(CSV), le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, le reconnaît aisément: le tourisme n’a jamais représenté un chiffre important dans l’activité économique locale eschoise. «Mais il s’agit d’un petit chiffre qui grandit depuis 2017 et l’idée de se lancer dans le pari ‘Esch 2022, capitale européenne de la culture’. Esch2022, c’est évidemment un tremplin pour la culture. Mais cela l’est aussi pour le tourisme et l’économie», explique-t-il.
Parce qu’à Esch, contrairement à beaucoup d’autres communes luxembourgeoises, le tourisme n’est pas rural, mais bien urbain. Logique quand on sait que les 14km2 de superficie communale abritent plus de 36.000 habitants. Ce qui en fait la commune du pays avec la plus grande densité de population (2.521 habitants par km2, selon le Statec), devant la capitale (2.497).
«Esch2022 a permis de mettre notre ville dans la tête de certaines personnes qui ne nous connaissaient pas jusque-là. C’est un phénomène que l’on retrouve pour chaque ‘capitale européenne de la culture’. On était au courant et nous souhaitions donc justement en profiter. Parce que ceux qui se sont déplacés et se déplaceront encore en 2022 dans notre région pour un motif culturel reviendront certainement dans le futur.»
La Konschthal et une association pour gérer l’héritage
En prononçant ces mots, Georges Mischo avait forcément plusieurs exemples en tête. Les Francofolies d’Esch qui ont connu leur vrai départ en juin dernier, évidemment. Mais aussi l’attrait que peut avoir désormais la présence dans le sud-est de la ville de . «Un lieu que nous avons acheté (il s’agit de l’ancien Espace Lavandier, ndlr) en vue d’Esch2022 et rénové. Or, cette Konschthal commence à s’afficher sur les radars des amateurs d’art contemporain. On vient désormais parfois de loin pour découvrir les artistes internationaux qui y prennent place. À l’image du Danois Jeppe Hein qui y expose encore quelques jours, jusqu’à début septembre.»
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Une Konschthal qui survivra à cette année 2022 et deviendra donc un héritage d’Esch2022. Ce ne sera pas le seul. Les 36 millions dépensés ces deux ou trois années par la commune eschoise ayant permis d’enrichir le patrimoine de la ville. À l’image aussi, par exemple, de la Bridderhaus, cet ancien hôpital devenu nouvelle résidence d’artistes, ou de l’ex Ciné Ariston – et son immeuble classé comme patrimoine culturel national –, dédié désormais aux arts de la scène et aux spectacles vivants pour les plus jeunes.
«Un héritage qui sera géré par une association, baptisée ‘frEsch’», se réjouissait un bourgmestre dont le sourire s’agrandissait encore au moment d’annoncer que «toutes les chambres d’hôtel» de la deuxième ville du pays «étaient occupées» à la mi-juillet. Grâce, notamment, à Esch2022.
Un souci de capacité hôtelière
Par contre, comme pas mal de ses collègues bourgmestres, Georges Mischo est dans l’obligation de constater un souci au niveau de la capacité d’accueil hôtelière dans sa ville.
«C’était une des critiques que la Commission européenne nous avait notifiées lors de notre candidature… Ce que je souhaiterais, c’est voir deux ou trois établissements supplémentaires s’installer chez nous. Je suis certain que cela nous permettrait d’accueillir encore davantage de touristes. Nous ne sommes pas la capitale, nous n’avons pas besoin de ‘palaces’. Je pense plutôt à des hôtels trois ou quatre étoiles.» Des contacts ont, apparemment, été pris. Reste à voir si cela se matérialisera…
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