’il y a encore beaucoup à faire pour faciliter l’émergence de ce type de projets.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/archives)

L’adoption de la technologie blockchain est un enjeu économique clé pour le Luxembourg. Dans cette optique, à travers la mise en œuvre de programmes de formation et des appels à projets en phase avec les ambitions nationales, le Luxembourg Blockchain Lab veut susciter l’émulation autour de cette technologie.

Encore aujourd’hui, c’est essentiellement à travers les cryptomonnaies que la blockchain est connue et évoquée. Pourtant, cette technologie, en raison de ses propriétés, présente bien d’autres intérêts dont pourraient profiter les diverses industries, comme la logistique, la santé, le secteur public ou les finances. «La blockchain suscite encore des craintes, le plus souvent injustifiées et liées à la réputation des cryptomonnaies, explique Emilie Allaert, head of the Luxembourg Blockchain Lab. Il faut considérer cette technologie en faisant abstraction des actifs numériques. Selon l’architecture mise en place, elle permet une meilleure gestion de l’information et offre des garanties de confiance renforcées entre parties prenantes d’une même chaîne de valeur. Elle est un levier important d’amélioration de l’efficacité de nombreux processus. L’enjeu, aujourd’hui, est de permettre aux acteurs de diverses industries d’explorer le potentiel de cette technologie au regard de leurs besoins.»

La mission du Luxembourg ­Block­chain Lab, dans ce contexte, est de susciter l’émulation autour de cette technologie, de rassembler les acteurs intéressés pour développer des projets concrets.

Innover et diversifier

À cet égard, le Luxembourg Blockchain Lab développe des programmes de formation et de sensibilisation autour de la blockchain, en partenariat avec le Digital Hub Luxembourg, notamment. Au-delà, l’enjeu est de permettre à de nouveaux cas d’usage d’être mis en œuvre au départ du Luxembourg. «Dans cette optique, nous procédons notamment par appels à projets. La volonté est de prendre une idée au stade de prototype et de la mettre en œuvre en situation réelle. Le premier appel à projets lancé a permis d’explorer des cas d’usage dans des secteurs aussi variés que la santé, l’agronomie, la logistique et la mobilité», explique Emilie Allaert.

«Le premier appel à projets lancé a permis d’explorer des cas d’usage dans des secteurs aussi variés que la santé, l’agronomie, la logistique et la mobilité», explique Emilie Allaert. (Visuel: Maison Moderne)

«Le premier appel à projets lancé a permis d’explorer des cas d’usage dans des secteurs aussi variés que la santé, l’agronomie, la logistique et la mobilité», explique Emilie Allaert. (Visuel: Maison Moderne)

Un deuxième appel à projets a été lancé à l’automne 2022, en partenariat avec la Luxembourg Sustainable Finance Initiative. Celui-ci est orienté vers des solutions répondant à des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies. «La volonté est de démontrer que l’on peut utiliser la blockchain pour des choses positives, pour contribuer à une société plus durable, commente Emilie Allaert. La démarche s’inscrit dans la stratégie de diversification économique définie au niveau du gouvernement, qui s’appuie sur l’innovation, le numérique et le développement durable.»

Nous souhaitons que le Luxembourg soit perçu comme favorable aux acteurs, soutenant des approches innovantes au départ de la blockchain.»
Emilie Allaert

Emilie AllaertHead of the Luxembourg Blockchain Lab

Faire preuve d’ambition

Il s’agit surtout de positionner le Luxembourg comme un centre d’excellence autour de cette technologie dans des domaines bien particuliers, en phase avec l’écosystème et les ambitions socio-économiques du pays. «Nous souhaitons que le Luxembourg soit perçu comme une terre favorable aux acteurs, ainsi qu’aux talents, à même de soutenir le développement d’approches innovantes au départ de cette technologie», explique Emilie Allaert. L’enjeu est conséquent. «Les développements potentiels autour de cette technologie pourraient révolutionner certaines industries, notamment dans le domaine financier», poursuit la responsable. Au risque de voir mis à mal un pan majeur de son économie, le Luxembourg ne peut pas se permettre de se laisser distancer sur ce sujet.

Si cela fait maintenant plusieurs années que le Luxembourg cherche à développer des activités et des compétences autour de la technologie blockchain, cela prend toutefois du temps. Quelques projets recourant à cette technologie ont vu le jour, notamment dans le secteur public, où l’on y fait appel pour simplifier la procédure d’octroi des prêts étudiants garantis par l’État ou encore pour garantir l’authenticité d’attestations. Dans le secteur financier, quelques acteurs se sont aussi positionnés.

Lever les freins

«Il y a beaucoup à faire. S’engager dans cette voie implique une réelle ambition, reconnaît Emilie Allaert. L’un des enjeux, pour soutenir les développements au départ de la blockchain, est de lever certains freins persistants. Il s’agit notamment de faciliter l’accès à cette technologie en réduisant les coûts à l’entrée, notamment pour tester de nouvelles solutions.» À cette fin, le Luxembourg Blockchain Lab va mettre à disposition des plateformes et des compétences pour celles et ceux qui souhaitent ­évaluer de nouveaux concepts, définir les technologies et architectures blockchain les plus appropriées pour répondre à leurs besoins.

Cet article a été rédigé pour le supplément  de l’édition de  parue le 20 juin 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

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