En s’imposant face à l’équipe d’Ararat-Armenia, le F91 Dudelange a réussi un nouvel exploit. (Photo: Valwagner.lu/F91 Dudelange)

En s’imposant face à l’équipe d’Ararat-Armenia, le F91 Dudelange a réussi un nouvel exploit. (Photo: Valwagner.lu/F91 Dudelange)

Le F91 Dudelange a décroché, voici une semaine, sa qualification pour la phase de poules de l’UEFA Europa League. Cela pour la seconde année consécutive. Une qualification qui rapporte très gros, mais qui entraîne aussi son lot de frais.

Le moment a été une nouvelle fois historique. Quand, le jeudi 29 août, à 22h42, le pénalty de Pashov, joueur du FC Ararat-Armenia, meurt à côté du but de Joubert, il propulse le F91 Dudelange en phase de poules de l’Europa League. Un exploit réussi pour la seconde année de suite. «C’était différent de l’an passé, mais tout aussi fort», confie Romain Schumacher, le président du club, à Paperjam. «Les adversaires étaient peut-être d’une qualité moindre. Mais nous avons connu beaucoup de changements chez nous aussi, l’arrivée d’un nouvel entraîneur... Mais en peu de temps, il a su souder l’effectif en un temps record et réussir ce à quoi personne ne s’attendait.»

, cette qualification va faire du bien  mais aussi à la trésorerie du club, dont l’entrepreneur Flavio Becca est le principal sponsor. Car, si le F91 est un ogre au niveau national (15 titres de champion et 4 de vice-champion depuis 2000, 8 coupes depuis 2004...), ce n’est qu’un nain sur le plan international.

La prime de qualification égale au budget annuel

Ainsi, selon le site de référence Transfermarkt, la valeur totale du F91 est estimée à 4,03 millions d’euros. Bien loin de l’Apoel Nicosie (20,33 millions) et du FK Qarabag (23,05 millions), et même à des années-lumière du FC Séville (263,20 millions), triple vainqueur de la compétition, ses futurs adversaires sur la scène européenne.

Le budget annuel du club dudelangeois ne dit pas autre chose, situé à environ 3 millions d’euros, l’effectif étant officiellement non professionnel, cela même si les joueurs jouent au foot à temps plein. En comparaison, le FC Metz évolue en Ligue 1 avec un budget de 40 millions, et le Standard de Liège, également qualifié pour les phases de poules de l’Europa League, affiche un budget d’un peu plus de 30 millions.

En tout cas, le F91 peut d’ores et déjà se frotter les mains. Sa qualification voici une semaine a rapporté une prime nette de 2,92 millions, avec un premier versement de 2,75 millions, le solde arrivant plus tard. Soit autant que son budget de l’année.

Les tours de qualification ont aussi eu leur petit effet sur la comptabilité: ils ont rapporté un total de 720.000 euros de primes.

Plus de 7 millions reçus en 11 ans

Tout ce qui viendra sera du bonus. Et bonus il pourrait y avoir, puisque le tirage au sort laisse entrevoir la possibilité pour le F91 d’encore réaliser l’un ou l’autre exploit. Une victoire rapportera 570.000 euros de plus, un match nul 190.000 euros. Le vainqueur du groupe empochera encore 1 million; le second classé, 500.000 euros.

Au niveau des recettes, il faudra aussi compter, selon l’UEFA, sur un montant de droits TV estimé à 168 millions, qui sera «partagé proportionnellement à la valeur de chaque marché TV des clubs participant à l’UEFA Europa League».

«Je me souviens de l’époque où on a discuté autour de la question de la publicité et du marketing autour des coupes d’Europe. Les clubs de la Champions League ont opté pour gérer cela eux-mêmes. Ceux concernés par la League Europa pour les confier à l’UEFA,  notamment à la demande des clubs de l’Est de l’Europe. On a bien fait d’aller en ce sens», explique Romain Schumacher.

Au fil des années, les primes de l’UEFA ont constitué un joli magot pour le club du président Schumacher: 7.365.000 euros depuis la saison 2009-2010.

La billetterie, avec un stade Josy-Barthel de 9.000 places qui devrait afficher complet lors des trois rencontres à domicile, fera rentrer quelques dizaines de milliers d’euros dans les caisses. «Comme l’an passé, nous proposerons un package pour les trois rencontres à domicile. L’offre devrait apparaître ce samedi», avance le président. Et le club cherche aussi actuellement à organiser les déplacements des supporters pour les rencontres à l’extérieur. «Le déplacement à Séville, le 24 octobre, devrait intéresser pas mal de monde. Nicosie aussi était une belle destination. Mais ce match-là arrive un peu trop vite, le 19 septembre.»

Location du stade, sécurité, primes au staff...

La qualification va aussi générer son lot de dépenses. Néanmoins, confirme le président, «la différence est nettement favorable au club».

Dans la colonne des frais, il y a évidemment la location du stade Josy-Barthel, puisque le F91 ne peut évoluer à Dudelange. «Comme nous sommes locataires, les frais liés à la sécurité sont aussi à notre charge», indique le président.

La gestion de l’événement sur place nécessite aussi «de prendre des gens sous contrat. Nos bénévoles ne peuvent suffire dans ces occasions, il faut trop de monde.»

Les déplacements à l’étranger et le logement sont aussi à charge du F91. «Désormais, nous sous-traitons cette organisation à l’extérieur. Nous ne pouvons le faire nous-mêmes et nous ne voulons plus non plus laisser la main de nos adversaires sur cela. Une société gère tout pour nous: déplacement, logement, transport sur place...», avance encore le président.

Qui indique encore que «nous essayons de mettre les joueurs et le staff dans les meilleures conditions possibles en ce qui concerne les vols, les hôtels, la restauration... C’est professionnel.»

Sans oublier les primes au staff en fonction des résultats. «Désormais, elles sont prévues dans la plupart des contrats, négociées lors de l’arrivée du joueur. Pour moi, c’est tout à fait normal qu’ils en bénéficient», conclut Romain Schumacher.

Qui maintenant n’attend plus qu’une chose: une première victoire au stade des poules de l’Europa League.