Vous bouclez votre course en 2 heures, 43 minutes et 40 secondes et vous êtes le premier Luxembourgeois au classement général. C’était ce que vous attendiez comme résultat?
Bertil Muller. – «Au niveau du temps, c’était à peu près ce que je visais. Mon but n’était pas de faire un classement en particulier, mais seulement d’améliorer mon temps. D’ailleurs, à ce que l’on m’a dit, j’ai été 2 secondes plus lent cette année. Mais le parcours était plus difficile. Je reste très content de mon temps et de ma course. J’ai eu un moment difficile qui est passé relativement vite et j’ai réussi à pousser sur la fin. C’était vraiment bien. Sur l’ensemble, le parcours était super et l’ambiance incroyable. Je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà connu une ambiance pareille sur l’ING Marathon, et je peux dire que j’en ai fait beaucoup. C’était exceptionnel.
Justement, comment avez-vous trouvé ce nouveau parcours et les conditions de course?
«La température a été très bonne. Il y avait quand même beaucoup de vent. Pour le parcours, il était plus difficile, avec plus de virages et plus de dénivelés avec davantage de petites montées. Pour prendre un exemple, auparavant, les coureurs empruntaient l’avenue Porte Neuve pour monter sur le Pont Rouge. Cette année, on est passé par le parc puis une sorte de rampe en montée avec un virage serré pour arriver sur le Pont Rouge, puis il fallait faire le tour des Trois Glands et remonter. Ça demande quand même beaucoup d’énergie.
Je vais courir pendant ma pause de midi et je mange en travaillant. Le week-end, il faut une famille qui accepte quelques sorties longues.
Huitième en 2015, 2016 et 2018. Sixième cette année. Vous visez plus haut pour les prochaines éditions?
«C’est compliqué, car cela dépend du nombre d’athlètes professionnels sur le marathon. Si vous avez 15 professionnels sur la ligne de départ, la première place accessible sera la 16e place. Je regarde plutôt ma performance personnelle et ma course. Au Luxembourg, le parcours est toujours difficile, deux fois sur trois il fait 30 degrés. Ce n’est pas la course pour faire le meilleur des temps (le meilleur temps de Bertil Muller en marathon est 2 heures et 39 minutes, ndlr). Sur un marathon relativement plat, je peux me mettre un objectif de temps précis. C’est un peu une loterie quand même.
En tant qu’amateur avec une vie professionnelle et familiale sans doute bien remplie, comment se prépare-t-on à faire un marathon?
«En semaine, c’est relativement simple. Je vais courir pendant ma pause de midi et je mange en travaillant. Le week-end, il faut une famille qui accepte quelques sorties longues, surtout avant le marathon, avec six à huit sorties longues qui font entre 2h15 et 2h45. Cela représente effectivement un certain temps en famille qui est sacrifié pour ça. J’aime courir pas très loin de mon lieu de travail et là où j’habite. Mais c’est davantage une question d’organisation. J’aimerais évidemment pouvoir courir plus souvent dans le Mullerthal ou autour du lac d’Esch-sur-Sûre, d’autant plus que ma préférence se porte sur le trail.
Pour le moment, j’ai la tête vide, physiquement et mentalement.
Est-ce que vous connaissez Philippe Gillen, septième au classement général et deuxième Luxembourgeois, qui est à une seconde de vous et que vous avez dépassé à quelques mètres de l’arrivée?
«Maintenant, on se connaît. Quand je suis arrivé au kilomètre 37, c’est la première fois que je revoyais des gens qui couraient devant moi. Il y avait une athlète africaine et trois autres coureurs qui étaient à 500 mètres. Je les ai rattrapés et le dernier de ces coureurs est resté avec moi. On était au kilomètre 41, donc presque à la fin, et ce coureur a commencé à accélérer à 500 mètres de l’arrivée. Je suis parti en sprint avec lui pour avoir la meilleure position. En entrant dans Luxexpo (où se font les derniers mètres, ndlr), j’ai vu Philippe devant moi, alors que je ne l’avais pas vu de tout le parcours. J’ai tout donné et je suis passé devant lui à trois mètres de la ligne. Ce n’était pas très agréable pour lui. Mais j’étais juste en plein sprint avec l’autre coureur.
Une belle revanche par rapport à votre dernière participation en 2019…
«En 2019, je suis arrivé en ville et mon corps a dit stop, j’ai terminé en marchant. J’étais totalement en surentraînement et j’avais une double hernie. Ce n’était pas très intelligent de courir. Il m’a fallu ce temps pour revenir en forme. J’avais en tête d’être, à 40 ans, la version de moi la plus en forme. C’était mon objectif. L’année dernière, après une course de 10 kilomètres, j’étais vraiment en forme et j’ai décidé de m’inscrire pour le marathon, avec l’espoir de faire une bonne course en gardant cette forme.
Vous pensez déjà à l’ING Marathon 2023?
«Je n’y pense pas. Pour le moment, j’ai la tête vide, physiquement et mentalement. J’ai besoin d’un break.»