La galeriste Erna Hecey (à gauche) et la cheffe cuisinière Anne Knepper ont toutes deux fondé leur entreprise, chacune dans leur domaine. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La galeriste Erna Hecey (à gauche) et la cheffe cuisinière Anne Knepper ont toutes deux fondé leur entreprise, chacune dans leur domaine. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Erna Hecey est galeriste, pionnière de l’art contemporain au Luxembourg. Anne Knepper est la cheffe cuisinière du restaurant Public House. Toutes deux fondatrices de leur entreprise, elles discutent de leur expérience de l’entrepreneuriat en tant que femmes.

Pouvez-vous revenir sur vos débuts, la manière dont vous en êtes arrivées à fonder votre entreprise?

Anne Knepper (A. K.). – «J’ai fait un bachelor en économie, mais au cours de mes études, je me suis rendu compte que ce n’était pas ce que je voulais faire. Je cuisinais de plus en plus à la maison et j’ai découvert la passion de travailler avec mes mains. J’ai travaillé comme étudiante dans un restaurant et c’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic: je voulais travailler en cuisine. J’ai eu la chance de pouvoir rentrer dans des cuisines sans être diplômée et j’ai appris en faisant. Cela a confirmé ma décision de choisir cette voie et je n’ai jamais eu aucun regret. C’est aussi ce pour quoi je suis douée, travailler avec mes mains m’est venu beaucoup plus naturellement qu’étudier à l’université.

Erna Hecey (E. H.). – «D’une certaine manière, j’ai le même parcours qu’Anne. J’ai également suivi des études d’économie que j’ai interrompues pour me diriger vers les langues et l’histoire de l’art. J’ai toujours été très attirée par toutes les dimensions de la culture, surtout les arts visuels. À l’époque, il y avait peu de choses à Luxembourg, seulement quelques galeries privées, dont celle de Jean Aulner, avec qui je me suis mariée. J’ai travaillé avec lui dans sa galerie pendant plusieurs années. Mais nous ne partagions pas les mêmes goûts artistiques, ce qui m’a poussée à ouvrir ma propre galerie au début des années 1990. C’est comme cela que j’ai pu montrer à Luxembourg des artistes conceptuels, des figures aussi importantes que Nan Goldin, Andres Serrano ou Niele Toroni… Les débuts n’ont pas été faciles, car l’audience au Luxembourg n’était pas mûre pour ce type d’art.

Vous avez toutes les deux commencé jeunes. Comment avez-vous appris à créer puis gérer votre entreprise?

E. H. –«J’ai travaillé et appris avec Jean Aulner, et j’ai eu d’autres mentors dans plusieurs galeries aujourd’hui bien établies, la plupart à l’international. Pour fonder son entreprise, il faut la volonté d’accomplir quelque chose, une vision. Ensuite, il faut réfléchir à comment la réaliser, ce qui demande de la discipline et du travail. Il y a évidemment beaucoup d’obstacles sur ce chemin et il faut s’entourer de personnes très compétentes.

A. K. – «À l’université, j’ai appris la théorie. La pratique est totalement différente. Je suis d’accord avec Erna pour dire qu’il faut avoir une vision, mais en gardant une certaine naïveté. Si j’avais su tous les obstacles et les challenges qui m’attendaient, je ne sais pas si je l’aurais fait! J’ai participé à l’ouverture d’un restaurant quand je travaillais à Copenhague, ce qui m’a beaucoup aidée. En stage, j’ai appris que j’avais la capacité physique de travailler pendant 15h, voire 18h par jour pendant quelques mois. Ce n’est pas durable sur le long terme, mais si c’est nécessaire, je sais que j’en suis capable. C’est ce qu’il se passe en ce moment, mais “after the rain comes the sun”. Je le fais pour moi et c’est gratifiant. En ce moment, il y a un obstacle qui est le personnel. Beaucoup moins de personnes ont envie de travailler dans la restauration depuis le Covid. Ce n’est pas facile de trouver des gens motivés et passionnés. J’ai heureusement une bonne équipe autour de moi, mais il faut avoir les épaules solides.

Je me retrouve face à des hommes plus âgés que moi qui doivent accepter que j’aurai le dernier mot.
Anne Knepper

Anne Knepper

Il faut croire en soi pour prendre cette position de meneur d’équipe?

A. K. – «Surtout dans le monde de la gastronomie, qui est toujours majoritairement masculin. Je me retrouve face à des hommes plus âgés que moi qui doivent accepter que c’est moi qui aurais le dernier mot. J’ai toujours eu ça en moi, mais je ne suis pas un leader strict. J’essaie de faire en sorte que tout le monde soit content, je suis un peu la maman [rires].

