Entre plusieurs défis propres au secteur de la construction et des enjeux partagés par toutes les entreprises comme le manque de main d’œuvre, Orlando Pinto continue de diriger Sopinor avec le même optimisme qu’il y a 20 ans. En menant plusieurs chantiers de front, dont celui de la digitalisation. 

Peut-on dire que 20 ans est l’âge de raison dans le développement d’une entreprise?

. – «20 ans déjà! Effectivement, il nous faut admettre et reconnaître qu’à l’aube de son 20e anniversaire, Sopinor a beaucoup appris de son passé et a su se développer afin de s’adapter à chaque exigence. Oui, Sopinor a mûri. 

Dans quelle mesure êtes-vous confrontés à la «crise des matériaux»? Estimez-vous que cela affectera durablement votre secteur et donc vos clients? 

«L’impact de cette crise des matériaux était inévitable et restera d’actualité dans les années à venir, ce qui cause une baisse des marges, déjà sous pression. Nous l’avons anticipée notamment en ce qui concerne la gestion de nos approvisionnements et la planification des livraisons, mais aussi au niveau de l’étude et chiffrage de nos projets. Nous suivons attentivement la situation pour en minimiser les impacts. 

La concurrence est rude entre les acteurs du secteur pour recruter les meilleurs ouvriers. Comment les recrutez-vous et les gardez-vous au sein de vos équipes?

«Nous le savons, la concurrence dans ce secteur d’activité est importante et est une problématique actuelle et future. Nous constatons un vieillissement des profils, plus précisément sur chantier, nous mettons donc en place des mesures pour capter de nouveaux profils et de nouveaux talents (aussi ouvert aux femmes) en activant une politique de ressources humaines plus structurée. En parallèle, nous suivons les actions en cours et à venir, promues par le secteur et ses organismes représentants, qui travaillent sur l’image de notre secteur d’activité. 

Comment la crise actuelle a-t-elle changé votre façon de diriger l’entreprise?

«Entre Covid-19, pénurie de main-d’œuvre et de matériaux, crise du logement, environnement… le secteur de la construction affronte de nombreux défis. Durant ces 20 années d’existence, Sopinor a dû s’adapter à chaque crise: qu’elle soit économique ou sanitaire. Difficultés qui nous ont permis d’être ce que nous sommes aujourd’hui. C’est un point sur lequel le groupe est assez fier. Nous avons su être suffisamment réactifs pour rapidement mettre en place des mesures qui nous ont permis de gagner les défis. Heureusement, que le gouvernement investit en temps de crise et nous suivons cette même pratique et nous adaptons et accompagnons l’évolution du marché. 

II a beaucoup été question de digitalisation des entreprises depuis le début de la crise. Est-ce que la digitalisation a été accélérée chez vous depuis un an?

«Il faut disposer des compétences nécessaires et investir dans l’innovation organisationnelle. Nous sommes au cœur d’un projet de digitalisation et cela bien avant la crise Covid, un projet débuté depuis fin 2018. Ce projet en perpétuel évolution comprend principalement la mise en place d’un ERP (progiciel de gestion intégré), des outils IT de gestion documentaire et toute une amélioration, continue, soutenue par un système de gestion et de contrôle interne plus efficace et structuré. 

Quel est votre projet principal pour 2022? 

«L’année 2022 sera un tournant pour le Groupe Sopinor: nouvelle image, évolution stratégique, nouveaux marchés et nouveaux projets, nouveaux outils de contrôle de gestion, la digitalisation continue, sont autant d’éléments qui sont en cours de mise en place. Comme vous pouvez le constater, le nom de Sopinor apparaît sur les projets phares au Grand-Duché. 

Si vous pouviez adresser une demande au gouvernement concernant votre secteur/votre entreprise, quelle serait-elle? 

«Notre demande serait une révision des règles d’éligibilité aux aides étatiques et de soutien aux nouveaux investissements. Aussi, il y a toujours un sujet phare et d’actualité pour notre secteur, les décharges de matériaux, un manque très important dans le pays. 

Comment allez-vous contribuer à la baisse des émissions de gaz à effet de serre? Quels sont vos objectifs en la matière? 

«Nous avons inévitablement des réflexions permanentes sur la gestion de notre parc matériel ou de nos déchets. Notre objectif ultime est de minimiser notre impact grâce aux innovations associées: énergies alternatives, réutilisation des matériaux ou recyclage sont des pistes que nous prenons en compte en adéquation avec les normes écologiques en vigueur. 

Dans 20 ans, Sopinor sera une entreprise… 

«… toujours présente, espérant avoir légué une entreprise qui perdurera, en bonne santé et riche en expérience.»

Cette interview est tirée de parue le 21 janvier 2022.

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