L’Europe peut-elle se passer de technologies américaines et chinoises dans le cloud? Non, répondent les experts de Gaia-X, qui ne les ont donc pas exclues de cette alliance née de la peur des constructeurs automobiles allemands de voir leurs secrets leur échapper.
Oui, répondent une vingtaine d’industriels européens, qui se sont regroupés cette semaine dans une deuxième alliance, Euclidia, pour .
«C’est normal! Si vous regardez les membres du conseil d’administration de Gaia-X, ce sont des cadres liés de près ou de loin avec les Amazon, Google et Azure», explique un de ses promoteurs, Jean-Paul Smets, président du Fonds de dotation du libre. «Quand ils disent que ce n’est pas possible de se passer des services de fournisseurs américains, c’est simplement factuellement faux. C’est le résultat de l’intense lobbying à 41 millions d’euros l’an dernier de ces sociétés à Bruxelles. La vérité, c’est que toutes les technologies du cloud ont été inventées en Europe et récupérées par les acteurs américains et autres.»
Les membres fondateurs sont Abilian, Amarisoft, Beremiz, BlueMind, Clever Cloud, E. Corp, Jamespot, InnoRoute, Linbit, Netframe, Nexedi, Nextcloud, ng-voice, Nitrokey, OpenSVC, Patrowl, Rapid.Space, Scaleway, SenX, Signal 18, Submer, Vates et XWiki, qui développent tous des logiciels et du matériel originaux au cœur d’une large gamme de services cloud: IaaS, PaaS, SaaS, edge, vRAN, etc.
Avec le soutien du , de l’, du et de , Euclidia entend «fournir aux législateurs et aux décideurs politiques l’expertise et la vision sur le terrain qui renforceront les politiques qui accélèrent l’adoption et le développement des principales technologies cloud fabriquées en Europe. Ces politiques devraient refléter les valeurs européennes, telles que la protection de la vie privée et la promotion d’une concurrence loyale, tout en permettant aux industries européennes du cloud d’être compétitives.»
L’Alliance demande déjà des «financements publics pour concurrencer les États-Unis et la Chine sur un pied d’égalité. Des projets tels que JEDI aux États-Unis ou CSTCloud en Chine tirent parti d’appels d’offres gouvernementaux très rentables pour accélérer l’innovation nationale dans le cloud sans contraintes de marché ni concurrence de fournisseurs étrangers. Euclidia plaidera en faveur d’un accès réciproque aux marchés publics et du financement public en Europe d’au moins 10 plateformes cloud de périphérie basées sur des technologies européennes.»