En 2020 encore, l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement a vu ses actifs croître et ses acteurs se développer. Une tendance appelée à continuer ces prochains mois. (Photo: Shutterstock)

En 2020 encore, l’industrie luxembourgeoise des fonds d’investissement a vu ses actifs croître et ses acteurs se développer. Une tendance appelée à continuer ces prochains mois. (Photo: Shutterstock)

Monterey Insight, société indépendante de recherche sur les fonds, publie la 27e édition de son Monterey Insight Luxembourg Fund Report, rapport qui se penche sur les parts de marché de tous les prestataires de services dans l’industrie des fonds au Luxembourg.

2020 aura été une bonne année pour l’industrie des fonds luxembourgeoise malgré la pandémie. Ainsi, le total des actifs nets a progressé de 5,1% sur l’année, passant de 4.777,3 milliards d’euros fin 2019 à 5.022,5 milliards fin 2020. En dollars, la progression est encore plus impressionnante et atteint 14,8% avec des actifs passés de 5.351,9 milliards de dollars à 6.145,3 milliards. Une progression qui ne s’est pas affaiblie malgré le variant Delta, puisque les actifs nets de l’industrie atteignaient à la fin du premier semestre, selon la CSSF, 5.487 milliards d’euros.

«Parmi les fonds réglementés, la plus forte croissance des actifs au cours de l’année est allée aux OPCVM avec +15,7%, suivis par les FIS avec +11,7%», détaille l’étude. «Le nombre global de compartiments réglementés a atteint 14.651, soit une baisse négligeable de 2,3% par rapport aux 14.991 de l’année précédente. Cette légère baisse a très probablement profité aux véhicules non réglementés tels que les RAIF, qui ont vu leur nombre augmenter de 46,0% avec 1.530 fonds et compartiments actifs par rapport à 1.048 l’année dernière.»

L’attrait des structures non réglementées s’est confirmé en 2020. Les RAIF ont vu leurs actifs croître de 58% pour atteindre 193,1 milliards de dollars tandis que les structures «limited partnership» ont vu leurs actifs progresser de 73%, passant de 167,8 milliards de dollars à 291 milliards. Progression également des «limited partnerships» en nombre de structures, passées sur un an de 1.303 compartiments à 1.740.

Sans surprise, pour les fonds réglementés, les produits actions restent les plus populaires avec 2.008,2 milliards de dollars, dépassant les fonds d’obligations, qui coulent pour 1.703,6 milliards de dollars d’actifs. Cela représente des augmentations respectives de 22% et 15%. L’étude relève également la progression «considérable» des fonds ESG: sur un an, la hausse des actifs atteint 117% pour 350,3 milliards de dollars répartis au sein de plus de 884 fonds et compartiments.

Who’s Who chiffré

L’étude se penche également sur les parts de marché des principaux prestataires de l’industrie.

Au palmarès du plus grand promoteur/initiateur de régimes domiciliés au Luxembourg, c’est J.P. Morgan qui arrive en tête avec 435,5 milliards de dollars d’actifs. Suivent Amundi (246,5 milliards de dollars) et DWS International (226,7 milliards de dollars).

Sur le segment AIFM, J.P. Morgan Asset Management (Europe) arrive en tête avec un total d’actifs nets de 435,1 milliards de dollars, suivi de DWS Investment (225,2 milliards de dollars) et, «surprise de l’année», UBS (224,2 milliards de dollars).

Du côté des professionnels de l’administration de fonds, State Street arrive en tête avec un total d’actifs nets de 1.210,2 milliards de dollars US), suivi par J.P. Morgan Bank (938,5 milliards de dollars) et BNY Mellon (419,3 milliards).

Pour ce qui est des conservateurs/dépositaires, State Street pointe à la première place avec 1.214 milliards de dollars d’actifs en conservation, suivi de J.P. Morgan Bank (1.175,4 milliards de dollars) et Brown Brothers Harriman (BBH) avec 484,6 milliards de dollars.

En ce qui concerne le classement des agents de transfert, IFDS/State Street garde la tête en dépassant la barre des mille milliards de dollars d’actifs à 1.195,3 milliards de dollars, suivi par RBC Investor Services Bank (766,4 milliards de dollars) et Caceis (466,7 milliards de dollars).

«Cette année encore, State Street maintient sa position de leader dans les trois classements d’administration de fonds, de conservation et, avec IFDS, d’agent de transfert», analyse Monterey Insight.

Constance également du côté des cabinets d’audit, où PwC conserve sa place de leader avec un total de 5.949 compartiments, devant KPMG (2.927 compartiments), EY (2.757 compartiments) et Deloitte (2.517 compartiments).  

Chez les conseillers juridiques enfin, Arendt & Medernach devance Elvinger Hoss Prussen en nombre de compartiments (4.412 contre 3.567), mais c’est Elvinger Hoss Prussen qui devance Arendt & Medernach en termes d’actifs nets avec 1.971,5 milliards de dollars contre 1.883,4 milliards de dollars.

L’industrie des fonds luxembourgeois a prouvé sa résilience et a démontré une fois de plus une croissance notable.
Karine Pacary

Karine Pacarydirectrice généraleMonterey Insight

Karine Pacary, directrice générale de Monterey Insight, commente: «Dans le climat actuel, et avec la situation sans précédent de Covid-19, l’industrie des fonds luxembourgeois a prouvé sa résilience et a démontré une fois de plus une croissance notable. Cette dernière édition démontre l’appétit toujours croissant pour les produits alternatifs dans toutes les catégories, comme l’illustre la croissance soutenue des classes d’actifs telles que le private equity/venture capital, la dette privée, l’immobilier, les hedge funds et l’infrastructure. Les Raif, ainsi que les ‘limited partnerships’ non réglementés, sont de nouveau sous les feux de la rampe, leur nombre de fonds et d’actifs continuant d’augmenter – près de 60% de plus que l’année dernière. Leur contribution à la croissance globale des actifs est de plus en plus importante et leur adoption contribue à remodeler le futur paysage des fonds au Luxembourg. Il n’est pas surprenant que les véhicules ESG gagnent en popularité, en particulier grâce aux divers développements du régulateur qui contribuent à fournir une meilleure transparence pour ces fonds. La demande croissante d’un élément d’investissement ESG dans les fonds garantit qu’il deviendra rapidement un élément incontournable et un attribut d’avenir dans la composition des produits d’investissement.»

L’étude se base sur des données arrêtées au 31 décembre et concerne les fonds réglementés (SIF, Ucits/UCI et sicar).