La séparation des activités d’audit et de conseil est en marche chez EY. (Photo: Shutterstock)

La séparation des activités d’audit et de conseil est en marche chez EY. (Photo: Shutterstock)

La firme soumet au vote de ses associés un projet de séparation en deux entités recouvrant peu ou prou d’un côté les activités d’audit et de l’autre les activités de conseil. EY devance une éventuelle réglementation qui pourrait obliger les Big 4 à aller dans ce sens.

Ce vote devrait se dérouler jusqu’à la fin de l’année. Mais son résultat sera scruté par tous les grands cabinets de la planète. Devancer les probables obligations réglementaires et bénéficier du «first-mover advantage», cela peut être une très bonne opération pour EY.

Dans le détail, les dirigeants d’EY au niveau mondial ont pris la décision de «pousser plus en avant un projet de séparation en deux organisations distinctes», ressort-il d’un communiqué de presse publié ce 8 septembre par EY Luxembourg. De la sorte, le réseau international d’EY, formé d’entités membres, envisage, d’une part, un réseau mondial centré autour de ses activités d’assurance – l’audit – et, d’autre part, une nouvelle entité globale réunissant les activités de conseil, de stratégie et de transactions – le conseil. Il est également prévu que les activités juridiques et fiscales s’intègrent à la nouvelle entité de conseil.

Une décision d’ici janvier 2023

L’étape suivante à cette prise de position sera le vote des associés des entités membres du réseau mondial d’EY. Ce ne sera qu’à l’issue de cette étape qu’il sera décidé si le projet de scission des activités de conseil et d’audit sera une réalité. Une décision ne devrait pas avoir lieu avant le début de l’année 2023.

Dans l’hypothèse où la scission serait actée, ce serait au tour de chaque entité membre du réseau d’analyser l’impact d’une telle décision. Au niveau d’EY Luxembourg, cela pourrait prendre plusieurs mois.

Il faudra redessiner les lignes de services selon qu’elles sont du ressort de l’audit ou de la consultance. Cela ne devrait pas s’avérer un exercice difficile pour la majorité des équipes, car la définition est déjà actuellement claire. En revanche, certaines lignes de services se rattachent autant à l’audit qu’à la consultance.

Les spécificités du marché luxembourgeois

Au niveau d’EY Luxembourg, les activités d’audit liées à l’industrie des fonds d’investissement constituent une spécificité propre au marché local. De ce fait, EY Luxembourg se distingue de ses entités sœurs en Belgique, en Allemagne ou en France.

L’impact le plus important pourrait toutefois se matérialiser au niveau des services centraux, en l’occurrence les activités de support, tels l’IT, le marketing et la communication. Au niveau du réseau global d’EY, il semblerait toutefois que ces activités soient essentiellement concentrées aux États-Unis et au Royaume-Uni. De ce côté, l’incidence d’une éventuelle scission des activités devrait être relative au Luxembourg, les activités d’EY étant essentiellement de type opérationnel sur le marché local.

L’impact pour le personnel devrait pour autant rester limité. Que le personnel travaille pour une ligne de service liée à l’audit ou au conseil, ils restent rattachés à la marque EY.