«Nous nous étions fixé l’objectif très ambitieux de faire passer le chiffre d’affaires de 260 millions d’euros en 2020 à 500 millions d’euros en 2026. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif», a déclaré Olivier Coekelbergs, country managing partner d’EY Luxembourg.  (Photo: Matic Zorman/Archives Maison Moderne)

«Nous nous étions fixé l’objectif très ambitieux de faire passer le chiffre d’affaires de 260 millions d’euros en 2020 à 500 millions d’euros en 2026. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif», a déclaré Olivier Coekelbergs, country managing partner d’EY Luxembourg.  (Photo: Matic Zorman/Archives Maison Moderne)

EY Luxembourg a annoncé une croissance de 13,3% pour l’exercice se terminant le 30 juin 2023, avec un chiffre d’affaires total atteignant 369 millions d’euros et une croissance dans toutes les lignes de services. Pour l’avenir, la technologie est l’un de ses principaux piliers de développement.

«Nous sommes extrêmement fiers et heureux d’annoncer que nous avons eu une très, très bonne année, surtout au vu du contexte général», a déclaré le country managing partner d’EY Luxembourg, , lors d’une conférence de presse le 29 novembre 2023 consacrée aux résultats annuels de l’entreprise. Malgré l’incertitude économique mondiale, l’inflation, les taux d’intérêt élevés, les événements géopolitiques et le temps passé sur le projet «avorté» Everest, qui visait à , la croissance de 13,3% du chiffre d’affaires est le «taux de croissance historiquement le plus élevé que nous ayons jamais eu», a-t-il ajouté, portant la croissance totale combinée du Big Four à 40,4% au cours des trois derniers exercices.

«Nous sommes maintenant à mi-parcours de notre plan Ambition 2026, qui a été lancé en 2020 lorsque la direction actuelle et moi-même avons pris nos fonctions», a ajouté . «Mes partenaires et moi-même nous étions fixé l’objectif très ambitieux de faire passer le chiffre d’affaires de 260 millions d’euros en 2020 à 500 millions d’euros en 2026. Nous sommes en bonne voie pour atteindre cet objectif.»

Au cours de la conférence de presse, il a développé ce point. «Cela signifie que le plan stratégique que nous avons établi est le bon aujourd'hui», a-t-il souligné. «Tous les investissements que nous avons décidé de faire donnent des résultats tangibles.» Ces investissements ont été réalisés «principalement» dans le domaine des services gérés, des fusions et acquisitions immobilières et de la numérisation, tant pour les besoins de l’entreprise que pour ceux des clients. Les résultats «montrent la résilience et l’unité de notre partenariat au Luxembourg, ce dont je suis particulièrement fier.»

Dans un environnement inflationniste, il est également essentiel de trouver le «bon équilibre» entre la prise en compte de l’inflation dans la tarification des services aux clients et la rémunération des membres du personnel. «Nous n’avons pas systématiquement essayé d’appliquer l’inflation à la tarification des services que nous offrons à nos clients; nous comprenons qu’ils doivent absorber l’inflation, et nous sommes confrontés exactement à la même situation. Dans l’ensemble, nous ne voulons pas contribuer activement au niveau d’inflation.»

Lors de la présentation des résultats annuels de PwC, le managing partner de PwC Luxembourg, , a noté que le cabinet avait répercuté les hausses de prix sur ses clients.

L’audit enregistre une hausse de 16%

La pratique d’audit d’EY Luxembourg a vu son chiffre d’affaires augmenter de 16%, selon le partner et assurance leader . «Nous sommes très enthousiastes quant au lancement de notre outil EY Digital Fund Audit, qui change la donne dans la manière dont nous apportons de l’innovation et de la technologie au cœur de notre prestation d’audit de la gestion de patrimoine et d’actifs.»

Olivier Coekelbergs a donné plus d’informations lors de la conférence de presse. Le cabinet d’assurance a réalisé un chiffre d’affaires de 215 millions d’euros et a franchi le cap des 1.000 employés cette année et a continué à «investir massivement dans la technologie» pour les solutions numériques. Les deux principaux moteurs de la croissance sont le domaine de l’investissement alternatif et les liens entre le Luxembourg et les États-Unis.

La fiscalité est «en constante évolution»

Les activités fiscales d’EY Luxembourg ont connu une augmentation des revenus de 4,2%, grâce à la croissance de la pratique Accounting, Compliance & Reporting, ainsi que des services Global Compliance Reporting, Indirect Tax and Operational Tax. «L’introduction de la directive Beps (deuxième pilier) a entraîné de profonds changements dans l’environnement fiscal international, au travers desquels nous avons guidé nos clients, en leur fournissant des conseils fiscaux de pointe grâce à notre équipe d’experts hautement spécialisés», a détaillé le partner et tax leader .

L’activité fiscale a rapporté environ 110 millions d’euros, selon Olivier Coekelbergs, avant d’ajouter que le paysage fiscal avait continué d’évoluer, d’abord du point de vue de la réglementation, puis du fait que la fiscalité devient de plus en plus numérique. Pour répondre à ce deuxième aspect, EY est «activement engagé avec [ses] clients pour répondre à la nécessité de numériser la fonction fiscale».