E. H. – «Je suis intraitable sur la programmation, car c’est le cœur même de la galerie et ce qui permet de toucher l’audience. Je n’ai jamais fait de concessions là-dessus. En ce qui concerne l’équipe, chacun a son rôle à accomplir, c’est donc beaucoup de coordination et de décisions à prendre. J’ai toujours essayé de trouver un consensus avec mes collaborateurs, pour que l’on prenne les décisions ensemble. Mais j’ai toujours eu besoin d’un collaborateur principal, qui est comme un miroir me permettant de vérifier si je ne me suis pas laissé emporter par mon élan et ma passion.

Comment réagissez-vous face à la concurrence?

E. H. –«Lorsque Stéphane Ackermann, qui était mon premier assistant, a choisi d’ouvrir sa propre galerie, cela a été difficile, car c’était à un moment où la scène était fragile et le marché au Luxembourg encore petit. Il est devenu un véritable concurrent, mais je ne lui reproche pas de s’être servi de ma galerie comme un tremplin, il était jeune et avait envie de faire des choses. C’est pour cela que c’est très important d’avoir un excellent réseau, des artistes de très bon niveau et des relations fidèles avec les collectionneurs. C’est la base de notre travail de galeriste.

A. K. – «C’est important d’avoir de la concurrence, c’est une source de motivation. J’ai des amis qui travaillent à l’étranger et qui pensent revenir au Luxembourg. Je le vois comme une opportunité de devenir meilleure. En tant que jeune, on peut faire évoluer la scène en amenant de nouveaux projets. C’est ce que nous essayons de faire avec mes deux associés de Bonne Nouvelle.

Au cours de votre carrière, avez-vous eu l’opportunité de recevoir de l’aide d’organismes institutionnels ou d’associations professionnelles pour le développement de votre entreprise?

E. H. –«Je n’ai jamais reçu de soutien institutionnel particulier, mais les différents directeurs du Mudam ont toujours été attentifs à ma galerie et ses artistes. Ils appréciaient ma ligne artistique et il y avait un vrai dialogue, voire parfois un débat, notamment avec Marie-Claude Beaud. Je me souviens quand même avoir fait une fois une demande d’aide au ministère de la Culture pour participer à Art Basel, et j’avais reçu une somme tout à fait dérisoire par rapport aux frais que cette participation représentait. J’ai aussi été nommée Chevalier de l’Ordre du Mérite en 2020, une distinction dont je suis fière, car c’est la reconnaissance du travail de toute une vie. Mais c’est dans les moments difficiles que j’aurais davantage apprécié une aide, y compris financière. Comme après le Covid, quand mon entreprise est devenue fragile et que j’ai connu des moments très difficiles.

A. K. –«Je n’ai pas non plus reçu de soutien particulier de la part des institutions, mais nous avons eu la chance unique de nous installer au Casino Luxembourg, un lieu exceptionnel. Au début, le bail était celui d’un pop-up de neuf mois. Désormais, nous avons un contrat pour trois ans. Le grand avantage de ce lieu est qu’il était déjà équipé, avec le mobilier de salle et les installations en cuisine. Nous n’avons pas eu à faire de gros investissements, ce qui nous a permis de nous lancer avec peu d’argent et de commencer petit.

Vous avez toutes les deux choisi de partir du Luxembourg pour votre vie professionnelle, puis d’y revenir. Pourquoi?

E. H. – «Quand j’ai commencé, une femme avait beaucoup de difficultés à faire accepter et reconnaître son savoir-faire et ses compétences au Luxembourg. On était “la femme de”, notre travail n’était pas pris au sérieux. Ce n’est que depuis quelques années que j’ai le sentiment d’être reconnue professionnellement au Luxembourg. À l’international, cela a été beaucoup plus rapide, quasi immédiat. À peine neuf mois après l’ouverture de ma galerie, j’étais déjà invitée à la Fiac. À partir de là, toutes les portes se sont ouvertes. En 2011, j’ai décidé d’ouvrir ma galerie à Bruxelles, avec un projet très ambitieux, un programme intense, des éditions, des productions, une équipe de plus de 10 personnes… J’ai reçu beaucoup d’attention grâce à cela, mais économiquement, ce n’était pas tenable. J’ai donc dû faire le choix de revoir la structure économique de la galerie. En parallèle, des événements sont arrivés dans ma vie privée et m’ont poussée à revenir au Luxembourg, qui reste ma base, là où je me sens chez moi.

A. K. – «C’est un peu pareil de mon côté, le Luxembourg a toujours été ma maison, même si c’était important pour moi de partir, aussi afin d’apprécier ce qu’on a au Luxembourg. J’adore Copenhague, la ville, la culture, le mode et la qualité de vie, mais j’ai toujours dit que le jour où j’aurais envie d’ouvrir quelque chose, je serais fière de le faire au Luxembourg, pour montrer ce que j’ai appris.

