EY Luxembourg peut se targuer d’un revenu total de 325 millions d’euros pour l’exercice clos le 30 juin 2022, soit une augmentation de 12,3% en glissement annuel. Le cabinet de conseil et d’audit a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires de 10,2% l’année précédente et de 13% en 2020.
Cette récente hausse est due «à la fois» à la croissance globale du marché luxembourgeois et au fait que le cabinet «a pris des parts de marché dans un certain nombre de domaines», a déclaré , country managing partner et CEO d’EY Luxembourg, lors d’une conférence de presse le mardi 29 novembre.
La semaine dernière, son homologue , qui a atteint 405 millions d’euros pour l’exercice 2022. , franchissant pour la première fois la barre du demi-milliard d’euros.
Une croissance record pour le conseil
Le segment stratégie et transactions d’EY, l’un des plus petits de l’entreprise, a affiché une hausse de 44,2% en glissement annuel. Selon Olivier Coekelbergs, la nomination de deux nouveaux associés, l’augmentation des transactions immobilières et «davantage de mandats récurrents» sont à l’origine de ces gains.
Son activité de conseil a connu pour sa part une «croissance record» de 26%. Les partenariats avec des fournisseurs de technologie tels que Microsoft et SAP ont été des moteurs clés et la division emploie désormais environ 200 personnes.
Le segment de l’audit a augmenté de 11,1%, en grande partie grâce au secteur des fonds d’investissement. Selon Olivier Coekelbergs, l’importance croissante de l’assurance sur les informations non financières est devenue notable pour l’entreprise.
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Sa pratique fiscale a augmenté de 9%, en partie grâce à sa nouvelle ligne de sous-services fiscaux opérationnels.
EY emploie environ actuellement 1.800 personnes au Luxembourg, soit une centaine de plus que le chiffre communiqué lors de la présentation des résultats 2021. 530 collaborateurs, , ont déjà rejoint le cabinet depuis le 1er juillet. En tout, 850 arrivées devraient être enregistrées durant l’exercice fiscal en cours.
Scinder pour plus de rentabilité
Au niveau mondial, EY envisage de scinder ses activités d’audit et de conseil. Bien qu’Olivier Coekelbergs ait déclaré qu’aucune décision n’avait été prise au Luxembourg, les dirigeants présents à la conférence de presse semblaient confiants – et ont utilisé des termes qui suggéraient fortement – qu’une scission aurait probablement lieu au Luxembourg.
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Parmi les arguments en faveur de la scission, citons la pression règlementaire visant à réduire les conflits d’intérêts potentiels entre les clients d’audit et les autres clients, la tendance à conclure des contrats de conseil pluriannuels qui augmentent à leur tour le risque de conflits d’intérêts, le recours accru d’EY à des alliances avec des fournisseurs de technologie et la nécessité pour l’entreprise de stimuler ses investissements technologiques, ce qui «serait facilité» par une scission, a détaillé Olivier Coekelbergs. En outre, une scission «apporterait plus de confiance dans l’environnement commercial» et «plus de rentabilité» aux deux entités, a-t-il fait valoir.
Une marge de manœuvre
Deux cabinets indépendants augmenteraient les perspectives de clientèle, confirme , managed services leader EY Luxembourg. Actuellement, le cabinet ne peut pas effectuer un certain nombre de tâches, comme les services récurrents et les détachements, pour les clients d’audit. Cette règle disparaîtrait si la scission avait lieu.
La société de services nouvellement libérée serait en mesure de conclure des alliances plus approfondies avec des entreprises technologiques, ce qui élargirait les possibilités de développement professionnel pour le personnel d’EY, selon , responsable des ressources humaines du cabinet. La société de conseil issue de la scission pourrait procéder à des «acquisitions plus facilement», complète José Longrée. Deux sociétés distinctes auraient «plus de succès» dans le recrutement de jeunes diplômés et de personnel expérimenté, relève pour sa part Olivier Coekelbergs.
Environ 1.000 des employés actuels d’EY Luxembourg resteraient dans la société d’audit, et environ 800 dans la société de conseil, souligne encore Olivier Coekelbergs.
Adriana Boixados Prio met en avant que l’entreprise finira par embaucher davantage de personnel pour «dupliquer» les rôles de service et de soutien centralisés, tels que la finance, les RH et le marketing. Olivier Coekelbergs estime que plus de 30% de personnel supplémentaire pourrait finalement être engagé.
Toujours lors de ce même point presse, Olivier Coekelbergs a déclaré qu’entre un tiers et la moitié des revenus actuels seraient attribués à une activité de conseil distincte.
Décision au premier trimestre 2023
Les partenaires d’EY dans chaque pays, y compris les 65 partenaires au Luxembourg, dans les mois à venir, «à un moment donné au cours du premier trimestre». Toutefois, les partenaires «discuteront en interne» avant le vote, afin de parvenir à «une décision commune» avant le scrutin officiel.
D’après les conversations internes informelles menées jusqu’à présent, Olivier Coekelbergs a conclu que «tous sont convaincus que c’est la bonne chose à faire.»
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.