Italienne d’origine, Erica Monfardini (54 ans) cumule une solide expertise dans les secteurs de la pharma medtech, du conseil stratégique et de l’administration. Actuellement Directrice administrative et financière de l’association Hëllef Um Terrain, elle met son savoir-faire au service du secteur public et associatif.

Vous occupez des mandats d’administratrice dans une ou plusieurs sociétés. Lesquels et depuis quand? Erica Monfardini. — «Oui. Administratrice indépendante depuis avril 2024 d’Eurofins Scientifics, de l’ International School of Luxembourg depuis septembre 2019 et de la FedilHealth Corporations depuis mars 2024.

 Êtes-vous ouverte à de nouveaux mandats? «Oui.

Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en tant que femme administratrice indépendante?

«Avoir le courage d’essayer, de postuler, et de croire que l’on peut y arriver.

Comment gérez-vous les éventuelles résistances ou scepticismes à votre égard?

«J’ai peut-être de la chance, mais je n’ai pas ressenti de résistance ou de scepticisme du fait d’être une femme. Dans la plupart des conseils dans lesquels je siège, il y a d’autres femmes, et cela est très encourageant.

Pensez-vous que l’égalité homme-femme progresse au sein des conseils d’administration? Et pourquoi ?

«Je le crois. Dans de nombreux domaines, il existe aujourd’hui des role models, des femmes que l’on admire et qui siègent dans des conseils. Elles nous inspirent et incitent d’autres collègues à suivre leur exemple.

«Que pensez-vous des quotas pour les femmes dans les conseils? Sont-ils nécessaires ou contre-productifs?

«Les quotas ont clairement un effet positif sur la représentation féminine. Un conseil d’administration doit être divers, et le genre est un facteur important de cette diversité. Cela dit, la compétence doit primer pour assurer une bonne gouvernance et des décisions éclairées.

En tant que femme administratrice, sentez-vous une responsabilité particulière de défendre la parité et l’inclusion?

«Oui. Je suis convaincue qu’un conseil efficace repose sur la diversité des parcours professionnels et personnels. La présence des femmes en fait pleinement partie, et je suis tout à fait prête à défendre cette idée.

Selon vous, comment la diversité influence-t-elle la performance d’un conseil?

«Comme dans tout groupe de travail, la diversité est enrichissante. Elle favorise des échanges plus riches et des solutions plus variées face aux enjeux à traiter.

Quelles politiques pourraient encourager une meilleure parité?

«Entrer dans un conseil d’administration repose souvent sur la confiance. Difficile donc d’imposer des politiques strictes. En revanche, le vouloir de diversité, la volonté d’aller la chercher et de recruter activement des femmes est essentiel. Publier davantage d’analyses sur les performances des entreprises ayant des conseils diversifiés pourrait aussi faire évoluer les mentalités.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésiterait à se lancer?

«Bien se préparer: cibler les conseils dans lesquels elle pourrait avoir un impact, comprendre leur composition, identifier sa valeur ajoutée. Et surtout… oser!

Avez-vous une anecdote ou un moment marquant dans votre parcours qui illustre la réalité d’être une femme dans ce rôle? «Oui. Lorsque j’ai été contactée pour rejoindre l’un des conseils dans lesquels je siège actuellement, j’ai été très surprise d’avoir été retenue…

Que conseilleriez-vous à une jeune femme qui souhaite trouver sa place dans la société ? Et que lui déconseilleriez-vous?

«Je lui conseillerais de faire preuve de résilience et de détermination, de sortir de sa zone de confort autant que possible, et de cultiver son intelligence émotionnelle — essentielle pour des postes à responsabilité et pour inspirer les autres. Je lui déconseillerais de douter de sa légitimité ou d’attendre que les opportunités tombent toutes seules.»