Le conseil et l’IA comme «moteurs de croissance»

Les activités de conseil du cabinet ont enregistré une croissance de 10,7% pour l’année fiscale se terminant le 30 juin. «Tous les piliers des activités de conseil ont progressé, avec des résultats particulièrement bons dans le conseil en technologie et dans le soutien réglementaire apporté à nos clients», a déclaré le partner et consulting leader , citant l’importance des investissements dans les talents et la technologie, ainsi que leur travail sur l’exploitation de l’intelligence artificielle «de manière responsable et éthique».

«L’un des domaines dans lesquels nous avons beaucoup investi est celui des services gérés, et cela s’est poursuivi cette année avec de nombreux investissements dans les talents et la technologie», a ajouté Olivier Coekelbergs. «Nous avons également investi le domaine de l’intelligence artificielle – pour nos propres besoins, bien sûr, mais aussi en collaboration avec nos clients. Il s’agira clairement d’un moteur de croissance pour l’avenir.» Cette ligne d’activité a rapporté 35 millions d’euros.

Une «année exceptionnelle» pour la stratégie et les transactions

Le département Strategy & Transactions (S&T) a connu une croissance de 43,8%. Malgré un marché des fusions et acquisitions «difficile», «nos services d’évaluation, de modélisation et de restructuration fournis à l’industrie des fonds d’investissement ont prospéré en raison des besoins de transparence en matière d’évaluation», a expliqué le partner et Strategy & Transactions leader , précisant que la taille de l’équipe avait presque doublé.

La performance a été «très forte», en particulier dans le domaine de l’immobilier, selon Olivier Coekelbergs. L’évaluation des fonds d’investissement alternatifs est également source d’opportunités, et le cabinet a également été actif dans les projets de fusion et acquisition au Grand-Duché. «Ce fut une année exceptionnelle.»

Personnel et développement durable 

EY Luxembourg a cette année, a indiqué le cabinet, et vise à transformer sa «stratégie du personnel» en «réponse à la dynamique changeante de l’époque actuelle».

La partner et people leader  a évoqué l’importance accordée par le cabinet à l’apprentissage et au développement continus, à l’investissement dans la diversité et à l’équilibre hommes-femmes (6 des 18 personnes promues associées au cours de l’année écoulée étaient des femmes).

En ce qui concerne le développement durable, le partner et sustainability leader  a indiqué que le cabinet est «en bonne voie pour atteindre son objectif pour 2025 d’utiliser des bâtiments fonctionnant à 100% à l’énergie renouvelable pour ses bureaux dans le monde entier», y compris au Luxembourg. EY vise également à réduire ses émissions de carbone en termes d’achats et de fournisseurs, de déplacements et de transports, notamment en intégrant des véhicules électriques dans son parc automobile ou en encourageant les transports publics. La durabilité est un «état d'esprit» qui doit être «intégré» dans les activités quotidiennes.

«Associer la technologie à nos collaborateurs»

EY Luxembourg a investi 25 millions d’euros dans les développements numériques au cours des trois dernières années, a indiqué le partner et COO , et cette tendance se poursuivra. «Le message-clé sur la technologie est que nous transformons notre activité en associant la technologie à nos collaborateurs», ce qui leur permet de tirer le meilleur profit de la technologie au service des clients. Un exemple est le lancement de la plateforme d’audit numérique des fonds, qui permet à 15.000 fonds d’investissement de bénéficier de la technologie d’audit numérique.

Quels sont les prochains développements? «Nous travaillons sur l’adoption de l’IA, les cas d’utilisation de l’intelligence artificielle pour nos clients, mais aussi dans notre prestation de services aux clients au quotidien», a déclaré Gaël Denis. Il ne s’agit pas d’un danger, mais plutôt d’un «facilitateur», qui permet aux employés de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Il sera également essentiel d’aider les clients à développer une gouvernance autour de l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle.

Un autre élément est la donnée, considérée comme «le nouveau pétrole». Il est essentiel pour le marché que les données soient transmises aux clients «d'une manière utilisable». Le cabinet vise également à stimuler l’innovation et l’investissement dans la transformation numérique.

Le statu quo n’est «pas une option»

«Nous avons vu de très bons développements récemment avec le nouvel accord de coalition, ce qui nous rend très optimistes sur la façon dont ce gouvernement a l’intention de créer une croissance économique et des opportunités supplémentaires pour nous, pour la population et, bien sûr, pour le marché», a ajouté Olivier Coekelbergs.

Concernant le projet de scission avorté d’EY, selon lui, le projet Everest aurait été un «outil majeur pour nous permettre de lever des capitaux supplémentaires et d’investir encore plus dans la technologie. Le marché s’attend clairement à ce que nous investissions davantage dans la technologie.»

«Il y aura une évolution. Quel type d’évolution? Je ne peux pas vous le dire maintenant, parce que je ne le sais pas.» Mais «le statu quo n’est pas une option à long terme pour les Big Four».

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.