«Les citoyens européens soutiennent fortement l’investissement dans l’espace pour améliorer la vie sur Terre et il existe un appétit accru pour une plus grande ambition spatiale en Europe. Alors que les dirigeants mondiaux se réunissent pour la 27e conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), les citoyens européens souhaitent que l’espace soit encore plus utilisé pour surveiller et atténuer le changement climatique. Nous devons agir maintenant pour accroître l’autonomie, le leadership et la responsabilité de l’Europe dans l’espace», a déclaré le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher, ce mardi 15 novembre.
Le sondage n’est pas anodin: ses résultats sont dévoilés avant le rendez-vous des ministres européens, dont les pays sont membres de l’ESA, autour du prochain cadre budgétaire. Or, le président de l’ESA vise 18 milliards d’euros pour les trois années à venir, soit 25% de plus que le chiffre déjà record de Séville en 2018 (14,4 milliards).
Plus de 21.000 personnes vivant dans les 22 pays membres de l’ESA – dont 490 Luxembourgeois – ont répondu à l’enquête menée par Toluna et Harris Interactive. Il en ressort trois enseignements principaux.
1. L’espace pour mieux lutter contre le réchauffement climatique
86% des personnes interrogées souhaitent que l’espace permette de mieux identifier les causes et les effets du réchauffement climatique et 84% que cela permette plus simplement de mieux connaître l’environnement dans lequel nous vivons.
Viennent ensuite la priorité donnée à la protection de l’espace (82%), l’amélioration des transports sur Terre (80%) et l’amélioration des communications sur Terre (77%).
2. Plus de collaboration pour faire face aux Russes et aux Américains
Pour 82% des Européens sondés, une collaboration plus accrue des Européens entre eux devrait permettre au vieux continent d’être mieux placé dans la compétition face aux Américains, aux Russes, voire aux Chinois ou aux Brésiliens.
Les Espagnols (87%), devant les Français et les Britanniques (83%) sont d’ailleurs ceux qui l’espèrent le plus. Les Italiens (84%) sont ceux qui y voient le meilleur moyen de s’affranchir des autres puissances spatiales.
3. Les débris d’abord, la Lune et Mars ensuite
Petite spécificité du sondage: pour la première fois, il questionnait sur l’intérêt des activités spatiales européennes pour nettoyer les débris en orbite… Et cet intérêt a directement été classé en tête, pour 84% des répondants.
Avant d’organiser une mission d’exploration robotique vers Mars (77%), de mettre des astronautes sur la Lune (71%) et d’envoyer des astronautes sur Mars (70%). Mais «l’importance de l’exploration spatiale a considérablement augmenté dans l’esprit des gens depuis l’enquête de 2019. Le soutien à une exploration robotique de Mars a augmenté de 18 points de pourcentage parmi les répondants en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, tandis que le soutien aux astronautes sur la Lune et sur Mars a augmenté de 18 points de pourcentage et 16 points de pourcentage, respectivement», relève l’ESA.