Cédric Weisse, head of retail banking à la Bil, et Pascal Rapallino, président de la Luxembourg Association of Family Offices. (Photos: Bil, Romain Gamba/Maison Moderne/archives. Montage: Maison Moderne)

Cédric Weisse, head of retail banking à la Bil, et Pascal Rapallino, président de la Luxembourg Association of Family Offices. (Photos: Bil, Romain Gamba/Maison Moderne/archives. Montage: Maison Moderne)

Que l’on cherche à bien gérer son épargne, à faire ses premiers pas sur les marchés ou à développer des stratégies d’investissement élaborées, il est recommandé d’investir en étant bien accompagné. Ne négligez pas l’apport d’un conseil de qualité.

Quand il est question d’argent, et notamment de veiller à préserver et à faire fructifier son patrimoine, on est souvent bien démuni. Que rapporte l’épargne conservée sur un compte en banque? Bien moins que l’inflation. Au fil du temps, le cash subit donc une dévaluation. Pour celui qui cherche à gérer ses finances en bon père de famille, il est dès lors important de veiller à faire travailler son épargne. Oui, mais comment? À partir de quel moment faut-il envisager d’autres options de placement, et lesquelles? Lorsque l’on commence à se constituer un patrimoine ou si l’on souhaite démarrer à investir, il est bon de pouvoir s’appuyer sur un conseiller avisé. Oui, mais vers qui se tourner?

La méfiance est de mise

En quelques clics sur internet, chacun trouvera certainement des sites remplis de recommandations en matière d’investissement. Toutefois, la méfiance s’impose, notamment vis-à-vis d’acteurs peu scrupuleux, prêts à tout pour vous soutirer une partie de votre épargne.

«Il faut en effet que chacun garde en tête un principe de base lié à l’investissement: la promesse de rendements élevés implique une prise de risque importante», assure le président de la Luxembourg Association of Family Offices, Pascal Rapallino. «Si l’on vous promet des rendements importants sans prise de risque, partez en courant. L’arnaque n’est jamais très loin. Investir, cela ne s’improvise pas, et il est important d’être bien conseillé, quel que soit le niveau de patrimoine dont on dispose.»

La mise en garde faite, vers qui peut-on se tourner? Tout le monde n’a pas accès à une expertise en gestion patrimoniale. Un conseiller bancaire, en agence, est dès lors sans doute le premier interlocuteur apte à vous aider. Et il n’est d’ailleurs jamais trop tôt pour prendre conseil.

«Chaque cas est différent», explique le head of retail banking au sein de la Bil, . «Chaque individu entretient un rapport différent à l’épargne et à l’investissement. Dès le départ, il est important de prendre le temps de la réflexion, en partant des besoins et des attentes, en faisant preuve d’une grande pédagogie, pour structurer la démarche et s’assurer que l’épargnant ou l’investisseur a conscience des opportunités mais aussi des risques qui y sont associés.»

Pouvoir faire face à l’imprévu

Le premier rôle de l’épargne, dans beaucoup de cas, est de permettre à chacun de faire face à l’imprévu. Sur un compte courant ou d’épargne, l’argent demeure directement accessible. Il peut être retiré aisément pour remplacer, le cas échéant, une voiture, une chaudière ou une machine à laver, ou encore pour subvenir aux besoins de la famille en cas de perte d’emploi.

Sur le long terme, le marché des actions offre des rendements attrayants. Le secret, c’est la diversification et la planification.
Cédric Weisse

Cédric Weissehead of retail bankingBil

«D’une personne à l’autre, le montant que l’on souhaite garder sur un compte, permettant à chacun de se sentir en sécurité, peut sensiblement varier», assure Cédric Weisse. «Pour certains, l’équivalent d’un mois de revenus suffit, tandis que d’autres souhaiteront disposer en permanence de six ou douze mois de salaire. À ce niveau, il faut être à l’écoute du client, comprendre ses besoins et contraintes, afin de trouver le bon équilibre.»

Les services de conseil en investissement sont aujourd’hui très réglementés afin de garantir un haut niveau de protection à l’épargnant/investisseur. Le conseiller, dès lors, n’est pas là pour vous vendre des produits à tout prix.

«Le premier objectif, pour un conseiller, sera de faire un état des lieux de la situation financière du client. En s’appuyant sur des méthodes éprouvées et des outils performants, il s’agit d’établir un profil de l’épargnant, qui tient compte de sa capacité d’épargne, de son appétence au risque et de ses projets», explique Cédric Weisse. «La dimension temporelle joue aussi un rôle majeur. S’inscrire très tôt dans une démarche d’épargne, en veillant à mettre de côté régulièrement, selon le mécanisme des intérêts composés, permet de profiter de gains conséquents.»

Faire fructifier l’épargne

S’il est important de se constituer un «bas de laine», il est donc conseillé de chercher à le faire fructifier. Il existe pour cela des formules offrant des rendements, certes modestes, mais sans risque.

«Les acteurs bancaires proposent diverses formules liées à l’épargne», commente Pascal Rapallino. «Si, au Luxembourg, il n’existe pas d’équivalent au Livret A français (qui permet de profiter d’un taux d’intérêt fixé par l’État, actuellement de 2,4%), les acteurs bancaires offrent des taux d’intérêt supérieurs à celui d’un compte épargne, notamment à travers des dépôts à terme. Ces produits, qui impliquent d’immobiliser une partie de son épargne sur des périodes préalablement déterminées, garantissent une sécurité quasi absolue.»

Certains produits, comme l’épargne-pension ou l’épargne logement, offrent aussi des leviers d’optimisation fiscale qu’il ne faut pas négliger.

