Mauvaise surprise pour un jeune habitant de la capitale: alors qu’il retirait une petite échelle de corde d’un coffre de rangement situé sur la terrasse de son habitation, une guêpe l’a piqué. Ses parents ont alors découvert qu’un nid d’une vingtaine de centimètres de diamètre s’était formé dans ce coffre et qu’en retirant son jeu, l’enfant en avait déchiré une partie.
Si cette histoire est l’alibi idéal pour ne plus devoir ranger ses jeux dans le coffre, elle est aussi le point de départ de l’intervention d’Eddy Boland, patron et fondateur de la société d’hygiène RHS. Ses six techniciens arpentent le Luxembourg pour ce type d’intervention – 30 à 40 par jour – et davantage cet été que le précédent.
«C’est la sélection naturelle, le printemps décide de la quantité de guêpes et avec une météo clémente cette année, de nombreuses guêpes sont sorties et peu sont mortes», explique l’entrepreneur. Il dégaine alors une poudreuse maison dans laquelle il insère une cartouche de CO2. En quelques secondes, un insecticide est diffusé sur le nid et les guêpes en sortent. Celles qui sont en balade et rentreront le soir venu dans leur quartier général auront la mauvaise surprise d’entrer en contact avec le produit et décèderont également. Deux jours plus tard, le nid peut être retiré et le coffre à jouets pourra retrouver son utilité première.
Cohabitation difficile
Coffres de rangement, bardages et terrasses en bois, interstices divers, mais aussi caissons de volets: les guêpes apprécient ce genre de localisation pour établir leur nid. Problème: ils sont souvent situés à proximité de lieux de vie, ce qui peut compliquer la cohabitation.
La tournée du technicien se poursuit à Strassen, où la propriétaire des lieux confirme cela. Difficile pour elle de s’installer sur sa terrasse pour y manger quelque chose tant les guêpes débarquent rapidement. Elle a bien fait l’acquisition d’un piège à guêpes, mais force est de constater que le dispositif supposé les attirer avec un liquide sucré n’est pas suffisant. Elle a repéré deux nids, tous les deux situés en hauteur, à l’intersection de murs pour l’un et sous les tuiles en ardoise de sa maison pour l’autre.
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L’échelle est ici indispensable pour l’intervention. Mais avec un nid caché sous la toiture, impossible de savoir s’il se trouve à 5cm de l’ouverture ou à 50cm. L’intervention requiert donc davantage de vaporisation, histoire de s’assurer que le quartier général sera neutralisé.
La notion de danger direct en ligne de mire
Au Luxembourg, seuls les nids de guêpes présentant un danger direct pour l’homme peuvent être détruits, souligne sur son site web. L’association environnementale invite les particuliers à ouvrir l’œil dès le printemps de manière à écarter le risque qu’une colonie ne se construise à proximité immédiate de leur lieu de vie. Ses conseils? Troubler la reine dès le début de la construction, surveiller les interstices, actionner les volets roulants quotidiennement et appliquer des huiles essentielles à titre préventif. Le clou de girofle, l’eucalyptus, l’arbre à thé, le cèdre, le citron, la noix ou un cocktail de celles-ci sont cités.
Quant aux pompiers, le rappelle que l’élimination des nids de guêpes ne figure pas dans leurs missions, sauf en cas de danger réel et imminent pour la population. «Lorsque le nid est dans un espace public, une cour de récréation ou une crèche», illustre Cédric Gantzer, chef du département de la Direction générale du CGDIS.
Protégée par l’interdiction d’atteinte aux espèces sauvages d’un côté, mais invitée indésirable lors des repas en terrasse, la guêpe butine entre deux camps, mais une chose est certaine: elle occupe l’été de la société RHS, puisque 80% de ses activités s’y concentrent. Le reste représente l’exécution du plan de lutte contre les nuisibles dans les restaurants et chez les producteurs alimentaires, une obligation légale qui, le reste de l’année, occupe majoritairement la PME basée à Wiltz.