Conçue pour réunir les preuves d’identités digitales des propriétaires d’assets digitaux, OnchainID pourrait avoir un intérêt bien supérieur en termes de récupération, par tout utilisateur de services digitaux, des données qu’il cède habituellement aux géants. (Photo: Shutterstock)

Conçue pour réunir les preuves d’identités digitales des propriétaires d’assets digitaux, OnchainID pourrait avoir un intérêt bien supérieur en termes de récupération, par tout utilisateur de services digitaux, des données qu’il cède habituellement aux géants. (Photo: Shutterstock)

Et si, pour accéder à un service, les utilisateurs passaient par OnchainID au lieu des modules de Facebook, Google, Twitter et autre Linkedin? C’est le pari de Luc Falempin, le CEO de Tokeny, qui fixe un premier cap: garantir la propriété des assets digitaux sur la blockchain.

Il ne s’enflamme pas. Luc Falempin avance pas à pas avec son équipe, préférant des développements concrets aux grandes déclarations exaltées. Alors que Tokeny a finalisé le «white paper» d’OnchainID, la documentation technique, et prépare à la fois une webapp et l’émission de jetons de gouvernance du projet et de cryptocurrency pour le premier semestre 2022, ce nouveau projet commence à vivre sa vie, à côté de la plateforme de tokenisation Tokeny, après quatre ans de développement.

«Nous utilisons déjà OnchainID, ce jeu de smart contracts qui permet d’identifier des individus, des entreprises ou des titres sur la blockchain», explique-t-il. «Cela permet de démontrer que vous êtes bien ‘autorisés’ à détenir des security tokens ou à participer à un protocole de finance décentralisée. Aujourd’hui, 28 milliards de dollars d’actifs numériques sont déjà détenus et gérés par les propriétaires d’OnchainID. Mais, avec le temps, nous nous sommes aperçus qu’il pouvait y avoir d’autres utilisations, notamment autour de la gestion individuelle de son identité digitale. Alors que la finance décentralisée reste largement un joyeux Far West, où les colons qui débarquent risquent de se retrouver dépouillés par les premiers chercheurs d’or, la solution luxembourgeoise, développée en partie avec InTech, la filiale technologique de Post, entend apporter une couche de protection juridique et de garanties en cas de perte de clés privées, d’escroqueries, de violation de données privées ou d’autres problèmes.

Aujourd’hui, pour se créer un compte auprès de fournisseurs de solutions digitales, il faut utiliser un mail chez Google ou alors un module de login de Facebook ou autres. Avec OnchainID, à terme, chacun pourrait connecter son ou ses portefeuilles digitaux et y réunir les preuves de son identité ou de ses assets.

«Nous parions qu’à terme, les wallets ne seront plus anonymes, mais reliés à une identité. Le système OnchainID permet de réunir les preuves de votre identité, comme dans le cadre d’une transaction réalisée avec un opérateur, et de partager ces preuves avec un acteur avec lequel vous voulez réaliser une opération.

Luc FalempinCEO Tokeny et OnchainID

À l’heure où se démocratisent l’achat, la conservation et la vente de cryptomonnaies ou de NFT, par exemple, de plus en plus de sociétés effectuent ce «KYC» bien connu du secteur bancaire et financier classique en bonne et due forme pour rassurer les institutions financières classiques. «Nous parions qu’à terme, les wallets ne seront plus anonymes, mais reliés à une identité. Le système OnchainID permet de réunir les preuves de votre identité, comme dans le cadre d’une transaction réalisée avec un opérateur, et de partager ces preuves avec un acteur avec lequel vous voulez réaliser une opération. Ce n’est pas une solution de KYC, mais plutôt un agrégateur de preuves d’identité actionnables sur la blockchain», explique M. Falempin. 

L’utilisateur garde le contrôle

«Imaginez que bientôt, vous vouliez participer à une fête dans le Metavers. Avec notre solution, vous pourriez prouver que vous avez plus de 18 ans sans avoir à présenter votre pièce d’identité ni divulguer votre date de naissance», se projette-t-il.

Car au-delà d’établir la propriété d’assets digitaux sur la blockchain, ce qui en soi serait déjà une belle performance, OnchainID pose les bases d’une solution à un problème sur lequel les experts de toute la planète travaillent: l’individualisation de la gestion de l’identité. L’idée est que le propriétaire d’une identité gère sa propre donnée et en donne un accès total ou partiel aux services qu’il souhaite utiliser. Ces accès peuvent être révoqués facilement. Cela lui donne le contrôle sur ses données, à la différence d’aujourd’hui où nous devons partager nos informations sur chaque plateforme et n’en maîtrisons plus leur traitement a posteriori.

Au début de l’année prochaine, la société émettra des jetons de gouvernance de la solution pour que des investisseurs stratégiques amènent de la valeur ajoutée. Mais le «white paper» imagine déjà en 2023 qu’OnchainID soit compatible avec la norme européenne eIDAS – un proof of concept a déjà été réalisé.

Pas de panique, tempère toutefois le jeune entrepreneur qui a déjà emmené Tokeny à un remarquable niveau. «Nous avançons pas après pas.»