90% des maladies pourraient être liées aux déséquilibres du microbiome de l’intestin. De nombreuses technologiques réparatrices sont sur le point d’aboutir. (Photo: Shutterstock)

90% des maladies pourraient être liées aux déséquilibres du microbiome de l’intestin. De nombreuses technologiques réparatrices sont sur le point d’aboutir. (Photo: Shutterstock)

Après avoir créé et domicilié la société au Luxembourg depuis la fin de l’année dernière, eureKARE a réuni 50 millions d’euros pour investir dans son start-up studio biotechnologique, autour des microbiomes et de la biologie synthétique. Pour soigner 90% des maladies.

Mettre en place un nouveau vivier d’incubation quand on est spécialiste des microbiomes, ces groupes de bactéries essentielles à la bonne marche, par exemple, de l’Homme, paraît presque évident. Mais depuis la fin de l’année, l’ancien trader Alexandre Mouradian et Rodolphe Besserve, qui a passé 15 ans à la Société Générale, à Paris, à s’occuper des start-up et des biotech, ont dû s’organiser pour lancer , un start-up studio.

Dotée de 50 millions d’euros, la structure entend créer trois à cinq entreprises de biotechnologies par an et investir dans trois à cinq entreprises existantes. Selon deux axes stratégiques, les microbiomes, avec eureKABIOME, et la biologie synthétique (les thérapies génétiques et cellulaires, la bioproduction et l’ARN messager), avec eureKASYNBIO.

eureKARE a déjà investi dans trois start-up du secteur, Omne Possibile, Stella Therapeutics et NovoBiome. La première a été lancée par le professeur Philippe Marlière, qui a longtemps œuvré à l’Institut Pasteur et qui est un pionnier de la xénobiologie, et par Patrice Garnier, master en physique quantique et à la tête de Stella Therapeutics et Meletios Therapeutics.

Jusqu’à 90% de toutes les maladies peuvent être liées au dysfonctionnement et au déséquilibre du microbiome, un marché à 1,6 milliard de dollars d’ici 2028, à un taux de croissance annuel de 21%, dit le communiqué de presse qui annonce ce tour de financement. La biologie synthétique, qui comprend le gène et la cellule, la thérapie et les applications industrielles telles que le stockage de données et la bioproduction, devrait générer 57 milliards de dollars d’ici 2028.

La xénobiologie sera à la biologie ce que l’astronautique a été à l’astronomie.

Philippe Marlièreprésident du conseil d’administration d’Omne Possibile

«La xénobiologie sera à la biologie ce que l’astronautique a été à l’astronomie», explique Philippe Marlière, président du conseil d’administration. «Grâce à la diversification de l’alphabet de base et des motifs de base des analogues d’ADN et d’ARN, notre société fournira à l’industrie une pléthore de polymères génétiques personnalisés. Ayant réuni les scientifiques et les industriels les plus avant-gardistes dans le domaine, dont deux lauréats du prix Nobel, Omne Possibile est sur le point de commercialiser des polymères génétiques.»

«La biologie synthétique a été qualifiée de cinquième révolution industrielle. Nous pensons que XNA sera la technologie dominante du 21e siècle, avec un impact profond sur tous les aspects de notre vie quotidienne, y compris les soins de santé, les technologies de l’information, l’énergie, les transports et les biens de consommation», ajoute le président et directeur général, Philippe Marlière, qui s’est entouré de Piet Herdewijn, professeur de chimie médicinale à la KU Leuven, et de Sven Panke, professeur de génie des bioprocédés à l’ETH Zurich. «Omne Possibile réunit des experts européens de premier plan dans les composantes essentielles de la biologie synthétique et les disciplines-clés du développement de XNA. Notre ambition est de convertir les avancées européennes en matière de technologie XNA en une entreprise mondiale qui dirigera la révolution de la génétique synthétique.»

Cette start-up, à cheval entre Louvain et Bâle, a installé sa holding au Luxembourg. La deuxième start-up s’intéresse aux relations entre l’intestin et le cerveau, et la troisième à celles entre l’intestin et le foie.

Dans tout ce beau monde ne manque qu’un nom: celui du Grec exilé aux États-Unis Yiannis Monovoukas, diplômé de Stanford et de Harvard, qui dirige trois fonds d’investissement et la société Helios Cardio, spécialisée dans la réparation des dommages cardiovasculaires.

Cette semaine, deux autres biopharma ont annoncé elles aussi de nouveaux financements: 125 millions de dollars à Singapour pour Hummingbird Bioscience, et 76 millions aux États-Unis pour Interius BioTherapeutics, signe supplémentaire que ces technologies connaissent un momentum.