De plus en plus nombreux sur les routes, mais à des tarifs très élevés, les vélos à assistance électrique font l’objet d’une attention particulière, avec, par exemple, des formules d’assurances spécialement dédiées. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

De plus en plus nombreux sur les routes, mais à des tarifs très élevés, les vélos à assistance électrique font l’objet d’une attention particulière, avec, par exemple, des formules d’assurances spécialement dédiées. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne)

Des antivols aux marquages, en passant par les formules d’assurance… l’essor du vélo engendre celui des services connexes, dans un contexte où la valeur, et donc les vols, de ces deux-roues augmente.

Le vol de vélos alimente un autre marché, et pas forcément celui de la revente de ces appareils, mais plutôt celui de la prévention. Et pour cause, les vols de vélos sont en hausse marquée au Luxembourg, avec 36% de croissance entre 2020 et 2021, soit 987 deux-roues volés.

Le rapport annuel de la police grand-ducale montre aussi que les bicyclettes représentent le deuxième type de vol le plus constaté sur les véhicules au Luxembourg, derrière celui d’accessoires et d’objets situés dans les voitures (1.226).

«L’antivol est quasi systématique ici lorsque les clients achètent un vélo», expliquait au printemps dernier Guillaume Smal, responsable du magasin Vélo Sport Center au Kirchberg. L’enseigne spécialisée en solutions de mobilité urbaine commercialise une vaste gamme de vélos, en particulier ceux à assistance électrique, dont la popularité et le prix moyen (comptez 8.000 euros) sont actuellement sur la pente ascendante.

Les assureurs ont enfourché le vélo

À noter que le marché des antivols regorge de références, qui vont du modèle le plus basique au plus robuste, avec, pour chaque cycliste, des considérations pratiques en termes de prix, d’encombrement et, évidemment, de poids.

En plein essor depuis quelques années et encouragé par la octroyée depuis la pandémie de Covid-19, le vélo se fait une place dans de nombreux secteurs d’activité connexes, comme les assurances, par exemple. Bâloise Luxembourg propose InsureMyBike avec sept enseignes de vélos partenaires. De son côté, Foyer propose de couvrir les biens de loisirs, comme les vélos à assistance électrique, par exemple, via sa formule Mozaïk. Cette option figure également dans l’assurance habitation OptiHome d’AXA.

Quant à l’ACL, il rappelle fournir une assistance à ses membres, peu importe leur mode de locomotion. En parallèle, l’organisation propose une carte de membre digitale et dédiée aux cyclistes, l’ACL Bike Assistance, pour 25 euros par an, mais aussi une assurance vol et dommages pour les cyclistes, BikeInsurance, en collaboration avec Vanbreda Risk & Benefits.

Des gravures, voire davantage

En 2021, la police grand-ducale a lancé une campagne préventive avec quelques conseils: l’usage d’un cadenas massif et de haute qualité, la sécurisation des lieux de stockage de l’appareil, l’attache du vélo au moindre arrêt, même court, et enfin, l’importance de porter plainte à la police en cas de vol.

Mais encore faut-il que le vélo volé soit retrouvé. En France, sur les 100.000 vélos volés et retrouvés, 7% seulement sont restitués à leur propriétaire, selon l’Insee, le cousin français du Statec. Voilà pourquoi l’Hexagone a rendu obligatoire le marquage de tous les vélos neufs et d’occasion depuis 2021. Un Fichier national des cycles identifiés (FNUCI) a été créé, et les opérateurs d’identification agréés y centralisent les identifiants des appareils.

«Le service coûte entre 10 et 30 euros, selon les opérateurs», indique le ministère français de l’Intérieur. Ceux-ci sont actuellement sept sur le marché, et certains proposent une palette de services complémentaires.

Paravol, par exemple, commercialise une localisation GPS du vélo en temps réel via un abonnement mensuel. L’entreprise travaille également au développement d’un dispositif permettant aux services de secours d’accéder aux données d’urgence de l’utilisateur du vélo (identité, personnes de contact, données médicales) en cas d’accident, par exemple.


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Clairement, ce marché est en effervescence. Il pousse même Decathlon à s’associer à la start-up française Owlee pour faire identifier les vélos de sa marque B’Twin gratuitement à l’achat dans ses magasins belges, annonçait un communiqué, lundi.

Particularité, la base de données est ici transfrontalière. «Comptant parmi les sept opérateurs agréés par l’État français, et fort de notre présence dans 21 pays en Europe, Decathlon souhaite proposer, en interne, ce service de marquage à l’ensemble de nos pays voisins n’ayant pas encore d’obligation légale», explique Loïc Lammertyn, cycle identification leader chez Decathlon United.

La police mise sur l’identification digitale

Le Luxembourg n’applique pour l’heure pas d’identification obligatoire des vélos. «Depuis 2021, la police grand-ducale ne propose à ma connaissance plus de service d’encodage des vélos par un identifiant gravé dans le cadre du vélo, mais elle demande aux usagers d’enregistrer leur vélo dans l’application MySafe», confirme Philippe Herkrath, vice-président de l’asbl ProVelo.

Celle-ci précise qu’elle ne milite actuellement pas pour une obligation d’identification «et n’a a priori pas de position officielle à ce sujet». De son côté, la police grand-ducale souligne la croissance du phénomène des vols de vélos (+50% entre 2018 et 2020) et rappelle la possibilité d’enregistrer son vélo dans l’application MySafe, où tous les objets de valeur des particuliers peuvent être répertoriés.

Précision de l’institution: «Toutes les données ainsi enregistrées dans l’application mobile ne sont disponibles pour la police qu’à partir du moment où l’utilisateur les aura transférées à la police. Pour le reste, elles ne sont visibles que pour le propriétaire du smartphone, qui a évidemment la possibilité d’éditer ou de supprimer les entrées.» On n’est jamais trop prudent.