Le fait que ce soit un petit pays peut être négatif, mais il y a aussi des aspects très positifs. Quand on a grandi au Luxembourg, on connaît beaucoup de personnes et c’est plus facile de se lancer. On reçoit du soutien, des conseils et de l’aide de la part de ses connaissances. Je suis très contente d’être de retour.

Est-ce que vous avez reçu un bon accueil en revenant au Luxembourg?

A. K. – «Oui, parce qu’entre mes étapes à l’étranger, je suis revenue pour faire plusieurs pop-up et un certain enthousiasme s’est créé autour de ma cuisine. Les réseaux sociaux ont aussi joué leur rôle, j’avais déjà une audience avant de revenir au Luxembourg.

Le marketing de soi peut en effet jouer un rôle important pour une fondatrice. Quel rapport avez-vous avec votre image?

A. K. – «Aujourd’hui, c’est important pour un commerce d’avoir un bon storytelling, et il faut qu’il y ait une image qui s’attache au projet. Dans mon cas, cela peut être à travers les producteurs avec lesquels je travaille, moi-même en cuisine ou mes plats. Tout cela raconte une histoire et c’est ce qui rend les gens curieux. Ma cuisine, c’est moi, ma vie, ma passion, et ma personnalité vient avec. Je réfléchis beaucoup à ce que je crée parce que j’adore ça et les gens le voient dans les plats.

E. H. –«La question de l’image se pose différemment pour moi, car l’accent est toujours mis sur la programmation de la galerie et les artistes. Là où je rejoins Anne, c’est que, pour moi aussi, la galerie c’est ma vie, et cela inclut tout mon espace mental, ma créativité. Certains galeristes sont plus sur le devant de la scène. Cela dépend de l’audience que l’on souhaite attirer vers la galerie, et c’est aussi une question de personnalité. Personnellement, j’ai essayé de faire ça assez discrètement, ce qui ne m’a pas empêchée d’acquérir une certaine renommée qui m’a permis de travailler avec des artistes exceptionnels.

Quel rapport avez-vous à l’argent? Comment avez-vous appris à le gérer?

E. H. – «Dans mon domaine, il y a une première phase d’investissement et les retours viennent avec le temps. Pour les jeunes artistes, le retour sur investissement – si tout va bien – se fait au bout de trois, quatre ou cinq ans. La programmation doit donc aussi se créer autour d’artistes reconnus et établis, qui permettent des rentrées d’argent plus importantes et plus rapides. C’est une réflexion globale. Il faut de la patience et de la persévérance pour s’y retrouver économiquement et l’équilibre entre l’exigence de qualité, la ligne artistique, les coûts et les revenus escomptés est difficile à tenir. Il y a des hauts et des bas. Pendant les bas, il faut avoir une structure autour de soi, des alliés, des solutions pour pallier ces moments… et après on redémarre.

A. K. –«Ce n’est pas toujours facile de mettre en place quelque chose qui fonctionne, surtout au début. Mais j’ai ma vision et je n’irai jamais vers une logique de production. Je reste un peu extrême sur ce point. Je dis toujours que si le concept que je suis en train de développer autour de la transparence ne fonctionne pas, alors je ne veux pas continuer dans ce métier. Bien sûr, tout le monde doit gagner de l’argent pour mener sa vie, et je ne suis peut-être pas assez une “businesswomen” en ce sens. Mes deux associés m’aident à garder les enjeux monétaires en tête et, depuis l’ouverture, je les intègre de plus en plus dans ma réflexion. Pour moi, être fière et satisfaite de mon travail à la fin de la journée, c’est le plus important!

Il est vrai, Anne, qu’à la différence d’Erna, vous avez des associés dans votre société et donc à vos côtés pour vous aider aussi dans les moments plus difficiles.

A. K. – «J’ai toujours su que je ne voulais pas ouvrir un restaurant seule. C’est un bagage trop lourd, surtout si je suis déjà en cuisine. Avec Davide Sorvillo et Mathias Hameeuw, nous nous sommes divisé les tâches: je suis responsable de la cuisine et de sa gestion, Mathias s’occupe de la salle et de l’administratif, et Davide fait ce tout ce qui est relatif aux réseaux sociaux et aux événements. Je suis très contente de cette organisation, car je suis tellement occupée en cuisine que je n’ai pas le temps de m’occuper d’autres choses, alors que je passe déjà mes lundis et mardis – quand le restaurant est fermé – devant mon ordinateur pour faire tous les papiers relatifs à la cuisine.

Dans les moments difficiles, avoir des associés est rassurant. Quand il y a des challenges, on peut en discuter et réfléchir à trois. Mais je prends toujours les échecs assez personnellement, parce que dans un restaurant, c’est souvent la cuisine qui est critiquée, et la cuisine, c’est moi.

