Si les TER doivent bénéficier d’un renouvèlement, l’offre pourrait s’enrichir de celle d’un RER métropolitain sur le sillon entre Nancy et Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Si les TER doivent bénéficier d’un renouvèlement, l’offre pourrait s’enrichir de celle d’un RER métropolitain sur le sillon entre Nancy et Luxembourg. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les députés et sénateurs se sont mis d’accord, mercredi soir, sur le projet d’une quinzaine de services express régionaux métropolitains (Serm) ou RER métropolitains, dont un qui relierait Nancy, Metz et Luxembourg. La question du financement fera l’objet d’une conférence spécifique avant le 30 juin 2024.

Inutile de déboucher le champagne tout de suite. Si les députés et sénateurs français se sont mis d’accord, ce mercredi 8 novembre, sur un cadre juridique pour les «services express régionaux métropolitains» – souvent baptisés RER métropolitains en référence à ces trains parisiens qui emmènent rapidement les banlieusards vers la capitale et inversement – la question de leur financement reste entière.

Pour l’heure, le projet franco-luxembourgeois entre Nancy, Metz et Luxembourg reste qualifié parmi la première quinzaine de SERM. La loi prévoit d’élargir les missions de la «Société du Grand Paris», rebaptisée «Société des grands projets», pour mettre sur les rails ces RER métropolitains dans au moins dix grandes villes. Il y a un an, le président français, Emmanuel Macron, avait annoncé une première enveloppe de 700 à 800 millions d’euros (sur 2023-2027) pour lancer 13 projets. 

Les projets toujours en lice. (Source: rapport du Conseil d’orientation des infrastructures)

Les projets toujours en lice. (Source: rapport du Conseil d’orientation des infrastructures)

D’après les estimations les plus actualisées publiées par le Sénat, le coût des investissements nécessaires pourrait se situer entre 15 et 20 milliards d’euros pour des projets qui doivent se déployer d’ici 2042. Il faudra donc dégager beaucoup plus de moyens financiers pour y parvenir, cela devra faire l’objet d’une conférence de financement avant juin 2024, notamment pour préciser la part de l’État sur la période 2023-2032, même si le Première ministre, Élisabeth Borne, a déjà évoqué une enveloppe de 100 milliards d’ici 2040 pour un plan de développement du ferroviaire.

Le texte finalisé par les députés et les sénateurs, qui doit être adopté à l’Assemblée nationale ce mercredi 15 novembre et à une date pas encore définie au Sénat, prévoit différentes choses:

— la Société des grands projets pourra contracter des emprunts avec un taux d’amortissement maximum de 50 ans.

— le minimum est une offre de cars express «à haut niveau de service» et des réseaux cyclables, voire «des services de transport fluvial, de covoiturage, d’autopartage» et des services de transports guidés (métros, tramways, téléphériques…).

— un train doit passer toutes les 20 minutes au moins en heure de pointe et toutes les 60 minutes au moins en heure creuse.

— les gares ou pôles d’échanges multimodaux existants seront adaptés et d’autres verront le jour.

— ils devront offrir des voies et des aires réservées au covoiturage, des parkings pour vélos....

— ils devront être accessibles aux voyageurs handicapés. 

— un ticket unique devra permettre d’utiliser tous les modes de transport disponibles dans le contexte des Serm.

— il faudra prévoir une concertation entre l’État, la région, les autorités organisatrices de la mobilité (AOM), les départements et, le cas échéant, les gestionnaires d’autoroutes et de voies routières express et les associations d’usagers et les maires des communes traversées.