Sur le site internet d’Europlasma, Jérôme Garnache-Creuillot est le seul des quatre administrateurs à ne pas encore avoir sa photo.
La dernière disponible, accessible par une recherche sur Google, date du 23 août 2017: le nouveau président-directeur général d’Europlasma y est assis en compagnie du ministre centrafricain des Finances et du Budget, Henri Marie Dondra. Conseillé de Groupe Man Brothers, spécialisé dans le développement des infrastructures dont il est impossible de retrouver la trace, il était revenu à Bangui faire le point sur les premiers chantiers de son groupe.
«On s’approche du ministère des Finances pour que ce déploiement puisse s’accélérer et que ces projets puissent finir le plus vite possible», confiait-il à l’issue de son deuxième entretien avec le dirigeant centrafricain. Du langage diplomatique pour faire comprendre qu’il faudrait payer une facture.
Zigi prend 19,8% pour devenir actionnaire de référence
Que M. Garnache n’ait pas encore sa photo n’est pas vraiment une surprise: il n’a été nommé à son nouveau poste que le 24 juin, à l’issue d’un montage financier complexe qui implique une société luxembourgeoise et un fonds d’investissement détenu par une société londonienne mais géré depuis le Luxembourg.
Le fond European High Growth Opportunities Securitization, d’Alpha Blue Ocean, a apporté de nouvelles liquidités – une douzaine de millions en plusieurs parties selon nos calculs à partir du bilan semestriel pour 2018 – et la société, Zigi Capital, créée en 2017 chez et par Intertrust, le capital – 37,1 millions d’euros en deux fois – pour prendre 19,8% des actions.
Je suis convaincu du potentiel du groupe Europlasma, de sa technologie et des perspectives nombreuses qu’elle ouvre, ainsi que de la qualité du savoir-faire et de l’expérience des femmes et des hommes qui animent cette entreprise.
Zigi appartient à 50-50 au Suisse Alexandre-Henri Lacarré et à M. Garnache.
De quoi devenir l’actionnaire de référence, imposer sa stratégie et .
Des pertes qui s’accumulent
Débarqués Pierre Catlin, Jean-Eric Petit, Yann Le Doré et Kim Ying Lee. Il faut dire que la pépite Europlasma, née il y a 17 ans, aurait dû devenir un des fleurons français (européens? mondiaux?). Fin 2017, la hausse de son chiffre d’affaires de 35% sur un an à 13 millions d’euros ne masque pas des pertes chiffrées à près de 22 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 54 millions d’euros reportés les années précédentes.
«Je suis convaincu du potentiel du groupe Europlasma, de sa technologie et des perspectives nombreuses qu’elle ouvre, ainsi que de la qualité du savoir-faire et de l’expérience des femmes et des hommes qui animent cette entreprise», déclare le nouveau PDG. «Une fois que le tribunal de commerce aura validé le plan de continuation, nous aurons tous à cœur de remporter le challenge de retournement industriel et commercial de cette entreprise.»
Rendez-vous le 20 août
Née d’une licence d’EADS de torche à plasma (qui permet de produire une chaleur thermique de 5.000 degrés à partir d’électricité), Europlasma peut aussi vitrifier des déchets ménagers ou les transformer en énergie, vitrifier des déchets d’amiante ou neutraliser des déchets radioactifs.
Mardi 20 août, . Ce sera à eux de valider ce plan. En espérant que les nombreuses prospections du groupe, notamment en Chine, finissent par aboutir pour remettre la société sur les rails d’un succès auquel elle semblait promise.