E. H. – «Pour moi, face à un échec, ce sont toujours l’audience et les collectionneurs qui comptent. Mais ce ne sont pas des associés. J’ai toujours porté toute la responsabilité moi-même, c’est un défi constant. Toutefois, les collectionneurs fidèles sont un immense soutien. Je dois dire que j’ai eu aussi un partenaire pour la gestion économique de la galerie, mais ça n’a duré que quelques années.

Quelles sont les qualités nécessaires pour être une femme fondatrice?

E. H. – «Il faut avoir une vision, de la persévérance et arriver à générer une énergie formidable qui porte les personnes qui travaillent avec nous. La réussite ne vient pas seulement du patron, mais aussi de tous ceux qui s’engagent dans sa vision, c’est ce qui porte l’entreprise. Il faut aussi avoir une certaine capacité à prendre des risques.

A. K. –«Une vision oui, de la passion, mais aussi du courage et de l’endurance.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

E. H. – «S’entourer, trouver des alliés, avoir un groupe de base qui croit en vous et qui vous porte à travers tout le processus.

A. K – «Que ce n’est pas un sprint, il faut penser à long terme et installer quelque chose qui tient. Il faut aussi se dire qu’on n’y arrivera pas seul(e), il faut partager pour faire ça ensemble.

Et le conseil que vous pouvez donner?

A. K. –«Il faut oser, surtout les jeunes. J’ai envie de voir plus de jeunes motivés à entreprendre dans le milieu.

E. H –«Oser, je suis d’accord, il faut avoir du courage. Développer une vision et la défendre, avec engagement, tout en restant vigilant, en veillant à tous les détails. Exploiter son propre potentiel, qui est différent pour chacun, et le mettre au service de l’entreprise.

Ces conseils sont particulièrement pertinents pour les femmes, qui ont peut-être plus de mal à se lancer.

A. K. –«En tant que femme, on est capable de beaucoup, et le fait d’être dans un domaine majoritairement masculin n’est qu’un argument de plus pour oser et se lancer. En le faisant, on devient un modèle pour les autres. Je me souviens qu’au tout début du restaurant, une étudiante nous aidait pour les services du week-end. Lors de son premier jour, elle s’est rendu compte qu’il y avait une femme cheffe de cuisine et a dit que cela ne se voyait pas beaucoup. Je suis fière d’être ici et de pouvoir être un exemple pour d’autres jeunes femmes.

«Je pense qu’il est encore très difficile pour les femmes de concilier une vie de famille et une vie professionnelle pointue.»
Erna Hecey

Erna Hecey

E. H. –«Il faut que l’on arrive à une égalité entre hommes et femmes. C’est encore un sujet aujourd’hui, on est toujours reléguées, remises en question, plus facilement jugées. Il y a toujours eu une différence de reconnaissance, même si je pense que ça s’est amélioré avec les nouvelles générations. Je pense aussi qu’il est encore très difficile pour les femmes de concilier une vie de famille et une vie professionnelle pointue. Là, il faut un couple incroyable, où chacun s’investit pour la communauté. Je ne sais pas comment les jeunes femmes vivent cela aujourd’hui, j’ai l’impression, à travers mes belles-filles, que les choses ont changé et que les femmes se sont affirmées. Mais il y a encore du travail à faire.

Anne, est-ce que vous vous posez cette question de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle?

A. K. –«Oui, beaucoup. Dans la restauration, c’est soit ton restaurant, soit ta famille, c’est une réalité. Trouver un équilibre est difficile, mais il y a des solutions. J’aimerais avoir une équipe tournante au restaurant. J’ai travaillé avec ce système à Copenhague, on était ouverts six jours et on faisait des rotations, ce qui permettait d’avoir une vie privée, d’avoir des week-ends. Mais pour faire ça, il faut du personnel de confiance qui maintient la qualité.

Est-ce que travailler avec des femmes est important pour vous?

A. K. – «Oui, j’adore travailler avec des femmes, c’est plus calme. En revanche, l’argument de l’égalité ne fonctionne pas chez nous, on est trois femmes et un homme en cuisine [rires].

E. H. – «Quand j’étais jeune, j’ai toujours travaillé avec des hommes, puis ça a changé au fur et à mesure. C’est très intéressant de travailler entre femmes, je crois que la différence se fait dans la manière de traiter les choses et les processus, et la communication est différente. Il y a peut-être plus de respect.

A. K. – «C’est exactement ça! J’ai toujours voulu travailler avec des femmes, même si la priorité est toujours de prendre des personnes qualifiées, peu importe qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Mais c’est ce que je trouve actuellement en cuisine, un environnement où tout le monde se sent à l’aise, ce qui est très important pour moi.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam paru le 28 février 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. Votre entreprise est membre du Paperjam+Delano Business Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via