Estelle et Deborah Sidoni ont fondé la Sàrl JFK en 2012. Les deux Françaises sont propriétaires du restaurant  La Maison Lefèvre, qui emploie 15 employés.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer et de fonder votre entreprise?

«Ça n’a jamais été vraiment un choix, on est tombées dedans quand on était petites! Notre père a toujours eu la fibre entrepreneuriale. Nous avons suivi cette dynamique, mais dans un secteur d’activité différent. Notre père était dans le commerce de détail, il tenait des magasins multi-marques (les ancêtres des concept stores d’aujourd’hui). Estelle, l’aînée, avait fait un bout de chemin dans ce secteur. Le vent a tourné pour cette activité et le clan familial n’a pas tardé à réagir en investissant la bâtisse dont était déjà propriétaire la famille à Esch. Un nouveau défi tout trouvé auquel ils s’attelèrent, épaulés de la sœur cadette qui rejoint l’entreprise en 2015.

Quelles sont les qualités nécessaires pour fonder une entreprise?

«Il faut être capable de prendre des décisions. Ne pas réagir à chaud. Privilégier le dialogue quand c’est possible. Savoir prendre des risques et travailler beaucoup pour pallier les erreurs. Les erreurs sont, selon nous, quelque chose de positif, elles nous apprennent beaucoup, elles sont sources d’évolution. Surtout pour des profils comme les nôtres, où nous sommes des reconverties et que nous apprenons sur le tas, dans le ‘faire’.

Est-ce que le fait d’être une femme a impacté ou impacte encore votre expérience en tant que fondatrices?

«Il faut prendre en considération un autre facteur que celui de notre ‘genre’. Le secteur de notre activité. La restauration est plus un univers masculin que féminin. L’impact est double nous concernant: nous sommes des femmes et nous n’avons pas de formation hôtelière. On a dû faire nos preuves plus que les autres. Travailler plus. Puiser de la force. Et sur ce point, nous sommes chanceuses! Notre relation de sœurs en est une source sûre et inépuisable.

Pouvez-vous citer un événement ou une date marquante pour votre entreprise?

«L’entrée dans le guide Gault&Millau en 2014 et la récompense en tant qu’hôtesse de l’année par ce même guide en 2019.

Quelle est votre devise ou quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

«Privilégier l’esprit d’équipe en valorisant le potentiel de chacun, car nous ne connaissons personne qui est capable de tenir un restaurant seul.

Qu’avez-vous découvert sur le monde du business, ou de manière générale, en devenant fondatrices?

«Nous n’avons pas vraiment l’impression d’appartenir à ce monde du business. On fait notre chemin en s’efforçant de faire perdurer l’entreprise familiale en alliant finance et éthique. Ce que nous avons découvert sur notre business en tout cas, c’est que rien n’est jamais acquis (humilité), qu’on apprend tous les jours et qu’il faut toujours être attentif et curieux de ce qui se fait ailleurs.

Avez-vous une autre activité en parallèle de votre entreprise? 

«Nous sommes toutes les deux mamans, notre temps libre est donc beaucoup accordé à nos familles! 

Quels sont vos projets et vos ambitions pour l’avenir?

«Continuer comme ça encore 10 ans!»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam , paru le 28 février 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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