Fabio Regis et Loli Spinola travaillent au département Gestion d’actifs et banque d’investissement chez BOC Europe à Luxembourg. (Photo: Romain Gamba)

Fabio Regis et Loli Spinola travaillent au département Gestion d’actifs et banque d’investissement chez BOC Europe à Luxembourg. (Photo: Romain Gamba)

Fabio Regis et Loli Spinola, de Bank of China Europe, évoquent l’état de l’économie chinoise, les possibilités d’investissement en Chine et le développement de la banque, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois.

Quel est l’état de santé de l’économie chinoise en cette fin d’année 2023?

Fabio Regis. – «Malgré les défis auxquels elle est confrontée, la Chine reste la deuxième économie de la planète et le premier contributeur à la croissance mondiale. C’est vrai que depuis 2010, le pays fait face à une baisse de son taux de croissance, mais cela s’explique en partie par des changements sociétaux, avec une classe moyenne grandissante et une transition vers un modèle économique plus durable, moins dépendant des exportations. Cette baisse de la croissance est évidemment aussi liée à d’autres éléments, comme la guerre commerciale avec les États-Unis, commencée en 2018 et qui se poursuit toujours, avec un nouveau chapitre sur les puces électroniques récemment révélé. En 2020, le Covid a paralysé le monde entier, le défaut de paiement d’Evergrande en 2021 a touché de plein fouet l’industrie de l’immobilier, et finalement, la politique zéro Covid a été mise en place jusqu’en 2023. Tous ces facteurs – non exhaustifs – ont eu un impact sur l’économie, les marchés et les investissements directs étrangers dans le pays.

Tout le monde s’attendait à ce que la Chine rebondisse rapidement après la fin de sa politique zéro Covid… L’économie montre-t-elle des signes de stabilisation?

F.R. – «Oui, mais la reprise a encore besoin de temps pour gagner en force. La demande est faible, de nombreuses incertitudes internes et externes demeurent. Cela se reflète directement dans les très faibles taux d’inflation enregistrés en Chine cette année, contrairement à ceux de l’Union européenne et des États-Unis. L’indice des prix à la consommation (IPC) a chuté de 0,2% en octobre, principalement à cause d’une chute du prix de la viande de porc. L’incertitude sur le secteur immobilier reste aussi un point d’attention. Cela dit, comme une grande partie des indicateurs suivis, l’IPC est un indicateur retardé (qui reflète les changements qui ont déjà eu lieu, ndlr). En analysant des indicateurs coïncidents, on constate que la croissance du produit intérieur brut (PIB) surpasse les attentes du marché au troisième trimestre 2023 et que le taux général de chômage urbain baisse constamment depuis quelques mois. Du côté des indicateurs avancés, la courbe de rendement continue sur une pente ascendante, avec un écart positif entre les différents taux d’intérêt – ce qui est bon pour l’économie. Les ingrédients de la reprise sont donc là, mais il faudra du temps, ainsi qu’un scénario international favorable.

L’immobilier représente un risque systémique en Chine. Cette crise doit-elle inquiéter les investisseurs en Europe et au Luxembourg?

F.R. – «La Chine est l’un des principaux partenaires commerciaux de l’UE et des États-Unis, achetant chaque année pour des milliards d’euros de produits de base et de machines. La contraction du secteur immobilier chinois au cours des prochaines années pourrait avoir un impact considérable sur l’industrie lourde et sur les marchés des matières premières à l’échelle mondiale. Au Luxembourg, l’impact direct concerne les fonds d’investissement ayant une stratégie chinoise qui ont subi des sorties de capitaux depuis 2021, lorsque la crise a vraiment commencé avec Evergrande.

Loli Spinola. – «La Chine est la deuxième économie mondiale, ce qui s’y passe a donc un impact direct ou indirect dans le monde. Mais le débordement direct du secteur immobilier est limité, et le risque d’une crise systémique plus large en Europe est contenu. Le sentiment du marché s’est légèrement amélioré début novembre, lorsque le gouvernement de Shenzhen a exprimé une volonté plus forte que prévu de soutenir China Vanke, l’un des plus anciens et plus grands promoteurs immobiliers résidentiels. Notons aussi que le boycott des prêts hypothécaires en Chine a largement pris fin, et que les banques domestiques sont beaucoup mieux capitalisées aujourd’hui que dans les années 1990. Des mesures sont en place pour réduire la dette dans l’immobilier ainsi que la dépendance de la croissance à ce secteur.

L’immobilier a été un moteur essentiel de la croissance chinoise pendant au moins 20 ans. Comment la Chine va-t-elle diversifier sa croissance?

