La présidence luxembourgeoise de Taftie, l’association européenne des agences d’innovation, s’est clôt le 28 novembre dernier par un «Policy Forum» dédié au domaine du digital. La conférence a porté plus précisément sur le programme Digital Europe et en particulier sur le rôle qu’auront, dans ce cadre, les agences d’innovation, et sur les opportunités qui se présentent à elles.
Ce programme de financement Digital Europe est l’un des derniers-nés de l’Union européenne. Présenté fin 2018 pour un lancement en 2021, il a pour objectif d’accompagner la transformation numérique des sociétés et de l’ensemble des économies européennes et devrait être doté d’une enveloppe de 9,2 milliards d’euros. Cette somme sera à répartir entre différents domaines.
Outre le développement de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité, il vise aussi le déploiement des capacités numériques des supercalculateurs; l’accompagnement dans l’émergence de compétences numériques avancées, ainsi que le déploiement de pôles européens d’innovation numérique.
Le Luxembourg dans les temps
Comment les agences d’innovation se positionneront-elles dans le cadre de ce vaste et ambitieux programme? Là était tout l’enjeu de la session de clôture de la présidence Taftie 2019, organisée en partenariat avec la DG «Réseaux de communication, contenu et technologies» de la Commission européenne (DG CNECT), responsable de la politique de l’UE concernant le marché unique numérique, la sécurité sur internet, ainsi que la science et l’innovation numériques.
«L’objectif de la Commission européenne avec ce programme financier pluriannuel pour la période 2021-2027 est de faire en sorte que l’Europe soit le moteur de la transformation numérique de la société et de l’économie, en apportant ses bénéfices à tous les citoyens et à toutes les entreprises», a expliqué Vesa Terävä, chef d’unité, Stratégie de la recherche et coordination des programmes à la DG Connect.
Au Luxembourg, la stratégie d’innovation basée sur les données présentée au printemps dernier par le ministère de l’Économie, couplée à la vision stratégique à l’égard de l’intelligence artificielle rédigée par le ministère d’État, s’inscrit parfaitement dans cette volonté de se doter des outils numériques qui permettront de renforcer les capacités numériques de demain.
Objectif atteint
Il en va de même avec le lancement, en septembre, du Luxembourg Digital Innovation Hub, intégré au sein de l’initiative européenne des pôles d’innovation numérique. «Ces pôles seront des plates-formes clés dans la mise en œuvre du programme Digital Europe. Ils permettront la diffusion des capacités entre les différents centres de compétences et les entreprises», a rappelé Silvia Merisio, chargée de mission au sein de l’unité Économie numérique et compétences de la DG Connect.
À l’exemple de ce que fait l’Estonie, beaucoup d’initiatives peuvent être prises à des niveaux nationaux pour intégrer le digital à tous les niveaux. «Chez nous, 99% des services sont en ligne et internet est même un droit social», a ainsi expliqué Anett Numa. La représentante de la plate-forme e-Estonia n’a de cesse de vanter auprès des décideurs politiques et économiques mondiaux le succès de la politique de digitalisation de ce petit État balte, qui dispose d’ailleurs au Luxembourg d’une .
À l’heure de tirer le bilan de cette année de présidence, Luxinnovation peut se montrer satisfaite: l’agence a organisé trois rencontres d’experts qui ont permis de remplir l’objectif initialement établi: la finalisation d’un livre blanc sur les considérations relatives aux aides d’État lors de l’élaboration des écosystèmes d’innovation. C’est l’Agência Nacional de Inovação portugaise qui prendra le relais des travaux en cours, puisque c’est elle qui assurera la présidence 2020 de Taftie.