Le 3 juin, Maxime Delmée annonçait avec fierté que sa start-up avait passé la deuxième étape pour intégrer le prestigieux accélérateur européen EIT RawMaterials. «Une opportunité incroyable de développer davantage notre technologie, d’élargir notre réseau et de provoquer des changements importants dans le secteur des matières premières. Un grand merci à l’équipe EIT RawMaterials, María Encina López Arias, Antonis Politis, Nicolas Menou et aux coachs Joachim Blazer et Hans Westerhof pour avoir cru en notre vision et soutenu notre mission», s’était félicité l’ancien doctorant luxembourgeois du Luxembourg Institute of Science and Technology (List), à l’origine de cette idée de développer des matériaux de nouvelle génération pour l’impression additive métallique, pour le secteur du spatial, mais aussi de l’aéronautique ou de l’automobile.
Moins de deux mois plus tard, le doctorant et ses administrateurs réunissaient de nouveaux actionnaires, portant ce «petit» tour de table à 450.000 euros. Plus que le montant, c’est leur identité qui est intéressante. Avec 2.007 des 3.155 nouvelles parts pour 400.000 euros, le fonds Luxembourg Space Sector Development – créé à 50-50 entre l’État et SES – devient l’actionnaire de référence, juste devant l’EIT et… l’ancien ministre de l’Économie et toujours passionné par le secteur spatial, , qui prend 7,2% pour 34.000 euros. «Étienne a été très important dans cette levée de fonds», confirme M. Delmée, depuis un salon professionnel à Francfort. «Mais la combinaison de tous les actionnaires conforte encore notre image, conforte parce que nous avons depuis le début un brevet sur notre technologie.»
Si l’impression additive métallique n’en est qu’à ses débuts – Luxembourg compte aussi Saturne Technology – avec un chiffre d’affaires européen à 10-12 milliards d’euros, son potentiel est énorme dans des secteurs clés. «Et la production de poudre dont l’industrie a besoin tourne autour de 100 tonnes aujourd’hui. Surtout, son taux de croissance est supérieur à 30%», précise le CEO d’AM 4 AM. L’infrastructure luxembourgeoise permet de produire 40 tonnes de l’aluminium le plus résistant du marché depuis 2023, mais le développement de l’entreprise – trois personnes – reste pour l’instant relativement modeste.
«Ce n’est que le début», dit le fondateur de cette entreprise lauréate du 12e Fit4Start, qui a aussi bénéficié de 800.000 euros sans equity de l’État luxembourgeois dans le cadre du statut de jeune entreprise innovante. «Mais nous arrivons au bon moment. Et nous devrions passer à sept personnes avant la fin de 2025, surtout pour nous développer d’un point de vue commercial et marketing.»