L.S. – «La diversification est engagée depuis quelques années. La Chine vise la première place mondiale dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et occupe une place de premier plan dans le monde en matière de régulation de l’IA. Comme premier fabricant mondial de voitures électriques, la Chine commence à se positionner également comme l’un des leaders mondiaux en matière de politique climatique. D’autre part, l’engagement dans le secteur des semi-conducteurs est en croissance, avec le soutien de l’État et avec l’objectif d’une production autosuffisante à 70% dans une décennie.

Une croissance chinoise de 5% en un an, c’est ajouter une économie de la taille de l’Allemagne tous les quatre ans.
Fabio Regis

Fabio RegisBank of China Europe

Comment voyez-vous les perspectives de l’économie chinoise?

F.R. – «Le gouvernement prévoit une croissance du PIB de 5% cette année, une évolution liée principalement à la construction d’infrastructures, notamment d’usines. Ce n’est pas négligeable. Une croissance chinoise de 5% en un an, c’est comme ajouter une économie de la taille du Brésil tous les deux ans, ou une économie de la taille de l’Allemagne tous les quatre ans. Rappelons que la Chine a mis en place plusieurs initiatives de politique monétaire et fiscale et qu’elle a introduit de la souplesse dans les secteurs financier et immobilier pour stimuler l’économie. Elle dispose toujours d’un arsenal assez important en cas de besoin. Même si quelques préoccupations resteront présentes dans l’esprit des investisseurs, la Chine présente toujours un bon potentiel de croissance à long terme. Nous prévoyons une reprise de l’activité industrielle et des marchés actions en 2024. Nous sommes optimistes quant aux secteurs considérés comme stratégiques par le gouvernement, comme les technologies de l’information, les énergies vertes, les équipements aérospatiaux, le génie océa­nique, les équipe­ments ferroviaires et électriques, les nouveaux matériaux et les machines agricoles. Mais aussi le secteur financier.

Les débats persistent parmi les insti­tutionnels européens sur l’opportunité d’inclure la Chine dans leur univers d’investissement. Quels en sont les principaux avantages?

F.R. – «Investir en Chine permet de diversifier son portefeuille vers la deuxième économie mondiale, compte tenu également de la faible corrélation de son marché obligataire onshore avec le reste du monde. En outre, malgré la montée des taux en Occident, les rendements sont historiquement élevés. Ajoutons à cela que la Chine est le deuxième marché mondial pour les obligations vertes, que le pays conserve l’un des taux de croissance les plus rapides du globe et que les titres chinois sont surpondérés dans tous les grands indices depuis 2018.

Et les principaux défis?

F.R. – «Il peut s’avérer compliqué, pour un grand institutionnel, d’investir dans des obligations ESG (hors obligations vertes) compte tenu du manque de données disponibles sur les émetteurs d’un point de vue réglementaire. De même, les normes de notation de crédit ne sont pas harmonisées avec la méthodologie internationale, ce qui ne facilite pas l’analyse des investissements. Parmi les autres points à améliorer, on peut citer le manque de liquidité du marché local de la dette d’entreprises, ainsi qu’un accès encore limité aux produits dérivés – bien que certains développements s’observent sur ce terrain.

Quel conseil donner aux investisseurs européens et luxembourgeois qui envisagent d’entrer sur le marché financier chinois?

F.R. – «Les fonds d’investissement restent une alternative fiable pour investir sur le marché chinois. Non seulement l’argent de l’investisseur est protégé par un cadre réglementaire européen, notamment dans le cas de la directive Ucits, mais la stratégie d’investissement est aussi déléguée à un gestionnaire qui a la connaissance du marché. Les investissements en ligne directe sont également possibles via le marché offshore, notamment via Hong Kong et Luxembourg, mais aussi pour le marché onshore via différents schémas d’accès.

Quels sont les canaux disponibles?

L.S. – «Les principaux canaux dignes d’intérêt sont le marché obligataire interbancaire chinois (CIBM) par le biais de CIBM Direct, qui se présente comme le principal lieu de négociation pour les obligations souveraines et quasi gouvernementales. Bond Connect est un autre canal d’investissement, lancé en 2017, qui permet aux investisseurs étrangers d’accéder aux marchés des titres à revenu fixe en Chine continentale via l’infrastructure de négociation de Hong Kong. Les clients ont la possibilité de négocier via Bloomberg et Tradeweb. QFI (Qualified Foreign Investors) est un régime collectif révisé en 2020 qui simplifie et rationalise le processus d’accès aux marchés financiers chinois. J’ajoute qu’un nouveau schéma lancé en mai, Swap Connect, permet aux investisseurs étrangers d’accéder au marché des swaps chinois (5.000 milliards de dollars).

F.R. – «Sans oublier le Green Bond Channel local, créé par les bourses de Luxembourg, de Shanghai et de Shenzhen. Il fait office de vitrine pour les obligations vertes listées en Chine, mais ne permet pas de faire du trading.