De l’épargne à l’investissement

Toutefois, le champ des possibilités pour faire fructifier son patrimoine ne se limite pas aux produits d’épargne. La démarche d’investissement offre des perspectives de rendement plus attrayantes, bien qu’elle comporte évidemment certains risques.

«Avant d’investir, il faut pouvoir épargner», rappelle Cédric Weisse, qui recommande d’y aller étape par étape. «Une fois que l’on a veillé à optimiser fiscalement son épargne, plusieurs options peuvent être envisagées en fonction de la capacité d’investissement de chacun. Notre rôle sera de l’inviter à se positionner sur les marchés en lui proposant des produits adaptés.»

La démarche, si elle s’inscrit dans la suite logique des choses, implique de prendre en considération de nombreux autres éléments.

«Il est en effet essentiel que chacun dispose d’une bonne compréhension des produits dans lesquels il investit et, en fonction de cela, se tourne vers les personnes les plus à même de le conseiller. La règle d’or, dans toute démarche d’investissement, c’est la diversification», explique . «Plus son patrimoine s’étend, plus la palette de produits accessibles s’élargit. Il faut donc veiller à continuer à diversifier entre des placements sûrs, qui génèrent régulièrement des dividendes, et des investissements offrant des rendements plus importants dans une perspective à long terme, comme les actifs privés.»

Opter pour des produits adaptés

Selon la capacité d’investissement du client, son profil de risque et son horizon de placement, le conseiller pourra l’orienter vers les produits les plus adaptés. L’une des solutions pour faire ses premiers pas sur les marchés consiste à investir dans des fonds diversifiés, dont la gestion est assurée par la banque ou des gestionnaires d’actifs. Dans cette optique, une institution comme la Bil propose une gamme de produits répondant à la diversité des profils des investisseurs qu’elle accompagne.

Il est essentiel que chacun dispose d’une bonne compré­hension des produits dans lesquels il investit et, en fonction de cela, se tourne vers les personnes les plus à même de le conseiller.
Pascal Rapallino

Pascal RapallinoprésidentLuxembourg Association of Family Offices

«Chaque fonds d’investissement géré par la banque va investir sur les marchés dans diverses actions, obligations ou encore devises selon une stratégie préalablement établie. Certains mettront en œuvre des approches plus agressives, d’autres auront des profils plus défensifs», commente Cédric Weisse. «Certains produits se concentreront sur des actions européennes, tandis que d’autres auront une dimension plus globale. L’établissement du profil de l’investisseur, que tout conseiller en investissement est tenu de réaliser, permet d’orienter chacun vers les produits qui lui correspondent.»

L’avantage de ces produits réside dans le fait que l’investisseur n’a pas à se soucier de la gestion de son portefeuille. Le gérant du fonds effectue régulièrement des arbitrages pour rééquilibrer le portefeuille en ligne avec la stratégie définie.

Comprendre les produits

Investir sur les marchés comporte effectivement des risques. Le conseiller, cela dit, est là pour permettre à chacun de les comprendre. La notion d’horizon d’investissement est en l’occurrence déterminante et doit être considérée au même titre que le risque.

«Une correction des marchés, plus ou moins importante, est toujours possible. Cependant, les principaux indices boursiers ont toujours effacé les pertes pour revenir en territoire positif», explique Cédric Weisse. «Sur le long terme, le marché des actions offre des rendements attrayants. Le secret, c’est la diversification et la planification.»

Il faut aussi pouvoir garder la tête froide. L’émotion est mauvaise conseillère. Face à une correction, il est recommandé de faire le gros dos et d’attendre des jours meilleurs, ou de profiter du moment pour saisir des opportunités d’investissement.

L’importance du suivi

C’est dans ces moments qu’il faut aussi se tourner vers son conseiller.

«Le suivi de ses investissements a son importance», précise Cédric Weisse. «Il est intéressant de retourner régulièrement voir son partenaire pour faire le point et éventuellement réorienter la stratégie. Nos besoins, notre situation, nos projets évoluent au fil du temps. Il faut les adapter.»

Certains investisseurs, avec l’expérience, vont se montrer plus aguerris. Disposant de meilleures connaissances du fonctionnement des marchés, ils seront tentés de gagner en autonomie. En la matière, d’autres formules d’accompagnement et de conseil existent.

«Si le client peut justifier de connaissances suffisantes, il peut aussi investir directement dans les produits de son choix, assure le responsable de la Bil. Il peut également s’appuyer sur un mandat de gestion-conseil. Il opère ses choix en s’appuyant sur un échange régulier avec ses conseillers. Ces offres, cependant, relèvent de la banque privée, comme nos solutions de gestion discrétionnaire, qui répondent à une stratégie adaptée au client.»

Mobiliser les bonnes expertises

L’élargissement de son patrimoine peut permettre à l’investisseur d’accéder à d’autres produits, plus complexes et plus risqués.

«Selon ses besoins, il pourra se tourner vers des solutions plus adaptées, comme celles offertes par les acteurs de la banque privée ou par les family offices», ajoute Pascal Rapallino. «Là, il pourra s’appuyer sur des expertises en gestion et en planification patrimoniale, ou sur des conseillers spécialisés dans des produits spécifiques, à même de l’accompagner dans ses démarches d’investissement en private equity ou dans l’immobilier, par exemple. Ces approches, en effet, peuvent impliquer d’aller chercher des solutions de financement adaptées et d’envisager des structurations plus ou moins complexes.»

Investir n’est jamais une démarche anodine. Quels que soient le niveau de son patrimoine et sa maîtrise des produits d’investissement, il est toujours important d’être bien accompagné.

Cet article a été rédigé pour le supplément  de l’édition de  parue le 26 février. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via