25 millions d’euros du kilomètre, c’est le coût de la liaison cyclable directe entre Esch-sur-Alzette et Belval qui devrait être inaugurée le vendredi 23 décembre, à l’avant-veille de Noël. Un cadeau pour les cyclistes qui vaut son pesant d’or, ou plutôt de métal et de béton puisque sur les 47,5 millions d’euros dédiés au projet, 32,3 millions sont consacrés à une passerelle longue de 1,2 km.
Ce «VëloDukt» constitue la plus longue passerelle cycliste d’Europe, selon le ministère de la Mobilité et des Travaux publics aux commandes du projet. Il constitue une étape dans la construction d’une entre la capitale et la cité universitaire de Belval.
Un tunnel avant la passerelle
Dans le détail, l’édifice destiné aux piétons et aux cyclistes débute rue Henry Bessemer, traverse le boulevard Prince Henri et longe les garages situés rue An der Schmelz pour ensuite passer sous le chemin de fer d’ArcelorMittal grâce à un tunnel. Ce tronçon de 530 mètres est budgétisé à 4,85 millions d’euros.
Ce tronçon démarre à hauteur de la rue Henry Bessemer à Esch/Alzette et se connecte à la passerelle orange qui mène les cyclistes et les piétons jusqu’à la fin de l’avenue du Rock’n Roll, à Esch/Belval. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)
Vient ensuite la passerelle qui longe le site d’ArcelorMittal. Un écran visuel de 320 mètres de long et 7,5 mètres de hauteur est en outre prévu pour «empêcher une vue directe sur les installations stratégiques de l’usine sidérurgique à partir de la passerelle», indique le texte de loi. Son coût s’élève à 1,8 million d’euros, en plus des 32,28 millions d’euros de l’ouvrage d’art.
À sa fin, les usagers peuvent utiliser soit un ascenseur, soit des escaliers jusqu’à la fin de l’avenue du Rock’n Roll, ou encore des rampes sur une plateforme intermédiaire.
Budget relevé
Les travaux prévoient aussi la déviation de conduites de gaz, d’oxygène et d’azote pour 870.000 euros ainsi que des aménagements paysagers sur 1,2 ha pour des espaces de verdures et des aires de repos.
Ce projet est financé sur les crédits du Fonds des routes. Initialement prévue à 34,5 millions d’euros en 2020, l’enveloppe a été relevée à 47,5 millions d’euros dans le projet de loi déposé début octobre par (déi Gréng), ministre de la Mobilité et des Travaux publics.
On peut y lire que la hausse budgétaire est liée à celle des coûts de construction, mais aussi de travaux supplémentaires, dont des fondations liées aux «contraintes géologiques et géotechniques spécifiques au site, non prévisibles en amont».
«La passerelle cycliste se situe dans une zone de construction relativement complexe tenant compte des exigences au niveau technique et géologique», ajoute le cabinet du ministre de la Mobilité. Il souligne que cette construction est située 7,5 mètres au-dessus du sol et nécessite donc des exigences de sécurité particulières, sans compter le fait qu’elle est encadrée par un site sidérurgique et des voies de chemin de fer.
Un chantier inachevé
L’inauguration prévue initialement ce 6 décembre a été reportée au 23 décembre. Elle devrait réunir le vice-Premier ministre François Bausch (déi Gréng), la ministre de l’Environnement (déi Gréng) et la bourgmestre de Sanem (LSAP).
Toutefois, la fin complète du chantier se profile pour 2025 selon le projet de loi. Le ministère de la Mobilité précise qu’il restera des travaux à réaliser après l’inauguration, comme les rampes adaptées aux personnes à mobilité réduite, l’ascenseur et les escaliers attendus du côté de Belval. Le tronçon s’insère dans le tracé de la PC8 qui relie Tétange à Belvaux.
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Le Luxembourg ambitionne d’atteindre 950 km de pistes cyclables une fois son réseau complètement étendu. Il pointe actuellement à 600 km de voiries dédiées à la mobilité douce. En juin dernier, le premier coup de pelle du tronçon Clervaux-Troisvierges (6 km) sur la PC21 a été donné. 7 millions d’euros sont prévus pour ces 6 km de voirie. L’an dernier, l’axe Wiltz-Kautenbach (4,9 km) de la PC20 a été inauguré pour 1,3 million d’euros ainsi que la liaison Mersch-Schoenfels (3,1 km) sur la PC14 pour 2,16 millions d’euros.