«Tout le monde peut se plaindre, mais seule une minorité veut prendre ses responsabilités et travailler pour les communes», juge Eric Thill. «Alors j’ai saisi cette possibilité de présenter mes idées à Schieren, d’agir et de ne pas me plaindre.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

«Tout le monde peut se plaindre, mais seule une minorité veut prendre ses responsabilités et travailler pour les communes», juge Eric Thill. «Alors j’ai saisi cette possibilité de présenter mes idées à Schieren, d’agir et de ne pas me plaindre.» (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Élu à Schieren lors des élections communales de 2017, Eric Thill a été désigné bourgmestre en novembre dernier. Ce qui a fait de lui, à 25 ans, le plus jeune bourgmestre du Luxembourg. Un poste qu’il  a embrassé avec le sens des responsabilités et une solide organisation.

Plus jeune bourgmestre de l’histoire du Luxembourg, Eric Thill (DP) a été assermenté en novembre dernier, à 25 ans, dans la commune de Schieren, où il est né et où il vit toujours, comme toute sa famille.

Le 1er octobre 2017, fort d’un bachelor en économie de gestion de l’université d’Esch-Belval, il débute pourtant un nouveau travail au sein d’une petite entreprise, Andrisk, fondée par son parrain, où il exerce dans la compliance. Il n’y travaillera que six mois puisque, dès le 8 octobre, soit une semaine plus tard, il est élu, avec un «score extraordinaire»,  premier de la liste qui se présente aux électeurs.

Dépourvu de majorité politique au sein du conseil communal, il est désigné premier échevin. Puis décide de quitter son emploi pour se consacrer à la politique et reprendre des études – un master 2 en gouvernance européenne.

Concentré toute la journée

C’est après la démission du bourgmestre que, le 29 novembre dernier, il est désigné pour le remplacer. «Après deux ans d’expérience, c’était mon tour», déclare-t-il. Un nouveau poste qu’il embrasse avec enthousiasme et sérieux, en parallèle de ses études. «Ce n’est pas facile de s’organiser, mais si on est motivé et qu’on le veut vraiment, c’est possible», déclare Eric Thill. «Je commence tôt le matin, à 6h, et il faut être concentré toute la journée.» À côté de cela, il assure trouver le temps pour faire du sport – vélo, cyclocross et course à pied – et sortir faire la fête régulièrement avec ses copains.

Une capacité d’organisation qui semble en harmonie avec son engagement politique envers le DP, auquel il se dit «fier» d’appartenir. «C’est le seul parti avec lequel je puisse m’identifier», estime-t-il, car il y retrouve les valeurs de son éducation, à savoir «la responsabilité, la tolérance, la solidarité, l’innovation, celles de toujours avoir un regard vers le futur et de commencer à travailler tôt.»

Prendre ses responsabilités

Son intérêt pour la politique, il le doit à des discussions avec ses parents – eux-mêmes membres du DP –, à un grand-père lui-même ancien échevin de la commune, mais surtout à sa volonté d’être concret et conséquent. «Tout le monde peut se plaindre, mais seule une minorité veut prendre ses responsabilités et travailler pour les communes», juge-t-il. «Alors j’ai saisi cette possibilité de présenter mes idées à Schieren, d’agir et de ne pas me plaindre.»

Ses priorités pour la commune vont vers le renouvellement du centre culturel, de l’école fondamentale et des maisons relais – pour la jeunesse donc. Mais aussi vers la valorisation du site archéologique de la commune – une villa gallo-romaine – qu’il imaginerait peut-être bien en musée.

Diplôme de master 2 en poche, Eric Thill est, depuis le 17 août, attaché parlementaire au sein du DP, avec l’objectif de s’investir pleinement en politique, et peut-être même au niveau national si cette opportunité se présente. Mais ce n’est pas la seule chose qui compte, loin de là. «Ce n’est pas ma vie: j’aime travailler, mais il est très important de garder du temps pour ma famille, ma copine, mes amis», confie-t-il. «Si j’avais seulement la politique, je ne pense pas que j’aurais la motivation pour continuer ce parcours.»