L’œuvre du peintre anglais John Constable est actuellement présentée à la Villa Vauban.  (Photo: Tate)

L’œuvre du peintre anglais John Constable est actuellement présentée à la Villa Vauban.  (Photo: Tate)

La Villa Vauban a mené un important partenariat avec le Tate et présente actuellement une exposition monographique du célèbre peintre anglais John Constable. Une opportunité de découvrir l’œuvre de ce grand maître qui a révolutionné la peinture de paysage au 19e siècle.

Au Luxembourg, William Turner est plus connu que John Constable, notamment à cause du fait que Turner, peintre très prolifique, a réalisé quelques belles aquarelles de la ville. Mais il existe une autre figure majeure de l’art britannique du 19e siècle: John Constable. Ce peintre, reconnu en particulier pour ses peintures de paysage, compte sans aucun doute parmi les peintres les plus célèbres d’Angleterre de cette époque, aux côtés du déjà cité Turner et, dans un tout autre genre, de William Blake. La Villa Vauban lui consacre actuellement une exposition monographique grâce à un partenariat mené avec le Tate.

«Cette exposition est, pour nous, une double première: la première fois que nous menons un partenariat avec le prestigieux musée Tate, et la première fois que nous consacrons une exposition monographique à un artiste britannique», introduit Guy Thewes, directeur des 2 Musées de la Ville de Luxembourg. «Nous n’avons pourtant aucune œuvre de la peinture anglaise dans nos collections qui sont principalement centrées autour de l’art hollandais, flamand et français du 17 au 19e siècle. Mais l’art de Constable a eu une immense influence sur l’art français du 19e siècle, notamment sur l’école de Barbizon. C’est donc une œuvre tout à fait complémentaire à notre collection. Cette exposition participe ainsi pleinement à nos missions et au profil de la Villa Vauban, qui se doit de contribuer à l’éducation à l’art au Luxembourg et de porter des éclairages variés sur les collections dont elle a la responsabilité», justifie le directeur.

Un parcours crescendo

La sélection des œuvres, qui couvre toutes les périodes de création de l’artiste, est issue d’une première exposition qui a été réalisée en 2021 pour le Mitsubishi Ichigokan Museum à Tokyo. Le commissariat de l’exposition à Luxembourg est assurée par l’ex-conservatrice au Tate Britain, et grande spécialiste de l’art de Constable, Anne Lyles, en collaboration avec Gabriele D. Grawe, conservatrice à la Villa Vauban.

«Le parcours est conçu dans une découverte progressive et crescendo de l’œuvre de John Constable», explique Anne Lyles. Dans les premières salles, il est en effet possible de se familiariser avec les artistes des contemporains de Constable et ainsi de replacer son art dans un contexte artistique. «Contrairement à d’autres peintres qui travaillaient en atelier, John Constable peint déjà en plein air, et à l’huile», souligne Anne Lyles. Issu d’une famille riche, il trouve ses motifs dans son environnement familial, sur les terres de son père qui possédait plusieurs moulins dans le comté de Suffolk, région agricole aux paysages plats dans l’est du pays, ainsi que dans les environs de Salisbury, Hampstead, où Constable avait loué une maison pour fuir Londres et épargner à sa femme malade la pollution de la ville, ou encore Brighton où ils séjournèrent également.

On y découvre des œuvres représentant des chemins, les habitations dans le paysage, des paysans au labeur dans une campagne qui les domine, mais aussi un magnifique tableau de ciel et de formations de nuages.

«Contrairement à Turner qui a voyagé à travers l’Europe, Constable n’a jamais quitté l’Angleterre», précise Anne Lyles. «Il n’a eu de cesse de capter l’essence des paysages de son enfance, puis des campagnes qu’il a fréquentées avec sa femme avant que celle-ci ne meure de tuberculose.»

Les visiteurs pourront aussi admirer de grands formats ayant nécessité plusieurs étapes préparatoires, de la prise de motif in situ à la recomposition en atelier, dont le célèbre «Salisbury Cathedral from the Meadows», «œuvre dont Constable disait lui-même qu’elle était le sommet de son art et reprenait toute son approche de la peinture», éclaire Anne Lyles.

Pour accompagner les visiteurs, l’équipe de la Villa Vauban a développé une app qui donne accès à des informations sur 15 œuvres sélectionnées dans l’exposition. Un catalogue est également édité à cette occasion (10€). Des visites guidées thématiques sont aussi proposées certains dimanches à 11h.

«John Constable’s English Landscapes», jusqu’au 9 octobre à la Villa Vauban,