La Chine est-elle attractive pour les émetteurs européens?

L.S. – «Les obligations Panda, des obligations libellées en yuans émises par des étrangers, représentent une option attrayante pour les investisseurs internationaux sur le marché obligataire chinois. L’émission de tels titres au premier semestre 2023 a atteint un record d’environ 72 milliards de yuans, soit environ 10 milliards de dollars, une augmentation de plus de 33% par rapport à la même période de l’année précédente. Cela est en partie dû à la divergence des politiques monétaires en Chine – où les taux d’intérêt restent relativement bas – par rapport aux autres économies.

F.R. – «Pour l’émission d’actions, la plateforme de cotation de Hong Kong est devenue plus attrayante pour les étrangers qui souhaitent accéder aux énormes réserves de liquidités de la Chine continentale. Le système Stock Connect permet à des investisseurs particuliers basés en Chine d’acheter des actions émises à Hong Kong. Depuis mars 2023, ce marché est ouvert aux entreprises étrangères qui réalisent une introduction en bourse primaire dans cette juridiction. Autrement dit, ces sociétés peuvent effectuer une levée de fonds auprès de la population chinoise à partir de Hong Kong. À ce stade, peu d’émetteurs étrangers saisissent cette opportunité.

Quels types d’investissements sont aujourd’hui populaires auprès des Chinois qui cherchent à investir dans l’UE via le Luxembourg?

F.R. – «Historiquement, les Chinois ont préféré investir dans des entreprises ou des actifs existants. Plusieurs sociétés luxembourgeoises (à l’instar de Cargolux, la Bil et IEE) et la majeure partie des ports européens ont ainsi des actionnaires chinois. Plus récemment, on a observé un changement de stratégie. Même si les investissements dans des entreprises ou des actifs existants restent importants, les Chinois ciblent de plus en plus les nouvelles activités, comme la production de batteries, de véhicules électriques, de composants électroniques… Voyez la construction d’usines de batteries en Allemagne, en Hongrie et au Royaume-Uni.

Nous proposons des capacités de banque d’investissement ici, au Luxem­bourg. C’est rare.
Loli Spinola

Loli SpinolaBank of China Europe

Quelle est la stratégie de croissance de Bank of China au Luxembourg et dans l’UE?

L.S. – «Nous sommes l’une des rares banques à proposer des capacités de banque d’investissement ici, au Luxembourg. Après le Brexit, notre filiale BOC Europe a été choisie comme hub européen pour les marchés de capitaux de dette et ses services de distribution. Cela nous permet de continuer à servir nos clients institutionnels en matière de revenus fixes dans la région, tant sur les marchés primaires que secondaires, et d’élargir nos capacités en soutenant les émetteurs européens dans leurs besoins de financement. Au fil des ans, la banque a développé ses activités et ses opérations dans toute l’Europe. Elle a créé des succursales transfrontalières aux Pays-Bas, en Belgique, en Pologne, en Suède, au Portugal, en Grèce et en Irlande. Elle couvre désormais l’Europe centrale et orientale et la Serbie grâce à l’établissement, achevé l’an dernier, d’une entreprise mère unique dans l’UE. BOC Europe joue le rôle – central – de siège régional outre-mer en Europe, se gérant elle-même et gérant les institutions de la région.

Aujourd’hui, le Luxembourg est le hub européen pour sept banques chinoises. Quel avantage comparatif cela lui procure-t-il en pratique?

F.R. – «Cela constitue de toute évidence un facteur déterminant pour attirer d’autres sociétés et entreprises de Chine. C’est bénéfique pour la visibilité du Luxembourg non seulement en Chine, mais aussi dans toute l’Asie. Au fil des ans, le Luxembourg est devenu le connecteur naturel des entreprises chinoises en Europe et, par conséquent, le centre d’investissement européen en Chine. Ce rôle d’aimant joué par les établissements chinois se voit aussi dans le domaine de la fintech. Avec la présence des géants Alipay et China UnionPay, la visibilité du Luxembourg a énormément augmenté auprès de ces sociétés technologiques.

À vous entendre, on peut aussi parler d’un effet Brexit…

F.R. – «Les banques chinoises n’ont pas été très impactées par le Brexit, mais la majeure partie des activités concernées ont effectivement migré vers le Luxembourg. Notamment l’émission et la vente d’obligations. De manière générale, le choix du Luxembourg comme hub européen pour les banques chinoises le positionne en première place pour bénéficier de tous les projets d’expansion de nature réglementaire (comme l’établissement d’une entreprise mère unique dans l’UE) ou de nature stratégique (comme le développement d’une nouvelle ligne d’affaires).

Comment développer les relations financières entre la Chine et le Luxembourg?

