Shabnam Ahani-Kamangar: «La maîtrise du geste accompagne cette démarche. Comme une main suspendue en l’air, tels des mots à une lèvre, comme une main qui agrippe son auditoire et qui retient son attention pleine et entière.» (Photo: DR)

Shabnam Ahani-Kamangar: «La maîtrise du geste accompagne cette démarche. Comme une main suspendue en l’air, tels des mots à une lèvre, comme une main qui agrippe son auditoire et qui retient son attention pleine et entière.» (Photo: DR)

En amont du Concours national d’éloquence Tony Pemmers, organisé par la CJBL et le Paperjam + Delano Club, en partenariat avec BGL BNP Paribas, le mardi 29 juin, la candidate Shabnam Ahani-Kamangar nous révèle les principes de l’art oratoire.

L’éloquence est-elle forcément conditionnée par la maîtrise d’un vocabulaire riche et compliqué? 

Shabnam Ahani-Kamangar. – «De Socrate à Luchini, l’éloquence paraît être un exercice bien compliqué. Et pourtant, pour être poignant et saisissant, il suffit de faire court et simple. ‘À trop vouloir une chose, on finit par faire arriver le contraire’… 

C’est pourquoi aux tournures longues et tortueuses, au vocabulaire lourd et complexe, l’on préféra un langage plus élémentaire. À vouloir trop en faire, le risque est de perdre son audience. 

L’art oratoire est un exercice difficile, qui n’est pas inné. Quelles qualités faut-il, au-delà de la maîtrise du verbe, pour prétendre exceller dans cette discipline? 

«Pour être bon à l’oral, il faut apprendre à se taire. Ce paradoxe peut interroger et pourtant, il est vrai que pour être éloquent, il faut maîtriser l’art du silence. Une phrase qui demeure en suspens peut intriguer le public. 

La maîtrise du geste accompagne cette démarche. Comme une main suspendue en l’air, tels des mots à une lèvre, comme une main qui agrippe son auditoire et qui retient son attention pleine et entière. 

Qu’est-ce qui vous a donné le goût pour l’art oratoire/l’expression orale? 

«C’est sur scène qu’est né ce goût pour la prise de parole. De l’école primaire au lycée, l’exercice théâtral m’a attirée. Sous le feu des projecteurs, comme envoûtée, je me suis trouvé une passion. 

Passion que j’ai retrouvée plus tard lors de concours de plaidoiries à l’université, notamment l’‘European Law Moot Court’ ou bien encore les ‘Model of United Nations’. Et c’est enfin devant des magistrats, en robe, que je nourris ce goût d’être vue et surtout entendue.»