Les travailleurs exerçant une fonction d’encadrement présentent un niveau moyen d’exigences émotionnelles plus élevé que les salariés sans fonction d’encadrement, ce qui les prédispose au burn-out. (Photo: Shutterstock)

Les travailleurs exerçant une fonction d’encadrement présentent un niveau moyen d’exigences émotionnelles plus élevé que les salariés sans fonction d’encadrement, ce qui les prédispose au burn-out. (Photo: Shutterstock)

Selon une étude de la CSL, le burn-out et le mal-être au travail sont liés aux exigences émotionnelles du travail lui-même. Or, celles-ci ont augmenté entre 2016 et 2020, ce qui concerne en particulier les cadres, les femmes ou les salariés travaillant dans de très petites entreprises.

Lorsque l’exigence émotionnelle au travail est élevée, à savoir la nécessité de maîtriser ses propres émotions sur le lieu de travail afin de répondre aux attentes de l’organisation, le bien-être au travail est plus faible, et le risque de burn-out, plus élevé. En particulier lorsqu’elles sont combinées à des conditions de travail difficiles.

C’est ce sur quoi se penche une étude de la Chambre des salariés (CSL) publiée mardi. Or, ce qu’elle constate, c’est que ces exigences émotionnelles ont particulièrement évolué entre 2016 et 2020, en particulier entre 2019 et 2020. Sûrement la conséquence, pour cette dernière année, de la pandémie, puisque l’étude a été réalisée pour l’année 2020 alors que le Covid-19 sévissait déjà depuis plusieurs mois.

Or, qui sont les salariés les plus concernés? Les travailleurs exerçant une fonction d’encadrement présentent un niveau moyen d’exigences émotionnelles plus élevé que les salariés sans fonction d’encadrement. C’est aussi le cas des salariés avec des fonctions académiques, des employés de bureau et des salariés dans les professions des services directs et de la vente, ainsi que des managers et des travailleurs dans les professions intermédiaires, qui présentent un niveau légèrement plus élevé d’exigences émotionnelles.

Partager sa frustration

Les salariés dans de très petites entreprises ou ceux travaillant dans des ONG sont aussi davantage concernés que ceux travaillant, par exemple, dans des organisations européennes ou internationales, qui sont épargnés.

Mais d’autres critères sont notables: les femmes sont ainsi légèrement plus concernées par ces exigences émotionnelles que les hommes. De même que les salariés en couple – un salarié sans partenaire présentant un niveau moindre. Les plus jeunes (16-24 ans) sont quant à eux plutôt épargnés.

Pour solutionner ce problème, «les responsables hiérarchiques peuvent aider à réduire les exigences émotionnelles», rappelle l’étude de la CSL. «Les salariés ayant des interactions exigeantes sur le plan émotionnel doivent être encouragés à partager leur frustration et leurs appréhensions avec leurs collègues et supérieurs».