F.R. – «Les activités des banques chinoises au Luxembourg peuvent continuer à se développer en remontant dans la chaîne de valeur. Notamment en renforçant l’émission d’obligations, la gestion d’actifs et, éventuellement, la gestion de patrimoine. Continuons aussi à travailler sur l’espace fintech pour attirer davantage d’acteurs chinois au Luxembourg, également en harmonisant les demandes en lien avec le règlement général sur la protection des données. Un autre chantier concerne la transparence des données financières. Et sachant que la Bourse de Luxembourg n’est pas impliquée dans les canaux Stock Connect et Bond Connect, pourquoi ne pas développer cela? Les investisseurs sont demandeurs.

Quid de la finance durable?

F.R. – «Il faudrait développer davantage une architecture ESG au Luxembourg, des centres de données, des conseils techniques, juridiques et financiers dédiés à la thématique de la Chine. Et dans le sillage de la EU-China Common Ground Taxonomy, une étude comparative entre nos deux systèmes, il est important de poursuivre cette harmonisation en vue d’une approche commune de l’ESG.»

Des liens anciens

Si Bank of China a choisi le Luxem­bourg, en 1979, pour ouvrir sa première représentation à l’étranger depuis la création de la République populaire de Chine en 1949, cela peut être largement attribué à Adolphe Franck. Cet employé des chemins de fer luxembourgeois, communiste fervent et admirateur de Mao Zedong, a joué un rôle crucial dans la connexion entre la Chine et le Luxembourg. Il a visité la Chine à plusieurs reprises et rencontré fréquemment la direction du Parti communiste, y compris le président Mao. Il détenait des brevets sur des améliorations techniques pour les locomotives à vapeur, qu’il a offerts à la Chine. Adolphe Franck a été le premier étranger à recevoir le titre d’«ambassadeur de l’amitié» en Chine.

Une «coexistence amicale»

«Depuis 1979, les relations entre la Chine et le Luxembourg ont été prospères, stables, basées sur le respect mutuel, constituant un bon exemple de coexistence amicale et de coopération mutuellement bénéfique entre les pays», souligne Bank of China. «Des liens plus étroits créent davantage d’opportunités pour une coopération commerciale plus importante, pour nos économies, nos populations, et une meilleure compréhension grâce aux échanges interculturels.»

Un point d’entrée

En 1991, Bank of China ouvre la voie à son expansion européenne en créant une filiale. Celle-ci sert de hub et de point d’entrée, reliant les investisseurs chinois à l’UE et servant de conduit pour les investissements européens en Chine. Le Luxembourg dispose aujourd’hui d’une infrastructure et de services destinés à aider les investisseurs à prendre des positions en Chine. À fin 2021, selon PwC & Lipper, 75% des fonds européens investissant en Chine étaient basés au Luxembourg et 44% des fonds mondiaux investissant en Chine étaient luxembourgeois.

Marché financier chinois: une ouverture très contrôlée

En pratique, les institutionnels européens souhaitant investir en Chine pour diversifier leur portefeuille se heurtent à de nombreuses contraintes. Économiste au centre Bruegel (Bruxelles) et à l’Institut Peterson (Washington), Nicolas Véron en cite deux: le contrôle des changes (le yuan, la monnaie chinoise, n’est pas convertible) et le contrôle des investissements (pour acheter et vendre des actions, il faut passer par un intermédiaire chinois). «Ce contrôle des capitaux rend difficile le rapatriement des fonds investis en Chine», observe le spécialiste. «Il s’agit par ailleurs d’un environnement imprévisible, où la loi et la pratique des autorités peuvent diverger. Les Chinois n’ont pas tout à fait la même relation au droit que les Occidentaux.»

Pour accéder aux marchés des capitaux chinois, les investisseurs internationaux peuvent utiliser un certain nombre de canaux. Notamment les régimes dérogatoires Stock Connect et Bond Connect. «D’une certaine manière, un peu comme à la frontière entre Gaza et l’Égypte, les Chinois ont creusé des tunnels qui permettent d’éviter les contrôles des capitaux», image Nicolas Véron. «Mais dans des quantités limitées, évidemment, et pour des investisseurs qualifiés. Sinon, ce serait ingérable.» Au Luxembourg, ces régimes sont surtout utiles pour permettre aux fonds d’acquérir des actions chinoises A (libellées en yuans et négociées sur les bourses de Chine continentale) ou d’accéder au marché obligataire interbancaire chinois, explique le responsable du développement commercial de Luxembourg for Finance, Chris Hollifield. «En tant que centre financier international, le Luxembourg vise à s’assurer que les investisseurs mondiaux disposent de tous les canaux possibles pour investir en Chine, et que nous disposions de l’expertise nécessaire que la communauté internationale peut mettre à profit à cette fin.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de paru le 12 décembre 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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