«Les résultats sont bons mais on peut toujours faire mieux, et il y a des points que nous pouvons améliorer.» Telle est la conclusion de la ministre de la Santé (LSAP) suite à la présentation du rapport «Luxembourg: Country Health Profile», ce jeudi 6 janvier, en présence d’, représentante de la Commission européenne au Luxembourg, et du docteur Juliane Winkelmann, auteur principale du rapport au sein de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé.
Ce rapport est réalisé sous l’égide de la Commission européenne par des experts de l’OCDE et de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé dans le cadre du cycle sur l’état de santé dans l’UE.
«Au niveau de la prévention notamment, il faudrait faire un travail plus poussé afin d’éviter que certains comportements des citoyens n’entraînent des maladies», poursuit Paulette Lenert. La ministre se réfère en effet au fait que plus d’un tiers des décès sont attribuables aux facteurs de risque liés au comportement. «Le tabagisme et la consommation d’alcool ont certes diminué sur les vingt dernières années, mais la consommation excessive d’alcool chez les adultes est la troisième plus élevée de l’UE», note Juliane Winkelmann.
Trois médecins pour 1.000 habitants
L’espérance de vie est toutefois parmi les plus élevées de l’UE, avec 81,8 ans en 2020. «Elle a augmenté de deux ans jusqu’en 2019, mais a ensuite baissé de 11 mois en raison du Covid-19», ajoute le docteur Winkelmann, qui précise que «tous les autres pays de l’UE connaissent également cette conséquence». Concernant la gestion de la pandémie, le rapport souligne que le Luxembourg «était relativement bien préparé en termes de capacité de gestion des urgences de santé publique». Surtout, le pays «a atteint très tôt le meilleur taux de dépistage de toute l’Union européenne» avec sa stratégie de large scale testing.
Un point plus négatif soulevé par le rapport concerne le manque de médecins dans le pays. «On en compte trois pour 1.000 habitants, contre 3,9 pour la moyenne européenne. Ils sont également âgés, puisque 60% des spécialistes avaient plus de 50 ans en 2017», poursuit le docteur Winkelmann. «Le nombre d’infirmières par habitant est, lui, par contre, l’un des plus élevés avec 12 pour 1.000 habitants, contre 8,4 pour la moyenne en Europe.» Et la ministre de confirmer également la dépendance du pays envers ses pays voisins pour fournir ce contingent de personnel hospitalier.
«Peu de besoins non satisfaits en soins médicaux»
Parmi les points forts: le système de santé luxembourgeois, avec un financement public de santé qui s’élève à 85%, contre 79,7% dans le reste de l’Union européenne. Et la part des dépenses de santé prises en charge par les assurés est la deuxième plus faible après la France (9,6% comparé à 15,4% dans l’UE). Conséquence: deux tiers de la population en 2020 ont pris une complémentaire santé.
L’accessibilité aux soins est aussi soulignée, avec «peu de besoins non satisfaits en soins médicaux et dentaires grâce à un panier de soins très étendu. La participation de l’État au financement des services de santé est supérieure à l’UE, mais 19% des personnes ont déclaré avoir renoncé à des soins médicaux pendant les douze premiers mois du Covid-19 (21% en UE)», précise le rapport.
Pour améliorer l’accès aux soins, le rapport préconise une «réorganisation des formations médicales (bachelor en médecine, nouveaux cursus infirmiers) visant à attirer plus de professionnels. En parallèle, le nouveau programme de formation doit viser à permettre le transfert de compétences et une collaboration plus étroite entre professionnels de la santé.»
Le rapport souligne aussi le projet de loi portant création d’une Agence nationale des médicaments et produits de santé, qui vise à «renforcer la gestion de la qualité et de la sécurité et à faciliter l’accès aux médicaments et aux produits de santé».